- France
- Ligue 1
- 31e journée
- OM/PSG (2-3)
- Le débrief
Paris, 7 sur 7
Depuis l'arrivée des Qataris, c'est la sixième fois en huit matchs de Ligue 1 que le PSG l'emporte sur son rival marseillais et la deuxième fois de suite au Vélodrome. C'est surtout la septième victoire de rang, toutes compétitions confondues, du PSG sur l'OM. Pour ce faire, les Parisiens ont sorti une seconde période « Ligue des champions » emmenée par un quatuor de costauds : Marquinhos, Silva, Verratti et Matuidi.
Comment le PSG pouvait-il perdre avec Marquinhos ? Le Brésilien a disputé 32 matchs cette saison – toutes compétitions confondues – avec le PSG et il n’a jamais perdu un seul match. Pas un. Le record de George Weah n’a jamais semblé aussi proche (le Libérien avait disputé 35 matchs de suite sans perdre avec le club de la capitale). Auteur de l’égalisation à 2-2, le Brésilien de 20 ans a livré un match de bonhomme. Associé à son partenaire et modèle Thiago Silva en charnière suite à la sortie sur blessure de David Luiz, le petit monstre et « O Monstro » ont tout stoppé. Ou presque. Surtout, leur seconde période est quasiment parfaite. Cette paire a livré 45 minutes « Ligue des champions » , anticipant toutes les trajectoires, sortant sur chaque offensive marseillaise tout en relançant proprement. Que ce soit dans les airs ou au sol, les deux Brésiliens n’ont rien laissé passer. Des cracks. Même si Marquinhos est un peu juste dans l’engagement sur l’ouverture du score de Gignac, globalement, le match de la doublette aux dents blanches est irréprochable.
Un peu comme celui de Blaise Matuidi. Cela faisait bien longtemps que le coureur de fond de la capitale n’avait pas été aussi omniprésent et intéressant collectivement pour son équipe. Son but – improbable – est un bijou. Hier, Blaise Matuidi a réussi dans la même action : une feinte de tir, une frappe du droit enveloppée et une lucarne. Cet enchaînement parfait, sur le premier but parisien, montre qu’hier le gaucher était touché par la grâce divine. Au-delà de son but, le numéro 14 a développé une activité et des courses comme rarement cette saison. On pourra toujours lui reprocher cette sempiternelle manie de donner les passes dans le mauvais tempo lorsque le PSG est en contre-attaque, mais globalement, il a été le poumon et le cœur des siens sur la pelouse du Vélodrome.
Verratti en patron
Pour ce qui est du cerveau, il était entre les Puma de Marco Verratti. Il y a quelques jours, dans les colonnes de So Foot, le petit hibou avait lâché quelques phrases qui avaient de quoi faire frissonner les supporters parisiens à l’aube d’un tel rendez-vous. « C’est vrai que Laurent Blanc me disait ça à chaque fois et qu’à chaque fois, je recommençais, explique le petit génie à propos de ses prises de risque dans sa propre moitié de terrain. Au bout d’un moment, il a compris et il m’a dit : « Fais ce que tu veux mais si tu te loupes, je te tue ». Je sais que ce jour arrivera. Tôt ou tard, je perdrai un ballon qui nous coûtera un but, et ce jour-là, Blanc me tuera et il aura raison de le faire […]. Je sais que le jour où je perdrai le ballon dans cette zone, tout le monde me tombera dessus, tout le monde me critiquera, tout le monde me tuera. »
Hier, fidèle à ses propos, Marco a donc envoyé Javier Pastore à la mort peu de temps avant la mi-temps avec cette passe saucissonnée qui amène le second but de Gignac. Heureusement, c’est la seule fausse note de l’Italien au cœur d’une soirée qui l’aura vu réciter son talent d’organisateur et de harceleur. Mieux, l’Italien commence à défendre comme jamais. Entre tacle, vice et récupération haute. Bref, c’est devenu un homme. Un vrai. Mais ce quatuor magique, symbole de la domination parisienne hier, cache aussi les incroyables manqués des autres stars.
131 secondes de bonheur
Leur bilan, le voilà : David Luiz a tenu trente minutes avant de sortir sur blessure. Touché à la même cuisse que face à Bordeaux. Zlatan Ibrahimović et Edinson Cavani ont rivalisé dans la médiocrité. L’Uruguayen semblait touché, mais de toute façon hors du coup, quand le Suédois a manqué de rythme et de tranchant dans tout ce qu’il faisait. Le PSG s’est donc payé le luxe de gagner sans trois de ses recrues les plus onéreuses. L’une s’est claquée quand les deux autres ont salopé leur match comme des grands. Sans parler de Lavezzi, entré en deuxième période et qui a trouvé le moyen de rater un face-à-face. Comme d’hab.
On pourra toujours avancer que ce match a causé des dégâts physiques dans les rangs parisiens. À dix jours de défier le FC Barcelone en Ligue des champions, le PSG sera sans doute privé de David Luiz, Thiago Motta (blessés), mais également Marco Verratti et Zlatan Ibrahimović (suspendus). Mais le match est dans dix jours. D’ici là, les Parisiens auront disputé une demi-finale de Coupe de France et une finale de Coupe de la Ligue. Les Franciliens auront aussi compris que pour faire de ce mois d’avril une franche réussite, il fallait s’appuyer sur la seconde mi-temps. Là où ils étaient plus concentrés, mieux placés, disciplinés et efficaces. Entre l’égalisation de Marquinhos et le but contre son camp de Morel se sont écoulées 131 secondes. Quand cette équipe est déterminée, il ne peut pas lui arriver grand-chose. Même dans un Vélodrome bouillant. Surtout dans un Vélodrome bouillant.
Par Mathieu Faure