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Paris : 3-4-1-2, partez !

Par Mathieu Rollinger
6 minutes
Paris : 3-4-1-2, partez !

« Ici c’est Paris ! C’est la ville lumière, la ville de l’amour. J’aimerais que nos supporters tombent amoureux de cette équipe, qu’ils adorent son état d’esprit et la manière dont nous allons jouer. » Voilà ce que clamait en préambule Thomas Tuchel lors de son arrivée à Paris dans la douceur du mois de mai. Une tirade comme la promesse d’un jeu tourné vers l’offensive. Et pour ce faire, le technicien allemand a une arme dans sa valise, rapidement dégainée : un dispositif en 3-4-1-2.

Thomas Tuchel n’est pas un dogmatique. Lui préfère pouvoir s’adapter, faire les choses à sa façon et avoir la possibilité de changer de système, même en cours de match. Mais depuis son arrivée à Paris, l’Allemand n’a pourtant jamais caché son attrait pour une série de chiffres. Un 3-4-1-2, testé en préparation, mais aussi lors d’une mi-temps face à Angers la semaine passée. S’il a effacé son tableau noir d’un revers de manche dans le vestiaire, en sortant le bizut Thilo Kehrer pour repasser à quatre derrière, il ne devrait pas abdiquer de sitôt. D’abord parce qu’il a déjà réussi à l’imposer à Dortmund sur la fin de son mandat, avec pour seule variable un triangle offensif inversé à celui proposé à Paris (au Borussia, Pierre-Emerick Aubameyang jouait en pointe, soutenu par Christian Pulisic et Ousmane Dembélé, quand à Paris, c’est Neymar qui devrait jouer un cran derrière un duo Cavani-Mbappé). Et ensuite parce que cela semble être le dispositif idéal pour faire grandir ce PSG. Du moins, dans la forme dans laquelle l’Allemand souhaite le modeler.

Si certains peuvent douter de sa faisabilité – « Ce n’est pas possible, sinon tu ne joues qu’à 10 » , dixit Pascal Praud – sur le papier, les objectifs sont simples : apporter à la fois de la densité au cœur du jeu sans oublier d’appliquer de l’écartement, garantir une supériorité numérique à la relance, pour le volet offensif, possibilité de récupération haute quand il est couplé à un contre-pressing (dans la même veine du « gegenpressing » de Jürgen Klopp). Une manière de sortir le PSG de son confort de possession, mais aussi de répondre au 4-4-2 du style Atlético, mais appliqué par la Juventus et le Real en phase défensive.

Norme européenne

En France, un tel dispositif resterait une innovation. Non pas pour la suite de chiffres posée sur le papier, mais par son utilisation. Les défenses à trois du Montpellier de Michel Der Zakarian, du Saint-Étienne de Christophe Galtier un soir de derby, du Marseille de José Anigo (et dans une moindre mesure de Rudi Garcia) étaient surtout des défenses à cinq déguisées pour s’assurer une certaine perméabilité. Avec le plan Tuchel, aligner sur le pré trois centraux ne sera plus l’apanage des équipes de bas de tableau venus courber le dos au Parc des Princes. Et bien dans une démarche à l’opposé de Laurent Blanc, qui avait bricolé un inattendu 3-5-2 à Manchester City, l’Allemand a lui réfléchi à une organisation en compilant ce qu’il a pu observer chez les autres écuries européennes.

Ces dernières années, c’est la Juventus de Conte qui avait remis au goût du jour la défense à trois dès 2011, autour de sa trinité Barzagli-Bonucci-Chiellini, avant que le Mister italien ne l’exporte à Chelsea. Dans une version plus compacte, de par sa densité au milieu (Pogba-Pirlo-Vidal), que celle qui devrait être en vigueur à Paris. Car dans l’animation et la projection offensive, le système de Tuchel devrait plus se rapprocher de ce qu’en a fait Arsène Wenger à Arsenal, mais surtout Mauricio Pochettino à Tottenham. Une ligne de trois derrière certes, mais une ligne de quatre occupant la totalité de la largeur du terrain, pour laisser un trio d’attaquants permuter plus librement.

Chacun à sa juste place ?

Grâce à une méthodologie proche de ce qu’on peut observer dans le monde de l’entreprise, Thomas Tuchel pense tenir avec ce 3-4-1-2, la formule qui correspond le mieux à son effectif. Optimiser ses forces pour passer sous silence les carences, comme principe de base. Quatre défenseurs axiaux de qualité pour trois postes : parfait. Rabiot et Verratti qui officieraient dans un rôle entre le relayeur et la sentinelle (à moins que Marquinhos ne monte d’un cran) : une vraie solution. Neymar derrière Cavani et Mbappé, qui ne peut plus se contenter de rester coincé sur un côté : sûrement ce qui convient le mieux à la MCN. Et enfin, deux joueurs formatés pour officier comme piston à droite, Thomas Meunier et Dani Alves, si tant est que le second tienne physiquement. Reste quelques points à éclairer : qui pour assumer le rôle de piston gauche ? Et comment intégrer les joueurs en sortie de banc comme Draxler ou Di María ?

Contre Angers, la réponse a été justement de coller l’Argentin à la ligne de touche. Moins d’assurance défensive qu’avec un latéral de métier, mais une vraie plus-value par rapport à un Layvin Kurzawa qui devra ramer pour convaincre. Bien qu’intéressant à ce poste, le positionnement de Di María était aussi une manière pour Tuchel de montrer à ses dirigeants qu’il manquait d’un spécialiste pour répondre aux exigences du poste. D’où le recrutement à Juan Bernat.

Une simple question de temps

Contre Angers, les joueurs semblaient ne pas avoir encore apprivoisé le système. En plus d’un manque de repères compréhensible, il aurait fallu plus de courses et d’appels pour avoir le rendement escompté. Un Rabiot dos au jeu qui attendait le ballon dans les pieds alors qu’il fallait la demander dans un espace et une transmission de balle trop lente pour empêcher le SCO de déclencher son pressing ont donc précipité le retour au 4-3-3 dès la mi-temps. Mais Tuchel connaît les limites de ce dispositif, puisqu’il avait coulé avec celui-ci contre Monaco en Ligue des champions en 2017. Le 3-4-1-2 demande rigueur et vitesse d’exécution, notamment dans le changement de statut attaque-défense. Mais on apprend de ses erreurs paraît-il et il faudra encore un peu de temps à ce PSG pour assimiler toutes les consignes et ensuite se les approprier.

Mais de combien de temps le technicien allemand bénéficiera avant que son initiative soit balancée à la corbeille ? Unai Emery aurait bien une réponse : très peu. Le Basque n’a jamais vraiment pu utiliser son 4-2-3-1 avec un vrai meneur de jeu. La faute à un déficit de numéro 10 dans l’effectif, en dehors de l’intermittent Javier Pastore, et à des joueurs réfractaires à une évolution dans ce sens, préférant s’agripper à leur cher 4-3-3. Le meilleur moyen pour Thomas Tuchel pour convaincre ses troupes serait de cogner Liverpool dès le premier match de Ligue des champions, avec ses idées. Une manière d’être légitimé par son groupe, mais aussi de s’émanciper définitivement de l’image tutélaire de Jürgen Klopp, à qui il avait succédé à Mayence et Dortmund.

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