ACTU MERCATO
Paredes, plus bas pour voir plus haut
Le renfort tant désiré par Thomas Tuchel au milieu de terrain s’appelle donc Leandro Paredes. Un pur produit du Boca redescendu d'un cran en Italie et recruté pour plus de quarante millions d’euros. Qui faisait le bonheur du Zénith depuis deux ans et qui est désormais appelé à faire partie du renouveau du PSG. Tout comme celui de l’Albiceleste.
« Nous voulons le joueur, nous voulons Leandro avec nous et il veut jouer pour nous, pour le PSG. » Thomas Tuchel ne pouvait être plus clair pour évoquer l’arrivée prochaine et quasi actée du milieu de terrain qu’il attend désespérément depuis des mois. « Ce n’est pas terminé, donc je ne peux pas parler beaucoup de Leandro, mais on veut terminer ce transfert pendant le week-end. On doit attendre » , rappelait le coach allemand ce samedi après-midi en conférence de presse. Histoire de ne pas relâcher la pression sur ses dirigeants, alors que la délivrance est de plus en plus proche.
Oui, Tuchel va pouvoir enfin aligner un véritable milieu de terrain qu’il a choisi, qui présente des caractéristiques complémentaires à celles de Marco Verratti et qui ne rechignera pas à jouer en sentinelle s’il le faut. Un poste que Leandro Paredes a pris le temps de découvrir, d’assimiler, lui qui se destinait pourtant à devenir un « enganche » (un pur numéro 10) avant son arrivée en Europe au cœur de la Botte.
Avec Giampaolo, joue-la comme Pirlo
Désigné à ses débuts comme étant « le successeur » de Juan Roman Riquelme par l’intéressé himself, la carrière de footballeur de Paredes va prendre un tout autre tournant à l’aube de la saison 2015-2016. Prêté par la Roma à Empoli, c’est dans la pampa toscane que le natif de San Justo va apprendre à devenir le regista que son entraîneur, Marco Giampaolo, attend qu’il devienne enfin. « Ça n’a pas été difficile de repositionner Paredes plus bas sur le terrain, expliquait l’actuelle tête pensante de la Sampdoria à Teleradiostereo. Déjà, parce qu’il avait les caractéristiques physiques et techniques pour. Pour moi, son vrai poste est là, devant la défense. Il a une gestion du ballon digne d’un grand joueur. Je lui ai fait une faveur en le replaçant à ce poste.(Rires.)Car plus haut sur un côté, il devait couvrir plus d’espace et donc faire beaucoup plus de courses. Ce n’est clairement pas ce type de joueur. »
Paredes a alors 21 ans et s’apprête à fournir la saison la plus riche de sa jeune carrière jusque-là : près de 2500 minutes et 33 matchs disputés, avec deux buts et une passe décisive en guise de bonus. Une année qui marque un premier palier franchi, et que Paredes n’oublie pas lorsqu’il retourne à Rome montrer sa valeur. « Je dois beaucoup à Giampaolo, qui est un grand entraîneur, rappelle-t-il dans des propos relayés par le site du club romain. C’est lui qui, au bout d’à peine une semaine d’entraînement, m’a repositionné au cœur du jeu tout en me donnant beaucoup de confiance. Je pense ne pas me tromper en disant qu’il a fait le bon choix. » La saison suivante, Paredes profite du transfert de Pjanić à la Juventus et s’installe même parfois aux côtés de Daniele De Rossi lorsque la Roma évolue en 4-2-3-1 ou que ce dernier est mis au repos. Suffisant pour séduire Roberto Mancini, qui bataille pour arracher le milieu argentin à la Louve et lui faire découvrir le grand Est au Zénith Saint-Pétersbourg. Là où Paredes va continuer à s’affirmer, pour aujourd’hui voguer vers le PSG.
Prêt pour Manchester ?
Si Thomas Tuchel désirait tant s’attacher les services de Paredes, ce n’est pas seulement pour des raisons de quantité d’effectif dans un secteur délaissé par les dirigeants parisiens au fil des années. C’est aussi car le profil de l’international argentin, appelé et titulaire indiscutable en sélection depuis l’après-Coupe du monde, va offrir une plus grande richesse de combinaisons à l’ancien coach de Dortmund. Doté d’une qualité de passe supérieure à la moyenne, Paredes peut se muer en première rampe de lancement et remplir parfaitement le rôle de Marquinhos ou de Verratti en Ligue des champions. À savoir se placer entre les deux centraux lors de la première relance, et pouvoir alerter directement ses attaquants.
En Russie la saison passée, Paredes pouvait se targuer d’avoir un taux de passes réussies équivalent à 88%, avec des statistiques flatteuses pour un milieu si reculé sur le terrain : dix pions et quinze caviars délivrés en 61 rencontres. La recrue est également capable de remplir les principaux rôles d’une sentinelle, que personne au PSG ne pouvait (ou ne voulait) remplir depuis la retraite de Thiago Motta. Reste maintenant à savoir si Paredes, qui n’a encore jamais évolué en Ligue des champions, tiendra ses promesses lorsque Paris aura besoin de lui. D’autant que le déplacement à Old Trafford est déjà dans deux semaines.
Par Andrea Chazy