- Mondial
- Paraguay/Espagne (0-1)
Par la petite porte
L'Espagne brise la malédiction, se qualifie pour la première demi-finale de coupe du monde de son histoire et peut, une nouvelle fois, remercier David Villa.
A peine son récital achevé contre l’Argentine, Bastian Schweinsteiger s’est exprimé on ne peut plus clairement : « Je veux jouer contre l’Espagne, c’est l’un des grands favoris pour la victoire finale et en plus on a perdu la finale du dernier championnat d’Europe contre eux (0-1). Ils ont une superbe équipe et j’aime jouer contre les équipes les plus fortes » . Son vœu est exaucé mais qu’il se rassure, l’Espagne du toque et bel et bien morte, c’était un 29 juin 2008 sur la pelouse du Ernst Happel Stadion de Vienne. Sans idées, sans fond de jeu, et toujours avec le sosie de Torres en attaque, les hommes de Del Bosque continuent de décevoir ceux qui voyaient en eux le salut de cette coupe du monde. Plus cette équipe avance dans la compétition et moins elle ressemble à quelque chose.
En face, un Paraguay cohérent/conquérant qui sait parfaitement à quoi il joue. Solidaires, organisés et patients, les hommes de Tata Martino ont terminé deuxièmes à un point du Brésil lors des qualifications de la zone Amsud et franchement, on comprend pourquoi. Sur le pré, rien ou presque, juste une minute folle qui aura vu Cardozo pour le Paraguay rater son pénalty puis dans la foulée Xabi Alonso réussir le sien, mais le retirer puisque jugé invalide, pour le louper à son tour avant que dans la continuité de son tir au but, Cesc soit fauché par Villar et que là, le pénalty ne soit pas sifflé. Vous avez suivi ? Ok. Finalement, c’est sur une action de classe signée Andres Iniesta, que David Villa, encore et toujours lui, libère sa sélection. Le néo-Barcelonais ne pardonne pas en touchant les deux montants. Il fallait au moins ça pour marquer un but à ce Paraguay, qui se fait éliminer en ayant encaissé… 2 buts en tout et pour tout. La presse du pays guarani avait appelé à « manger du taureau » , allant même jusqu’à dire que le peuple entier avait faim de revanche depuis 1492…
C’est finalement Larissa Riquelme à qui on pense ce soir, princesse des bas fonds d’Asunción, elle n’aura pas à se dévêtir puisque son pays est éliminé. Et quelque part, c’est un peu dommage. A la fois, les Guaranis ont un surnom qui ressemble à un parfum de gel douche et c’est tant pis pour eux. L’Amérique du Sud avait créé la sensation en qualifiant pour les huitièmes de finale ses cinq nations engagées au début de la compétition. Ce soir, il n’est reste plus qu’une. L’Espagne brise le maléfice de l’Italie 34, du Mexique 86, des USA 94 et de la Corée/Japon 02 en passant enfin ces maudits quarts. Les deux meilleures équipes européennes se rencontreront donc bien en demi-finale, mais que les choses soient bien claires, l’équipe la plus joueuse n’est plus celle qu’on croit.
Par Alexandre Gonzalez et Javier Prieto-Santos, à Johannesburg
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