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Paolo Maldini : « À Milan, le club est au-dessus de n’importe quel joueur »

Propos recueillis par Andrea Chazy et Lucas Duvernet-Coppola
Paolo Maldini : « À Milan, le club est au-dessus de n’importe quel joueur »

Directeur technique du club depuis juin 2019, Paolo Maldini est désormais en première ligne pour tenter de ramener l'AC Milan vers sa gloire passée. Pendant une demi-heure, la tête pensante du projet rossonero disserte sur le futur du géant dont il a aujourd'hui la responsabilité sportive.

Ces dernières années, le club a connu de nombreuses difficultés sur comme en dehors du terrain. Avez-vous eu peur que le Milan disparaisse ?Non, à aucun moment je n’ai pensé que le club puisse mourir ou bien qu’il puisse disparaître. Les difficultés des derniers moments de l’ère Berlusconi ou liées au passage de la propriété chinoise en 2017 sont connues de tous. Le fonds Elliott est justement arrivé à cause de ces difficultés. Et quand il a été clair que le fonds Elliott pouvait devenir propriétaire du Milan, j’ai été contacté par Leonardo à l’été 2018.

Si l’on ne prévoit pas le futur, ce changement de génération, il est difficile ensuite d’avoir des résultats sportifs.

Comment avez-vous vécu cette dernière décennie difficile pour Milan ?Depuis que j’ai arrêté de jouer, on a quand même réussi à gagner un Scudetto et on a participé plusieurs fois à la C1. Il y a eu un changement de génération très important depuis 2009, surtout à partir de 2011-2012, quand des footballeurs qui faisaient partie de ce club ont arrêté leur carrière ou sont partis. Si l’on ne prévoit pas le futur, ce changement de génération, il est difficile ensuite d’avoir des résultats sportifs. Ceux qui arrivent juste après le Milan victorieux n’arrivent pas à être aussi performants qu’ils le devraient. Il y a eu, peut-être, l’idée que quiconque arrivait pouvait maintenir le Milan à un haut niveau, mais malheureusement, ça ne marche pas comme cela. Il faut programmer et prévoir sans cesse. Par la suite, il y a eu une campagne d’achats très onéreuse, mais tout s’est arrêté en dix-huit mois. Ce qui rend un club grand, c’est sans aucun doute la stabilité : la stabilité de la direction, celle de l’équipe. Et je dois dire que durant les dernières années de la présidence Berlusconi, et également durant l’année et demie où il y a eu le propriétaire chinois à la tête du club, il n’y a pas eu cette stabilité.
Revenir au club, c’était important pour vous ?Je n’ai jamais considéré que mon retour était obligatoire, comme je n’ai jamais considéré qu’il était obligatoire que les personnes travaillant au club m’appellent. Tout simplement parce que j’ai fait ma carrière jusqu’en 2009, j’ai vécu ensuite au-delà, car la vie m’a offert des nouvelles expériences, parfois loin du football, et ce n’est donc pas comme si je voyais cette expérience comme nécessaire. Bien sûr, Milan est et restera toujours ma passion, comme le football. Si un jour, la possibilité existait, je voulais la vivre en tant qu’acteur, je voulais la vivre en ayant un rôle, tout en respectant ce qu’avait été mon passé à l’intérieur de ce club. On m’a appelé quand le club était sous pavillon chinois, et sincèrement à la base, je n’avais pas forcément en tête d’avoir un rôle opérationnel à l’intérieur du club.

Nous ne pouvons pas construire un projet qui n’a pas l’idée, même infime, d’être gagnant à court terme. Le défi était donc de retrouver rapidement un niveau de performance en étant financièrement vertueux.

Comment avez-vous défini la nouvelle stratégie de ce Milan ?Avant toute chose, quand tu as moins de temps que ne pouvait l’avoir la première présidence Berlusconi par exemple, quand tu n’as pas beaucoup le choix, il faut être créatif. Moi, la première année, j’ai été appelé par Leonardo, et on avait une vision différente de ce que devait être l’équipe de ce qu’elle était lorsqu’il est parti. La première année, le club a fait des investissements importants, même si quand on fait le calcul entre ce qui est entré et ce qui est sorti, la dépense n’a pas été excessive pour un club comme le Milan. Après qu’il est parti, par nécessité économique – le Milan perdait et perd toujours plus de cent millions par an -, une austérité a été « imposée » dans les achats, ou tout du moins, il a été programmé de miser sur les jeunes pour avoir une équipe plus jeune et plus performante. Naturellement, les personnes que j’ai choisies pour travailler avec moi dans tout cela (Zvonimir Boban et Ricky Massara) avaient bien en tête que travailler pour le Milan veut dire respecter ce qui a été notre histoire. Nous ne pouvons pas construire un projet qui n’a pas l’idée, même infime, d’être gagnant à court terme. Le défi était donc de retrouver rapidement un niveau de performance en étant financièrement vertueux. Et je dois dire qu’aujourd’hui, cet équilibre, nous l’avons trouvé. Le Milan a abaissé l’âge moyen des joueurs, c’est l’équipe la plus jeune d’Italie, l’une des équipes les plus jeunes d’Europe. La route a été tracée. Dans tout cela, l’expérience de ceux qui ont joué sert pour ne pas acheter un joueur simplement parce qu’il est jeune, mais aussi d’être attentif à avoir des guides, des joueurs plus expérimentés, pour guider les plus jeunes, et cela est fondamental.

Faites-moi confiance : le Milan ne se qualifie pas en Ligue des champions depuis huit ans, mais quand le Milan appelle, les joueurs du monde entier rêvent encore.

Un ancien scout du club, Gianni Gullo, expliquait qu’auparavant les joueurs se « mettaient à genoux » pour venir au Milan. Comment faire pour que ce soit le cas aujourd’hui ?J’ai beaucoup de chance : je suis un ancien joueur respecté et gagnant. Et puis j’ai la chance de travailler pour le Milan. Faites-moi confiance : le Milan ne se qualifie pas en Ligue des champions depuis huit ans, mais quand le Milan appelle, les joueurs du monde entier rêvent encore. Bien sûr que nous regardons vers le futur, mais le passé, que nous devons respecter, compte, et comment. Quand tu t’appelles Milan, et que tu appelles un joueur, tu es l’un des trois clubs qui ont le plus gagné au monde. Nous devons toujours nous en souvenir.
Comment procédez-vous aujourd’hui pour attirer des joueurs au club ? C’est vrai que c’est plus difficile pour nous de faire venir un joueur aujourd’hui. Économiquement, nous demandons aux joueurs qui viennent de faire des sacrifices. Les joueurs qui viennent ici sont là parce qu’ils veulent vraiment être là. Ce sont des joueurs qui ont renoncé à une bonne partie des salaires qu’ils avaient avant de venir ici. Nous devons être créatifs, et on ne peut pas batailler avec les autres clubs. Je l’ai toujours dit : le fair-play financier a fait du bien au football parce qu’il y a moins de dettes, mais il a amplifié l’écart qu’il y a entre les grands clubs et ceux qui veulent investir et revenir dans la compétition. Nous avons des charges qui sont autour d’un quart ou d’un cinquième de celles des clubs qui gagnent en Europe. C’est presque mathématique, entre les revenus et les résultats. Le Milan a les mêmes revenus qu’il avait en 2000, simplement pour vous faire comprendre. Vingt ans ont passé, et le monde est allé dans une autre direction depuis.

Pourquoi le Milan y arrive-t-il cette année ? Pourquoi le Milan a réussi à être autosoutenable ? Comment le Milan a-t-il fait pour rajeunir son effectif ? Je crois que nous sommes pris comme un exemple de club vertueux, et nous verrons si nous gagnons dans le futur également.

Auparavant, le Milan inspirait le monde entier dans ses méthodes de recrutement. Aujourd’hui, on a le sentiment que le club regarde davantage ce qui se fait ailleurs, en recrutant notamment des anciens employés de l’AS Monaco ou du RB Leipzig…Non, je dirais le contraire. Nous avons commencé notre projet avant que n’arrive cette pandémie. Et maintenant, beaucoup d’équipes nous regardent : pourquoi le Milan y arrive-t-il cette année ? Pourquoi le Milan a réussi à être autosoutenable ? Comment le Milan a-t-il fait pour rajeunir son effectif ? Je crois que nous sommes pris comme un exemple de club vertueux, et nous verrons si nous gagnons dans le futur également. En ce qui concerne les achats des joueurs, tu essaies de prendre ceux qui te semblent les plus fonctionnels pour ton projet, et il y a aussi un marché de gens qui travaillent avec les clubs, et qui sont les scouts, les observateurs, les dirigeants. C’est à la propriété, et aux chefs des différents secteurs, de choisir les bonnes personnes. Je crois que le Milan, en Italie sans le moindre doute et en Europe également, est considéré comme un club vertueux. Ensuite, oui, aujourd’hui, le Milan ne peut pas se permettre d’avoir un top joueur d’un point vue financier. Quand on aura été en Ligue des champions quatre ou cinq fois d’affilée, nous pourrons faire d’autres sacrifices d’un point de vue économique.

En 2014, vous aviez accordé une interview à la Gazzetta dello Sport et le titre en première page était : « Ils ont détruit mon Milan » . Qu’en pensez-vous avec le recul aujourd’hui ? Vous savez, souvent, le titre d’une interview ne correspond pas tout à fait à tout ce qu’on dit, c’est d’ailleurs ce que j’aime le moins, le titre. Car tu te souviens de quoi ? Du titre, alors qu’il y avait d’autres concepts à l’intérieur de cette interview. À l’époque, c’était encore la présidence Berlusconi, mais on allait vers une idée différente de ce qui avait été fait ces vingt dernières années. Il y avait deux administrateurs délégués (Galliani et Barbara Berlusconi, NDLR) et cela ne marchait pas. Mais si je dois parler de la présidence Berlusconi ou de Galliani, je ne peux que faire des compliments, car ils ont construit un club qui a été envié par tous. Ensuite, vu de l’extérieur – et cela fait rire qu’on me considère comme extérieur au monde du Milan -, je ne dirais pas la même chose aujourd’hui, parce que ma vision est évidemment différente de celle qu’elle était il y a dix ans.

Si tu changes chaque année ta stratégie, cela devient difficile, car tu mets notamment de la pression aux joueurs, et c’est plus compliqué. Les joueurs ont déjà de la pression, ils savent que ce maillot, cette histoire, San Siro, les gens, mettent la pression.

Comment gère-t-on le poids de l’histoire dans un club comme Milan ?L’une des choses qui aident le projet et les joueurs, et ceux qui travaillent à l’intérieur du projet, c’est de dire la vérité. Et la vérité, elle est claire : cela fait huit ans qu’on n’a pas joué la C1. Il faut en prendre acte. Si nous avions dit : cette année on va tout gagner, si l’on disait chaque année que l’on voulait tout gagner, ce serait une erreur. Si le projet est de dire qu’il faut essayer de raccourcir les temps nécessaires à la reconstruction d’un club comme celui-là, et d’être compétitifs en deux ans, les gens comprennent. Il y a plus de compréhension envers les joueurs, ils ont besoin de temps. Il y a un an, nous étions dixièmes, en gros, et on était considérés comme une équipe en perte de vitesse. Ceux qui connaissent le football savent pourtant qu’il y avait déjà des signaux très positifs. Bien sûr qu’il faut du temps. Si tu changes chaque année ta stratégie, cela devient difficile, car tu mets notamment de la pression aux joueurs, et c’est plus compliqué. Les joueurs ont déjà de la pression, ils savent que ce maillot, cette histoire, San Siro, les gens, mettent la pression. Si tu donnes une idée plus précise de ton timing, et de là où tu veux aller, cela ne peut qu’aider.

Pensez-vous que le fait d’évoluer dans des stades vides aide une équipe comme la vôtre ?Je ne sais pas. Peut-être qu’au départ, oui un peu. Cela fait un an qu’on est l’équipe qui gagne le plus de points en championnat. En période pré-pandémie, on avait une moyenne de 55 000 spectateurs. On serait à 70 000 maintenant. La pression peut être très dure quand les choses vont mal, mais quand les choses vont bien, San Siro te transcende. C’est dommage que les gens n’aient pas pu profiter d’une équipe vivante, pétillante, courageuse, comme cela a été le cas depuis un an.

À cause de la Covid, on ne peut même pas imaginer ce que sera le prochain mercato. Cela fait peur.

Savez-vous à quoi ressembleront les prochaines saisons pour Milan ?Sincèrement, non. À cause de la Covid, la situation ne change pas d’année en année, mais de mois en mois. On espérait, économiquement et sportivement, que les stades puissent rouvrir cette année, d’avoir les sponsors au match, et donc qu’ils aient envie d’investir encore plus, et tout cela n’a pas eu lieu. Donc on ne peut même pas imaginer ce que sera le prochain mercato. Cela fait peur. On est partis avec l’idée d’un projet vertueux, donc on essaie de toute façon de réduire les coûts, on a commencé cela avant la pandémie, donc on était, d’une certaine façon, mieux préparés que d’autres.
Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour rester au top ?C’est dur à dire. Quand la direction est stable, que les objectifs sont partagés, que l’on est sur la même ligne et qu’il y a une certaine stabilité dans la construction de l’équipe, avec un cap, je pense que c’est plus facile de se confirmer. Comme on a une équipe jeune, nos jeunes sont probablement destinés à s’améliorer par rapport à ceux qui ont un certain âge. Le fait que l’effectif soit si jeune nous donne l’idée que dans les années, ces joueurs progresseront.

Sincèrement, réussir à être respecté dans un autre rôle, avoir fait du bon travail, c’est quelque chose qui donne de la satisfaction.

De quoi êtes-vous le plus satisfait ?Une équipe de football vit de résultats. Les résultats t’aident à te faire respecter, bien te réveiller, ils t’aident à bien te sentir. Mais ce qui m’a le plus apporté dans ma carrière, ce sont les rapports humains. Sincèrement, réussir à être respecté dans un autre rôle, avoir fait du bon travail, c’est quelque chose qui donne de la satisfaction.
Comment a réagi le club en interne à la suite de la défaite historique sur la pelouse de l’Atalanta le 22 décembre 2019 (5-0) ? Cette rencontre a semblé marquer un tournant dans ce qu’est devenu le Milan ces derniers mois.On ne sait jamais ce qu’il faut faire ou pas dans ces moments-là. Nous avons clairement parlé à l’équipe. Je ne sais pas si les résultats qui ont suivi sont dus aux mots que l’on a employés ce jour-là, mais nous avons mis les choses au clair. Dans ces moments-là, je crois qu’il ne faut pas faire une distinction entre nous et vous. Il faut être unis. On devait clairement faire bouclier, et essayer de trouver les problèmes, pour éviter de faire une saison dans cette direction-là. Je dois dire qu’après cette défaite, les propriétaires nous ont permis de faire venir un joueur comme Zlatan, et c’était l’un de nos objectifs, comme je l’ai dit plus tôt.

La vérité, c’est que le club est au-dessus de n’importe quel joueur, car les joueurs passent, et le club reste.

Que répondez-vous aux personnes qui pensent que Zlatan est plus grand que le Milan aujourd’hui ?La vérité, c’est que le club est au-dessus de n’importe quel joueur, car les joueurs passent, et le club reste. Il y a des joueurs qui laissent une marque différente des autres, et Zlatan en fait partie. C’est un motivateur, il est, en soi, un personnage qui peut sembler compliqué à gérer, mais pour ceux qui arrivent à tirer toutes ses qualités, c’est une ressource énorme. Le club est au-dessus de n’importe quel joueur, et cela vaut pour tous, car cela provient de notre façon de concevoir notre métier de dirigeant. Ce discours sera toujours d’actualité.

L’article « Le Diable ne s’habille plus en Prada » , d’où sont extraits certains propos de Paolo Maldini, est à retrouver dans le numéro #184 de SO FOOT du mois de mars 2021.

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Propos recueillis par Andrea Chazy et Lucas Duvernet-Coppola

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