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Pallotta, Roma et gueule de bois

Par Adrien Candau
Pallotta, Roma et gueule de bois

Après avoir surfé sur la vague de renouveau portée par Eusebio Di Francesco lors de la première partie de la Serie A, la Roma n'a pas franchement bien digéré la nouvelle année, en signant une série de sept matchs sans victoire. Tout en étant à deux doigts de refiler son joueur star, Edin Džeko, à Chelsea au mercato hivernal. De quoi renforcer les inquiétudes des tifosi romains, qui continuent d'entretenir des doutes quant à la stratégie sportive et économique de leur président italo-américain, James Pallotta.

Sur le papier, il y avait de l’idée. Cet été, James Pallotta et la Roma avaient décidé de changer les premiers rôles pour repartir de zéro. Alors, la Louve a dit grazie et ciao à sa légende Francesco Totti. Mais aussi à ses vieux briscards, son Mister Luciano Spalletti et son directeur sportif, Walter Sabatini, respectivement remplacés par Eusebio Di Francesco et Monchi. Une mini révolution de palais qui revivifiait la Louve, à seulement quatre points du leader napolitain à la mi-décembre. À peine plus d’un mois plus tard, les Giallorossi se retrouvent pourtant à seize unités des Partenopei. Preuve que si la direction romaine a choisi de s’appuyer sur de nouvelles têtes d’affiche, elle doit toujours faire face à ses vieux problèmes.

Di Francesco dans la tourmente

En surface, le casse-tête semble d’abord d’ordre sportif. Et c’est sans surprise Eusebio Di Francesco qui se retrouve en premier au banc des accusés. Très solide derrière, sa Roma est complètement anesthésiée devant, avec 32 pions inscrits, ce qui en fait seulement la neuvième attaque de Serie A. De quoi zigouiller la relative tranquillité dont jouissait l’ex-gourou de Sassuolo dans la capitale, désormais critiqué pour sa rigidité tactique et son utilisation trop systématique du 4-3-3. Di Francesco a également dû composer avec les manquements individuels de certains de ses joueurs cadres, que ni lui ni ses prédécesseurs sur le banc romain n’ont vraiment su corriger. Le cas le plus emblématique étant celui de Daniele de Rossi et de sa passion pour les cartons rouges.

Capitan Futuro abandonnait ainsi les siens à dix contre onze face au Genoa fin novembre, après avoir stupidement giflé Gianluca Lapadula. Autre fautif, Radja Nainggolan, qui, après un Nouvel An trop arrosé, était envoyé par sa direction décuver en tribunes début janvier face à l’Atalanta, une rencontre que les Giallorossi ont perdu 2-1. Cerise sur le gâteau, Di Francesco doit subir un mercato hivernal chaotique, sur lequel plane la menace d’un départ d’Edin Džeko pour Chelsea. Un départ avorté de justesse, mais qui souligne la fragilité économique des Romanisti, dont les ambitions sportives semblent une fois de plus plombées par des finances compliquées.

Džeko, un cas d’école

Sportivement, envisager la vente du Bosnien, précieux de par son jeu en pivot et ses déviations même quand il marque moins comme cette saison (dix buts en Serie A), ressemblait à un non-sens complet. Elle devait pourtant répondre à un impératif qui n’a pas fini de boucher les horizons du club de la capitale : l’argent. De fait, la Roma n’a jamais été le club le plus riche d’Italie, et la vente de ses meilleurs éléments est une constante dans l’histoire moderne du club. La prise de contrôle de la Louve par les italo-américains Thomas DiBenedetto et James Pallotta en 2011, venus pour « faire quelque chose de grand » n’a pas vraiment changé la donne : ces dernières saisons, les Romains ont notamment laissé partir Miralem Pjanić, Marquinhos ou encore Mehdi Benatia. Cet été, la Louve s’est aussi séparée de Mohamed Salah, parti casser des reins du côté de Liverpool. De quoi permettre à la Roma d’encaisser quarante millions d’euros. Un joli pactole, pourtant loin d’être suffisant aux yeux de la direction, comme en atteste le départ sérieusement envisagé de Džeko en janvier.

It’s all about the money, money

Signe que la Louve a terriblement besoin de billets verts. La faute à un modèle économique encore trop dépendant des droits TV et des prize money, notamment ceux de la Ligue des champions. La Roma de Di Francesco subit ainsi le contrecoup de la saison précédente, où le club avait été éliminé dès la phase de play-off de la C1 par Porto. La voilà donc contrainte de subir une baisse de 20% de ses revenus par rapport à l’exercice précédent. Mais aussi d’accuser un résultat net déficitaire de 42 millions d’euros en 2017, un chiffre record depuis que James Pallotta a pris en 2012 la présidence du club. Ce dernier n’a par ailleurs pas réussi à faire décoller les revenus commerciaux de la Roma, qui stagnent aux alentours de 20-25 millions d’euros depuis cinq ans.

Insuffisant, surtout si l’on considère que le club de la capitale évolue depuis 2013, soit cinq saisons, sans sponsor maillot principal, ce qui le prive d’une source importante de revenus. Si bien qu’au-delà des choix tactiques et managériaux contestables de Di Francesco, le club de la capitale semble aussi condamné à faire du surplace à cause de ses limitations financières. Pour enfin briser ce plafond de verre, Pallotta ne jure, lui, que par le nouveau stade de la Roma, enfin approuvé par les collectivités locales début décembre dernier. « Ce sera le nouveau Colisée… Vous ne pouvez pas construire une marque globale sans posséder votre propre stade. » Un investissement qui permettra peut-être enfin au club de passer un cap, alors que la construction de la nouvelle enceinte doit théoriquement s’achever en 2021. En attendant, les tifosi de la Roma vont sûrement devoir serrer les dents quelques années supplémentaires. Et accepter la réalité de leur club, que décrivait Zdeněk Zeman en avril dernier : « La Roma est un club qui prétend vouloir gagner, mais elle finit toujours par céder ses meilleurs éléments. Voilà la vérité. »

Dans cet article :
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Par Adrien Candau

Tous propos issus de la Gazzetta dello Sport et Sky Sports

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