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Palerme, un rose trop pâle

Eric Maggiori
Palerme, un rose trop pâle

Ce soir, Palerme reçoit la Roma en match avancé de la 27ème journée de Serie A. Les Siciliens restent sur deux raclées consécutives et l’entraîneur, Bortolo Mutti, sait qu’il va bientôt dépasser le quota de défaites autorisé par Maurizio Zamparini.

Dernier. Derrière Novara. Derrière Cesena. Derrière Lecce. Oui. Si l’on ne prenait en compte que les matches disputés à l’extérieur, Palerme serait bon dernier du classement de Serie A, avec 4 points en treize journées, et aucune victoire au compteur. A l’inverse, à domicile, les Siciliens cartonnent. 30 points, soit un de plus que la Juve et cinq de plus que le Milan AC. Personne, hormis l’Udinese, n’a fait mieux en Serie A. Alors, quoi ? Qu’y a-t-il à comprendre ? Pas grand chose. A part que Palerme est clairement l’une des équipes les plus indéchiffrables de Serie A, et ce depuis la saison dernière, déjà. Au terme du mercato, les tifosi palermitains ont haussé la voix. Pastore, Sirigu, Nocerino, Cassani, Bovo : les chouchous du club ont tous mis les voiles vers d’autres horizons.

Zamparini, dans un processus de renouvellement de l’effectif, a fait venir des Zahavi, Tzorvas et autres Silvestre. Résultat ? Raté. Après 26 tours, l’équipe rose et noire compte 34 points, soit six de moins que l’an dernier à l’époque. La preuve que les départs de Pastore et Sirigu, entre autres, ont diminué l’équipe, mais n’ont pas non plus tout chamboulé. Mais il vaut mieux arrêter les comparaisons avec la saison dernière ici. Car l’an dernier, la 27ème journée avait réservée l’un des jours les plus sombres de l’histoire du club. Palerme avait été écrasé 7-0 à domicile par l’Udinese, dans un match qui avait scellé la fin de la première aventure sur le banc de Delio Rossi. Au stadio Barbera, personne n’imagine évidemment revivre un tel enfer, ce soir, contre la Roma. Mais avec Palerme, il faut s’attendre à tout.

Défense en paille

Depuis le début de la saison, Palerme est un peu, à l’instar de la Roma, l’équipe-contradiction du championnat. Capable de faire du mal à la Lazio (5-1), au Genoa (5-3) et à l’Inter (4-3), puis de se faire martyriser par la Juve (3-0), le Napoli (1-3), et le Milan AC (0-4). Des résultats en dents de scie que personne ne réussit vraiment à expliquer. Même pas le coach, Bortolo Mutti, qui joue sa vie chaque dimanche. Après la défaite contre le Milan AC, la semaine dernière, Mutti a blâmé « la stupidité de son équipe » , coupable selon lui d’avoir « offert des buts aux Milanais avec des erreurs » . Des critiques qui n’ont pas forcément plu à Zamparini, dont l’épée de Damoclès continue de planer au-dessus de la tête du coach. Et ses récentes déclarations n’ont rien de rassurant pour ce bon vieux Mutti. « Ce n’est pas possible qu’au cours de toutes ces années, nous ayons été incapables de résoudre nos problèmes défensifs. On ne peut pas continuer à se déplacer dans toute l’Italie sachant que l’on est faible derrière. J’ai déjà parlé à Mutti et je lui ai dis que les choses devaient changer » assurait-il dans le Giornale di Sicilia après un revers à Cagliari.

Mais non. Les choses ne changent pas. L’an dernier, Palerme a encaissé la bagatelle de 63 buts en 38 journées, soit une moyenne de 1,65 buts par match. Fait incroyable : après 26 journées, cette année, la moyenne est exactement la même : 1,65. Sirigu ou non, Silvestre ou non, Delio Rossi ou non, les problèmes restent donc les mêmes. Palerme est une équipe joueuse, en mesure de réaliser des matches incroyables grâce à des joueurs talentueux (Miccoli, Ilicic, Hernandez), mais incapable d’enchaîner trois matches positifs consécutifs. Pourquoi ? Mystère. Depuis dix-huit mois, Delio Rossi, Serse Cosmi, Stefano Pioli, Devis Mangia et Bortolo Mutti ont tous cherché la solution au schmilblick. Et se sont tous heurtés à un mur. Un mur sur lequel est scotchée une petite affichette : « T’es viré » .

Beau jeu à l’espagnole

Ce qui est fou, avec Maurizio Zamparini – l’homme qui suit les matches de son équipe dans une voiture, en parcourant les rues vides de la ville – c’est que le coach peut dégager n’importer quand. Bortolo Mutti, arrivé en décembre dernier, pourrait sauter ce soir. Si Palerme venait à perdre salement contre la Roma, le coupeur de tête sicilien n’aurait pas de pitié, et essaierait de trouver un 40ème entraîneur (!) au cours de sa gestion. Il faut dire que son bilan (quatre victoires, deux nuls et cinq défaites) n’a rien de bien transcendant pour une équipe qui avait comme ambition de début de saison la qualification en Europa League. Alors, ce soir, face à la Roma, la formation rose et noire n’a pas franchement intérêt à se planter. Surtout qu’en face, la Louve est également une bête blessée. Terrassée par l’Atalanta (4-1), battue dans le derby par la Lazio (1-2), les Romains doivent gagner pour s’accrocher au train de l’Europe, d’autant plus après les victoires du Napoli et de l’Inter hier soir.

Comme tout bon coach qui veut jouer l’intox, Bortolo Mutti a couvert de compliments Luis Enrique. « J’estime beaucoup Luis Enrique. C’est une personne ouverte et un homme de football. Il s’est très bien inséré en Italie, avec personnalité et courage. Je lui souhaite de réussir » a-t-il assuré en conférence de presse. A croire que c’est un peu la recette qui marche en ce moment. On congratule le coach espagnol pour son « beau jeu venu d’Espagne » , et ensuite on le bat. Parce qu’au final, ce « beau jeu venu d’Espagne » a du mal à s’intégrer en Italie. Or, à Palerme, les tifosi aimeraient bien que la tradition entre les deux clubs, clairement favorable aux Siciliens, perdure. De fait, lors des trois dernières saisons, Palerme a obtenu deux victoires (3-1 en 2008 et 3-1 en 2010) et un nul (3-3 en 2009) qui lui donnerait presque un statut de favori. Une chose est en tous cas certaine : le coach qui sorti vaincu du Renzo Barbera, ce soir, va vivre une sale, très sale semaine.

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