Oh toi grande Russie !
Il aurait pu devenir pêcheur. Il se contente de battre le record de kilomètres parcourus par match. Chez les Reds, il est l’un des chouchous du fervent public d’Anfield pour son abattage. Loin des standards du footballeur batave, voici Dirk Kuyt, qui finit comme tel chaque partie.
Après un premier match des plus convaincants, l’équipe d’Allemagne a prouvé qu’elle figurait bien parmi les favoris de la compétition. Michael Ballack a de son côté prouvé qu’il restait un joueur aussi essentiel que mystérieux dont l’empreinte reste toutefois à définir.
Avec les Français, les Croates sont peut-être ceux qui ont le moins séduit depuis le début de l’Euro. Technique superlative, défense en béton et vice made in Balkans, la sélection à damier doit pourtant faire face depuis 1998 à une malédiction terrible ou maladie des attaquants stériles.
« Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal / Fatigués de porter leur misère hautaine, / De Palos de Moguer, routiers et capitaines/ Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal». Au moins, avec le poète José Maria de Heredia, on connaissait la destination glorieuse des Conquistadors : l’Amérique, le Nouveau Monde…
L’adhésion de ses troupes aux valeurs d’Otto Rehhagel les a menés à la victoire en 2004. Une nouvelle fois, c’est en écoutant ce dernier que les Grecs pourraient bien figurer à l’Euro. Si, trop confiants, ils n’en font au contraire qu’à leur tête, ils se ramasseront.
Pour l’instant, Raymond Domenech a tout bon. Les Bleus se sont préparés à Tignes, à la jurassienne : pour gagner dans les alpages, faut s’entraîner dans les alpages ! Il a aussi procédé à un rite sacrificiel inédit : l’éjection style Apocalypse Now, par hélicoptère, de sept joueurs du stage alpestre.
«Leur repère c’est Guido Buchwald, le défenseur de 1,90 m et 90 kg qui dégage sans contrôle avec un grand shoot devant». La phrase est signée Willy Sagnol…
Le tabloïd polonais Fakt a sûrement raison. Pour que la Pologne tape l’Allemagne, il faudra au moins que Leo Beenhakker tienne dans chacune de ses mains les tronches de Ballack et Löw.
Quand deux pays co-organisent une compétition, c’est toujours un peu le bordel. Preuve en est, le slogan des Suisses est en fait celui de la Wunderteam.
Pays grand comme la Provence, peuplé de moins de 5 millions d’habitants et n’affichant pas encore 20 ans au compteur, la Croatie force le respect.
L’Euro 2008 débute enfin. Avec une affiche rouge. Rép’tchèque contre Swiss. Les coucous contre les bocks à bière. Un match équilibré en perspective. Mais première étape assurée de l’élimination de la sélection slave. Tout ça à cause d’un groupe trop dur. Explications.
Pour son dernier match de préparation, la France a testé une organisation nouvelle. Enfin pas tant que ça, ce 4312 rappelle fortement France 98. C’est dans le vieux pots ?
Dernier match de préparation avant l’Euro, fin de la trilogie latino et victoire au SDF devant un public à drapeaux. Malgré le fait que ce soit le genre de match où il ne faut pas se blesser, on a vu un bon match avec une opposition colombienne nerveuse et parfois imaginative. Les Bleus ont plutôt bien géré l’affaire. Demain ils seront en Suisse. Pour de vrai…
Après l’Equateur, le Paraguay. Après le Paraguay, la Colombie. Après la Colombie, la Roumanie. A mi-chemin des matchs de préparation où l’essentiel est avant tout de ne pas se blesser, les Bleus affrontaient les petits frères de José-Luis Chilavert. Le match a duré 45 minutes, avec du bon et du moyen. C’est déjà ça.
Si Escudé, Flamini et Alou Diarra semblaient avoir déjà leur billet pour l’hélico en poche, les quatre autres voyageurs donnent l’impression d’avoir été mis à l’écart car directement en concurrence avec le titulaire du poste. Ainsi, Landreau (Coupet light), Mexès (Thuram en moins Malcolm X mais avec du monoï), Ben Arfa (Malouda multiplié par Nasri) et Cissé (Henry divisé par Benzema au carré) materont l’Euro dans leur sofa. Zoom sur les 7 erreurs de casting de Domenech.
The Observer, il y a une dizaine de jours, José Mourinho au mic : “La semaine prochaine, on en saura plus. Mais je peux vous dire que je vais entraîner un club italien”. Ou presque, l’Inter Milan.
On ne le sait que trop bien, David Trézéguet ne sera pas à l’Euro. La Trézélection avait ses raisons que le sélectionneur ignore. Et c’est bien regrettable. L’absence de David se justifie par des raisons pratiques ; sa présence se justifiait par des raisons pratiques, tactiques, humaines, et plus si affinités.
Dans toutes les légendes et les bons contes de fées, il faut bien qu’à un moment ou à un autre, cela parte un peu en couille ou, pour reprendre un vocabulaire un peu plus pédagogique, apparaisse « un élément perturbateur ». Blanche neige avale la pomme empoisonnée, le père de Simba meurt, la belle au bois dormant s’endort.
Novembre 2007, Boca – Sao Paulo, «Coupe sud–américaine», sorte d’UEFA du pauvre. Dans la queue pour rentrer au stade, histoire de tuer le temps, je demande au type qui m’accompagne pourquoi Russo s’entête à faire jouer cette quiche de Palermo en attaque. Très mauvaise remarque. Tous les hinchas qui ont entendu ma connerie s’indignent et commencent à énumérer à toute vitesse les exploits du grand blond. Au milieu de cette cacophonie, un petit vieux intervient et, de toute sa sagesse, met un terme au débat d’un parfait «Martin ne se discute pas». Histoire d’une légende.