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Paëlla, moustaches et favoris

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Paëlla, moustaches et favoris

Pour la première fois de son histoire, la sélection espagnole prépare une grande compétition avec l'autocollant de favori collé sur les maillots. Sauf que les inventeurs de la Paella ne sont pas à l'aise dans ce costume qui arrange le reste des grosses écuries.

« Depuis quelques années, le niveau des équipes nationales s’est équilibré. Prédire le résultat final ou sous-estimer les équipes adverses, c’est la première pierre avant l’échec assuré » . A lui tout seul, Vicente Del Bosque tente de retenir l’inhabituel enthousiasme de toute l’Espagne pour sa sélection. Ici on a toujours préféré son club ou sa région à sa patrie. D’ailleurs, soutenir la sélection espagnole avant 2008 était devenu au mieux un peu ringard, au pire carrément droitier. Depuis la victoire de 2008, c’est le contraire. La Seleccion, c’est le nec plus ultra tant pour les sponsors (une bonne vingtaine) que pour les diffuseurs. Tout est prévu : le Mondial 2010 va célébrer une génération exceptionnelle.

Du coup quand Vicente Del Bosque annonce le 20 mai sa liste des 23, le pays s’extasie sur sa progéniture : L’âge ne compte pas pour moi. Les 23 sélectionnés sont les meilleurs » . Xavi, Iniesta, Torres, Villa, Piqué, Casillas : l’effectif espagnol a de quoi faire rêver la ménagère. Les meilleurs du monde à presque tous les postes joueront pour l’Espagne pendant la Coupe du Monde. Après la victoire à l’Euro 2008, une phase qualificative triomphale (10 matchs, 10 victoires, 30 points sans forcer) et une victoire pleine de classe en France en mars dernier, l’Espagne est favorite pour tout le monde. Et c’est bien là le problème.

Le CV qui tue

Car il n’y a rien de pire qu’une Coupe du Monde quand on est espagnol. L’Espagne a beau être le meilleur championnat du monde depuis Louis XVI, la dernière fois que les Rouges ont passé les quarts de finale, c’était la préhistoire. En 1950 au Brésil, les Espagnols terminèrent bon quatrièmes. Ce qui est bien mais pas top. Depuis, quoi de neuf ? La lose. Les derniers bourreaux des lutins rouges sont : France (2006, ¼ de finale), Corée (2002, ¼ de finale), Paraguay (1998, phase éliminatoire), Italie (1994, ¼ de finale), Yougoslavie (1990, 1/8ème de finale), Belgique (1986, ¼ de finale). Le CV parfait pour retourner son maillot et soutenir l’équipe nationale de Catalogne.

Alors quand la bande à “La Moustache” part prendre le frais en Autriche pour sa préparation –terre sainte pour les Rouges depuis leur victoire en 2008, forcément Marca s’y met et rêve déjà de finale contre le Brésil. Quand Capello détourne l’attention – « L’Espagne est très, très dangereuse » , c’est le couronnement officiel. La sélection espagnole fait enfin peur à quelqu’un d’autre qu’aux Espagnols. Marca l’a déjà écrit, l’Espagne sera championne du monde et pis c’est tout. Mouais.

Le bruit et l’odeur

Sauf que de drôles de fumées s’échappent de la concentration ibérique. D’abord, des blessés qui traînent leur croix : Torres et Fabregas tardent à se remettre de blessure et manquent de rythme. Ensuite, des matchs de préparation franchement poussifs : 3-2 contre l’Arabie Saoudite, 1-0 contre la Corée du Sud. Et puis surtout, le venin des rivalités réinjecté dans le groupe. La sélection de Valdés a foutu le bordel dans la très sainte hiérarchie des gardiens. Depuis un match moyen contre l’Arabie Saoudite (une sortie ratée et deux buts encaissés), San Iker est au centre des conversations. Alors, Valdés ou pas Valdés ? Même Del Bosque s’y est mis : « Il n’y a pas de hiérarchie » . On dirait du Domenech et c’est pas franchement bon signe.

Que le meilleur gagne ?

Le groupe de l’Espagne n’est pas loin d’être le plus facile (Suisse, Honduras, Chili). Donc, ce qui fait trembler dans les chaumières, ce sont les huitièmes. Les cadors du groupe H rencontreront les rescapés du groupe de la mort (Portugal, Brésil ou Côte d’Ivoire). « Soit on perd en huitième, soit on gagne la coupe du monde » analyse Javier, 32 ans. Du coup, pour empêcher le pays de gamberger, Del Bosque fait le flic : « Notre inquiétude doit être portée sur les trois premiers matchs. C’est la seule chose qui doit nous obséder » . L’équipe d’Espagne revient au pays pour un dernier test-match contre la Pologne mardi prochain. Ensuite, la Roja partira pour l’Afrique du Sud avec le statut maudit de favori numéro 1 collé aux basques. Les sujets du Roi Juan Carlos le savent bien : ce sont eux les meilleurs. Mais ils savent aussi que ce ne sont jamais les meilleurs qui remportent les Coupes du Monde. La preuve, ils n’en ont jamais gagné.

Thibaud Leplat, à Madrid

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