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Pablo Sarabia, la carte joker
Remplaçant de luxe depuis son arrivée au PSG l'été dernier, Pablo Sarabia a parfaitement rempli son rôle de supersub, à l'image de son tir au but vainqueur en finale de la Coupe de la Ligue. Avec la blessure de Kylian Mbappé et la suspension d'Ángel Di María, l'Espagnol aura l'occasion de prouver face à l'Atalanta qu'il est aussi capable de débuter un match. Et de le faire basculer ?
À quelques 71 500 spectateurs près, il n’y avait pas beaucoup de différences pour les joueurs du PSG entre la finale de Coupe de France perdue face à Rennes en avril 2019 et celle de Coupe de la Ligue gagnée contre l’Olympique Lyonnais vendredi dernier. Même stade, même match nul à la fin du temps réglementaire, même côté du stade pour la séance de tirs au but, même équipe qui tire en second (Paris), même score après cinq tireurs de chaque côté (5-5) avec un Paredes toujours en troisième position et un Neymar qui ne tremble pas pour mettre le sien en cinquième. Autant de points communs qui se sont accumulés dans la tête de supporters parisiens qui n’avaient alors plus aucun doute sur l’issue de la rencontre. Des supporters qui attendaient seulement de savoir qui allait être le nouveau Christopher Nkunku. Alors, alors ? Alors, il n’en a rien été puisque Keylor Navas a repoussé la tentative de Bertrand Traoré et surtout parce que Pablo Sarabia n’a pas tremblé sous la pression, envoyant avec autorité son tir au but dans le petit filet d’Anthony Lopes.
L’ouvreur d’espaces
Quelques semaines après avoir signé au PSG, à l’été 2019, Pablo Sarabia avait justifié son choix dans une interview donnée à Panenka, également publiée dans le SO FOOT n°175 : « Si j’ai signé à Paris, c’est vraiment pour progresser en tant que footballeur. En signant ici je voulais passer un cap, remporter des titres et intégrer la sélection espagnole. » La sélection espagnole ? Check. Les titres ? Check. Et plutôt quatre fois qu’une. Le cap franchi ? Check aussi. Alors oui, Sarabia a peut-être marqué moins de buts que lors de sa dernière saison au FC Séville – 14 contre 22 l’an passé – mais l’Espagnol vient quand même de vivre la deuxième saison la plus prolifique de sa carrière.
Pablo Sarabia a surtout su assumer son rôle de patron offensif de la second unit de Tuchel, notamment en Coupe de France, où le Madrilène a marqué à chaque sortie, excepté en finale. Mieux : il a également totalement accepté son statut de joker de luxe et a montré qu’il pouvait faire mal en sortie de banc à plusieurs reprises, comme au Santiago-Bernabéu en novembre, où il était venu égaliser après avoir remplacé Icardi à un quart d’heure de la fin. La présence de Sarabia est un cadeau pour Tuchel, qui peut alors avoir à sa disposition un couteau qui peut couper à chaque instant et qui ne taillade pas le groupe sur le banc. Peut-être avant tout car l’ancien Sévillan sait rester à sa place. « Vu de l’extérieur, on pourrait croire que mon profil ne correspond pas vraiment à celui d’un joueur du PSG, parce qu’ici il n’y a que des stars et des très grands joueurs, soufflait-il il y a plusieurs mois, toujours à Panenka. Vu la concurrence qu’il y a en attaque, je suis assez content de la saison que je suis en train de réaliser. Pour le moment, je débute souvent sur le banc de touche, mais j’essaie toujours d’être important pour l’équipe. Quand je rentre, Tuchel veut que j’utilise mon intelligence de jeu pour ouvrir des espaces. »
L’Atalanta dans le viseur
Capable d’évoluer sur l’aile dans un 4-3-3 ou dans un 4-4-2, Pablo Sarabia peut aussi être utilisé en attaquant dans le second système comme il l’a notamment été lors du huitième de finale retour de Ligue des champions face au Borussia Dortmund (2-0), match que l’Espagnol avait débuté à la place de Kylian Mbappé. Ce scénario a des chances de se reproduire de nouveau face à l’Atalanta, mercredi prochain, à Lisbonne, en raison de la blessure à la cheville de l’attaquant français. Dans tous les cas, avec l’absence d’Angel Di Maria, suspendu, Sarabia devrait trouver une place dans le onze de départ et aura l’occasion de faire du Sarabia. À savoir : cavaler dans son couloir, être généreux dans le repli, distiller des centres et faire trembler les filets si besoin. Puis, au tour suivant, avec les retours de Mbappé et Di Maria, il reprendra sagement sa place, attendant son moment. Être joker de luxe n’a jamais empêché personne de briller, ni même de devenir un héros. Demandez donc à Éder, Teddy Sheringham et Ole Gunnar Solskjaer.
Par Steven Oliveira