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Oxlade-Chamberlain, Chambers et le Southampton Way

Par Paul Piquard
Oxlade-Chamberlain, Chambers et le Southampton Way

Alex Oxlade-Chamberlain et Calum Chambers sont les derniers représentants de la formation de Southampton à être passés sous le giron d'Arsenal. Deux joueurs au talent certain, qui incarnent parfaitement les valeurs prônées par le mythique centre de formation des Saints.

On joue la 53e minute d’Arsenal-Dortmund lorsqu’Alex Oxlade-Chamberlain, pris d’une inspiration géniale, contrôle un ballon aérien plutôt anodin avant d’envoyer une demi-volée flottante sur la barre de Weidenfeller, des 25 mètres. Une action de grande classe venue compléter un match très abouti, où le jeune Anglais, en compagnie de Cazorla et Sánchez, a fait danser l’arrière-garde allemande soixante minutes durant. Derrière lui, le petit nouveau, Calum Chambers, a lui aussi livré l’une des prestations les plus abouties chez les Gunners. Très offensif et offrant constamment des solutions de décalages à droite, le plus jeune joueur aligné sur la pelouse a confirmé sur ce match tous les espoirs placés en lui par Wenger au moment de débourser un peu plus de 16 millions de livres (environ 20 millions d’euros) pour l’arracher à Southampton l’été dernier. Dans ce match longtemps annoncé comme le premier gros tournant de la saison des Gunners, la jeune garde estampillée Southampton n’a pas tremblé. En même temps, ce n’est vraiment pas le genre de la maison.

AOC, le prodige

Propulsé au rang de star en Angleterre dès l’âge de 17 ans, et avec un transfert évalué à 16,5 millions d’euros à Arsenal – à peu près la même somme déboursée à l’époque par Tottenham pour s’offrir Gareth Bale -, AOC a entamé cette année sa quatrième saison chez les Gunners, après avoir passé la majeure partie de l’an dernier sur le flanc, la faute à une vilaine blessure au genou, puis à l’aine en fin de saison. Cet exercice doit donc être celui de la confirmation, celui où le joueur doit passer ce fameux cap inhérent à tout jeune joueur prometteur. Car le talent, Oxlade-Chamberlain en a à revendre. Autre point positif, le protégé de Wenger n’a pas peur des défis, lui qui a dû batailler ferme pour se faire remarquer dans les équipes de jeunes de Southampton, comme il le raconte au Daily Mail en 2012 : « Je n’ai grandi que bien plus tard que la majorité de mes amis. (…) Quand j’étais en U14 à Southampton, ils ne savaient pas s’ils devaient me garder ou non, en raison de ma taille. À 15 ans, Southampton devait décider s’ils allaient me donner une bourse et ils m’ont dit que ce ne serait pas le cas. J’avais deux mois pour leur prouver qu’ils avaient tort, où ils me libéraient. » Résultat, le gamin passe les fêtes de Noël à la salle de muscu et renverse les avis défavorables des éducateurs. Un gamin travailleur, que son idole, Thierry Henry, prend sous son aile lors de son retour en prêt, au point de le prendre en aparté, quelques minutes avant sa première titularisation à Old Trafford, comme le raconte AOC au Telegraph : « Juste avant que nous sortions du le tunnel, Thierry m’a murmuré à l’oreille : « Je t’ai observé à l’entraînement. Tu as quelque chose de spécial, donc va provoquer. Ne gâche pas aujourd’hui. Provoque, montre au monde ce que tu sais faire, travaille dur, défends. » » Aujourd’hui âgé de 21 ans, Oxlade-Chamberlain est donc appelé à confirmer, même s’il est encore jeune et que peu de joueurs de son âge, hormis les exceptions Pogba et Sterling, peuvent se targuer de s’imposer dans le onze de départ d’un grand club. Pas de quoi donner la grosse tête au garçon, toujours réfléchi, comme lorsqu’il déclare au site Complex : « Évidemment, depuis que je suis ici, des joueurs sont venus, d’autres sont partis, mais je connais, comprends et respecte toujours mon rôle de jeune joueur… Je ne m’enflamme pas. » Même chose en sélection où, malgré une titularisation lors du premier match de l’Angleterre à l’Euro 2012, à 18 ans, face à la France, le jeune ailier reste modeste. Ainsi, interrogé avant la Coupe du monde par le site Soccerbible, il déclare, avec humour : « Si je ne joue pas au football à la Coupe du monde, je pourrais toujours être le DJ. »

Chambers, le couteau suisse

La modestie, c’est une vertu que partage Calum Chambers, formé à la même école d’excellence. Propulsé en équipe nationale après son transfert à Arsenal, l’ancien capitaine de la sélection U19 achevait une superbe année, ponctuée de 20 apparitions en Premier League avec Southampton, malgré la concurrence de l’autre néo-international, Nathaniel Clyne. Véritable couteau suisse, capable de jouer arrière droit, mais aussi défenseur central et milieu, Chambers explique avoir toujours envisagé sa polyvalence comme un atout, dans des propos rapportés par le Guardian : « J’ai pensé que cela aiderait ma carrière de prendre tout ce que j’avais appris au milieu – la vision du jeu, le premier contrôle – et de l’adapter au poste d’arrière droit. » C’est ce que l’on appelle flairer le bon coup. Issu de la fabuleuse génération 95 de Southampton, avec Luke Shaw, mais aussi James Ward-Prowse, le latéral évoquait l’an passé dans The Independent le rêve un peu fou du groupe de potes à l’époque : « Tous les groupes de jeunes joueurs de notre âge rêvent de ressembler à la Class of ’92. C’est le but de tout le monde. Évidemment, nous aspirons à le devenir. » Une ambition nourrie par les trajectoires de Gareth Bale, Theo Walcott, Adam Lallana et donc Alex Oxlade-Chamberlain, derniers exemples marquants de la réussite de la formation des Saints. Une méthode traditionnelle, mais diablement efficace, comme la résume le néo Gunner : « Tout dans ce club est tourné vers le développement des joueurs, leur faire garder la tête froide et bien les éduquer. La philosophie et le coaching sont toujours restés les mêmes, même lorsque le club était en League One. Seules les infrastructures et le département des statistiques ont évolué depuis ce temps, mais les standards ont toujours été élevés. Si vous voyez un des joueurs se prendre pour quelqu’un d’autre, alors tout le monde va lui dire directement : « Stop, garde les pieds sur terre, tu n’as encore rien fait. » » Avant de détailler dans les colonnes de l’Independent : « Ils appellent cela « The Southampton Way », d’amener les joueurs dès le très jeune âge dans l’académie et de bien les éduquer, les faire devenir de jeunes professionnels, leur apprendre les bonnes valeurs et leur donner des opportunités pour jouer dans l’équipe première. C’est ça, Southampton. » Plus qu’une école de football, une école de la vie.

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