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Targhalline : « Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

Propos recueillis par Maxime Brigand
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Médaillé olympique cet été, le milieu marocain du Havre Oussama Targhalline, 22 ans, raconte son rapport au foot et à l’espace. L’occasion, aussi, d’un hommage à un mentor rencontré à l’OM : Jorge Sampaoli.

Targhalline : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je n’avais pas d’autre choix que de réfléchir plus vite »

À quoi ressemble la vie d’un médaillé olympique ?

Elle est belle ! (Rires.) C’est un titre qui m’a apporté beaucoup de plaisir, de fierté. Avec les JO, les gens me connaissent et me supportent aussi un petit peu plus. Forcément, ça donne de la confiance et ça donne envie de bosser pour avoir d’autres titres comme ça.

Tu es retourné au Maroc début septembre. Est-ce que tu as pu mesurer à quel point ce titre a affecté les gens ?

C’est la première médaille du pays en sport collectif, donc les gens ont été hyper heureux de nous voir, de nous célébrer. On a fait quelque chose d’historique. Ça n’arrive pas à tout le monde. Même si c’est le rêve de chaque sportif, je n’aurais franchement jamais imaginé faire les JO. Ce n’était pas prévu.

Elle est rangée où, cette médaille ?

Chez moi, avec ma médaille de la CAN 2023 et celle du titre de Ligue 2. Je donne toujours ça à ma mère, elle les range dans un petit tiroir spécial pour le palmarès. Il y a même des médailles que j’ai gagnées quand j’étais petit. Je lui fais plus confiance pour bien ranger les choses qu’à moi. J’ai trop peur de la perdre. (Rires.)

Tu gardes quelle image des Jeux ?

On n’a pas pu vraiment profiter à 100% de l’événement. Tous les deux jours, on changeait de ville, mais ce tournoi restera quand même gravé. Il y a des choses qui restent : entrer sur le terrain pour le premier match à Saint-Étienne avec un stade entier tout rouge, recevoir la médaille au Parc…

Dans la tête de ma mère, être dans un club, c’était tout de suite tirer un trait sur les études.

Oussama Targhalline

Tu es né à Casablanca, au début des années 2000. Le foot, c’était un truc évident dans ta vie ?

C’est vite arrivé, mais à la base, ma mère ne voulait pas que j’aille jouer dans un club. Aucun problème pour que je le fasse au quartier avec mes potes, mais elle tenait à ce que je travaille à l’école, avant tout. Dans sa tête, être dans un club, c’était tout de suite tirer un trait sur les études. Ce qu’il s’est passé ensuite, c’est qu’à force de jouer, des gens me voyaient et certains allaient voir mon père à la maison pour lui dire qu’il fallait m’inscrire quelque part. Ma mère a tenu, je n’ai pas joué en club, et ce n’est que lors d’un match face à des mecs de l’académie Mohamed VI, à Casablanca, que ça a basculé. J’ai été repéré, je suis allé faire des tests, ils m’ont pris, mais j’avais déjà 10 ans. En visitant la structure, ma mère a été rassurée par l’accent mis, là-bas, sur les études.

Ton père, là-dedans, il disait quoi ?

Mon père, il ne comprend pas grand-chose au foot, mais comme il n’aimait pas l’école, il me laissait un peu choisir. (Rires.) Finalement, même si je n’aimais pas trop l’école, j’ai fait ce qu’il fallait. J’ai eu mon bac, ça a fait plaisir à ma mère, et après, j’ai pu me concentrer sur le foot.

Quels sont tes souvenirs du temps de l’académie ?

Quand je suis arrivé, j’étais un bébé et je n’en suis ressorti que quand j’avais 18 ans. Huit ans, c’est long, et ça m’a totalement changé. Je me suis retrouvé, à l’âge de 10 ans, à vivre loin de ma famille, et ça a été très compliqué. J’étais le plus jeune du centre, je pleurais presque tous les soirs après les entraînements. J’ai fini par m’y faire, mais, surtout, je suis devenu un vrai joueur de foot, notamment grâce à Nasser Larguet, qui était directeur technique. Avant d’aller à l’académie, j’étais un joueur de rue, technique. Je dribblais beaucoup, sans savoir exactement ce que le jeu demandait. Je jouais pour jouer, quoi. Ce n’est qu’à l’académie qu’on m’a structuré, et j’ai même changé un peu de style.

Qu’est-ce que tu as changé ?

Quand j’étais petit, vraiment, je dribblais trop. Je ne faisais que ça. Et au bout d’un moment, je me suis mis à aimer plus la passe que le dribble. Je n’ai pas totalement perdu mon côté dribbleur, sauf qu’aujourd’hui, je n’utilise le dribble que lorsque je n’ai aucune autre solution. C’est presque une arme de dernier recours là où avant, c’était l’inverse. Quand tu sors de la rue, c’est souvent ça : tu es très technique, mais tu ne sais pas te servir du matériel que tu as. Tu veux juste éliminer tes potes, mettre des petits ponts…

Et comment on apprend à utiliser ce matériel ?

En rencontrant des coachs, en discutant, en comprenant que le ballon va plus vite que le joueur. Tu feras souvent gagner plus de vitesse à ton équipe en sortant une belle passe qu’un beau dribble. Ça, c’est le centre qui me l’a fait comprendre, et là-bas, tu n’as pas le temps. Il faut comprendre vite.

Jeune, est-ce que tu avais déjà cette capacité à comprendre vite ?

Oui, déjà. Je n’ai jamais été en club avant l’académie, donc quand je suis arrivé, les exercices classiques que d’autres faisaient en club, c’était au départ compliqué pour moi, mais je me mettais derrière, j’observais et je répétais. Beaucoup de choses se sont faites comme ça : regarder, analyser, mettre en action.

Comment tu finis par te retrouver à l’OM ?

Chaque année, on faisait des tournées en France et un jour, on a joué contre l’OM, qui, derrière, a envoyé une demande à l’académie pour que je vienne faire un test. J’y suis allé une semaine, j’ai même fait une séance avec les pros et Villas-Boas. Et ça l’a fait. Il y avait d’autres clubs qui étaient intéressés, en Espagne et en France, mais quand l’OM vient… Tu ne peux pas refuser. Au Maroc, l’OM, c’est un truc de fou.

Tu te souviens comment tu vis ce changement de monde, à 17 ans ?

Ça s’est passé comme à mes débuts à l’académie, sauf que là, en plus, je parlais mal français et je ne connaissais presque personne. Heureusement, Nasser Larguet était à l’OM et il m’a beaucoup aidé. Il m’a trouvé des rendez-vous pour des apparts, il me déposait, il m’a accompagné pour faire ma carte bancaire, mes papiers…

Quand tu te retrouves pour la première fois au milieu d’un entraînement pro, qu’est-ce qui change concrètement ?

Il faut se remettre dans le contexte, déjà. Sur le terrain, j’arrive, il y a Dimitri Payet, Steve Mandanda, Bouba Kamara… Une semaine avant, je jouais à la Play avec ces joueurs-là. Je suis au milieu d’eux, je dois jouer en restant moi-même, faire ce que je sais faire, sans faire plus, sans faire moins. Sauf que physiquement, quand je suis arrivé à Marseille, je n’étais pas prêt. Les premiers duels, ça a été un peu choquant. (Rires.) En plus de ça, je ne défendais pas bien. Je sortais de huit ans à l’académie, où on a surtout affronté des équipes plus faibles, où on dominait tout le monde, où on avait toujours le ballon, et je n’avais jamais vraiment été dans un contexte d’opposition, en fait. C’est en arrivant en France que j’ai appris à défendre, même que j’ai appris à aimer défendre.

Comment on se prend d’amour pour la défense ?

D’abord en jouant avec la réserve. La N2, c’est compliqué. Tu n’as pas le ballon tout le match, donc il faut aller le chercher pour faire la différence. Et avec les pros, ensuite, tu n’as pas le choix. Autour de toi, il n’y a que des grands joueurs et s’il y a une perte de balle, ce n’est pas eux qui vont aller faire de grands sprints pour aller récupérer le ballon. C’est à toi, le jeune, de te défoncer. Pour gagner ta place et le respect des pros, ça passe par là : tu dois montrer que tu peux t’arracher pour eux et, quand tu récupères le ballon, que tu peux ne pas le perdre.

C’est une totale inversion des rapports par rapport à l’académie, finalement, où les autres bossaient peut-être plus pour toi.

C’est exactement ça. Finalement, des passes, tout le monde peut en faire, mais aller gratter un ballon pour ton équipe, ça déclenche autre chose dans la tête de tes coéquipiers. Bon, encore une fois, derrière, il ne faut pas le perdre. Si tu réussis les deux, t’as comme un passeport, ensuite. J’étais jeune, mais on me prenait souvent pour faire les toros. Pareil pour les jeux de conservation. Ça m’a prouvé que j’avais réussi à gagner un petit respect.

Avant de connaître Sampaoli, c’est comme si j’étais 50% d’un footballeur. Il m’a donné les 50% manquants en un an.

Oussama Targhalline

En arrivant chez les pros, l’autre difficulté, c’est la réduction du temps d’action et de réaction. Comment tu l’as travaillé, ça ?

Mon jeu a toujours été comme ça, car j’ai toujours été surclassé. À 13 ans, je jouais avec des U15. À 15 ans, avec les U17. À 17 ans, avec les U23. Je n’ai donc pas eu d’autre choix que de jouer vite. Je n’étais ni costaud ni rapide, donc il fallait être plus rapide dans la tête que les autres, et quand je suis arrivé à l’OM, chez les pros, ça a été la même chose.

Il y a quelques années, Xavi expliquait à So Foot que son cerveau fonctionnait comme un processeur qui emmagasine des tonnes de données. Il y a de ça aussi avec le tien ?

Quand tu es maigre et que tu n’as aucune vitesse, tu n’as pas trop d’autres choix pour exister sur un terrain. J’ai toujours fait en sorte de prendre un maximum d’informations, d’avoir une ou deux secondes d’avance pour qu’on ne me touche pas, pour que le ballon parte avant que l’adversaire me rattrape. En plus, ça, ça permet souvent au coéquipier que je trouve d’avoir, ensuite, un peu plus de temps, d’espace.

On a le sentiment que dans toute cette construction, Jorge Sampaoli, que tu as connu à l’OM, a été clé.

Il m’a surtout construit sur le jeu avec ballon. Avec lui, c’était toujours ça le plus important : le ballon. Alors, j’ai travaillé tous les détails : l’orientation du corps, le jeu de position, l’orientation de la première touche, la nécessité de donner le ballon sur le bon pied de ton coéquipier pour ne pas perdre de temps… Comme notre jeu était très codifié, je savais souvent que si le ballon venait d’une zone, je pouvais, en une touche, toucher un joueur dans une autre zone. Je savais qu’il y serait. On travaillait ces codes tous les jours. Parfois, tu fais des choses sans trop en comprendre le sens. Avec Sampaoli, j’ai compris le sens de chaque action, chaque geste, du rythme. Puis, bien sûr, on travaillait aussi beaucoup le jeu sans ballon, le contre-pressing, la capacité à récupérer rapidement à la perte. Avant lui, c’est comme si j’étais 50% d’un footballeur. Il m’a donné les 50% manquants en un an.

Comment ?

Sampaoli, c’est quelqu’un qui parle beaucoup à ses joueurs. Il rigole énormément, mais quand on se met au travail, ça devient très sérieux. C’est un coach qui enregistre tout, qui mémorise chaque action. À la fin d’une séance, il peut te dire : « Tu te rappelles le ballon de tout à l’heure, quand tu as fait ça ? Tu l’as perdu parce que ton corps était orienté comme ça. » Petit à petit, il te fait rentrer des réflexes automatiques dans la tête. Mais moi, comme j’étais jeune, il ne me lâchait pas. (Rires.) Il m’aimait beaucoup et même en dehors du terrain, il m’a beaucoup aidé. En fait, il me montrait beaucoup de choses qui n’étaient même pas pour le week-end, car je n’ai pas beaucoup joué (18 minutes toutes compétitions confondues au cours de la saison 2021-2022, NDLR), mais plutôt pour la suite de ma carrière. Il m’a souvent dit que si on était dans un autre club que l’OM, il m’aurait fait beaucoup plus jouer.

C’est rare qu’un joueur qui n’a quasiment pas joué avec un coach en garde un tel souvenir.

Il a été vraiment précieux. C’est comme si je venais d’avoir mon bac et que cette saison-là était une année de stage avant d’être employé quelque part. On faisait aussi de la vidéo avec son staff, et j’apprenais aussi en observant. Par exemple, j’écoutais attentivement tout ce qu’il disait aux joueurs qui évoluaient à mon poste. Je prenais et le week-end, j’observais comment ça se retranscrivait en match. Je regardais notamment beaucoup Bouba Kamara, son jeu de corps, son placement, sa capacité à accélérer et ralentir le jeu en fonction des situations… Ce n’est pas facile de savoir jouer avec le rythme, d’autant plus au Vélodrome où, dès que tu as le ballon, tu entends : « Va, va, va ! » (Rires.) Parfois, non, tu dois calmer.

Ça, ça a d’ailleurs créé quelques décalages de perception du travail de Sampaoli à l’OM qui, au fil des mois, jouait sur ce rythme pour mieux contrôler les rencontres et anesthésier les adversaires.

Oui, parfois, Pau Lopez était sifflé parce qu’il ne dégageait pas, parce qu’il jouait presque 6, mais non, il y avait un sens. On entendait des « mais il fait quoi, lâche le ballon ! », sauf que non, tant que l’attaquant ne sortait pas, on attendait pour pouvoir créer du décalage. Au bout d’un moment, les supporters ont compris. Je pense même que lors des dernières saisons, c’est l’un des footballs les plus beaux que les fans du club ont eu à voir.

S’il était resté au club, tu serais resté, toi aussi ?

Non, et je lui avais déjà dit. La décision était déjà prise alors qu’il m’avait même dit qu’il me donnerait un petit peu plus de temps de jeu. Pour moi, c’était le moment. Dans ma tête, je voulais être titulaire et apporter ce que j’avais appris. J’avais conscience du club où j’étais, des joueurs qu’il y avait devant moi. Moi aussi, j’avais envie d’être important. Je ne voulais plus être sur le banc. J’étais impatient, en fait, de montrer des choses. Pourtant, j’aurais pu me dire que oui, j’étais joueur de l’OM, dans une ville où il fait beau…

Ce que ton entourage te disait, aussi, non ?

Oui, mais ça, c’est normal, car il y a une forme de logique dans leur tête à respecter. Si tu quittes l’OM pour signer au Barça, ça fait beaucoup plus sens que si tu dis que tu veux quitter l’OM pour être prêté en Turquie.

Il m’est arrivé d’être blessé et que la veille du match, le directeur sportif me force à jouer, m’insulte et menace de me frapper avec une chaise.

Oussama Targhalline

Pourquoi tu choisis d’aller à Alanyaspor ?

Pour Francesco Farioli. Il me voulait, on a échangé, j’ai reçu des extraits de match de son équipe et j’ai dit oui tout de suite. Sans hésiter. Après un an d’apprentissage avec Sampaoli, c’était l’étape parfaite.

Tu es attaché à un certain type de foot aussi quand tu regardes des matchs à la télé ?

J’avoue que j’aime bien couper et que je regarde assez peu de matchs, mais quand j’en regarde, je m’attache à des équipes qui ont une certaine approche, oui. Pour moi, regarder une équipe de Sampaoli ou de Farioli, par exemple, c’est comme regarder un film. Il y a un esthétisme, une recherche.

La saison dernière, on a le sentiment que le travail de Farioli à Nice n’a pas toujours été compris. Toi, tu regardais ?

En début de saison, oui, parce que j’étais curieux de voir. Je sais comment il travaille, ce qu’il attend de ses équipes, de ses joueurs, donc je voulais voir comment ça allait tourner, si ses nouveaux joueurs allaient le comprendre. Quand j’étais à Alanyaspor, je me suis vite dit : « Si ce mec est dans une équipe avec de bons joueurs, il peut faire de très grandes choses. » Là-bas, ce n’était pas la folie, mais on maîtrisait déjà beaucoup de matchs, on avait souvent le ballon, quelque chose se dégageait de l’équipe, quoi.

Son approche est quand même un peu différente de celle de Sampaoli. Qu’est-ce que tu as appris de nouveau avec lui ?

Il y a déjà une chose importante : Farioli savait très bien ce qu’il voulait faire de moi donc je suis arrivé et dès la première semaine, j’ai joué et j’ai adoré. Enfin, j’ai adoré, sur le terrain, parce qu’en dehors, c’était le bordel. Je ne suis resté que deux mois et j’ai craqué, puis je suis rentré. Tout était bordélique : l’organisation, le rapport aux gens, il y avait des bagarres… Un matin, je me suis réveillé et je me suis dit : « Je ne reste pas ici. Impossible. » Le coach a essayé de me convaincre de rester, mais non, je ne pouvais pas. C’était trop. Je ne voulais pas tricher, rester pour ne pas réussir à donner tout ce que je voulais donner. Il m’est arrivé d’être blessé et que la veille du match, le directeur sportif me force à jouer, m’insulte et menace de me frapper avec une chaise. Il me disait : « T’es jeune, on t’a ramené pour jouer, tu joues. » Mon seul petit regret, ça a été le foot, car je sais que tu ne trouves pas un projet aussi joueur tous les jours et, par exemple, c’est Farioli qui m’a fait aimer le poste de 6. De base, le rôle de sentinelle ne m’attirait pas. J’aimais plus me balader à droite, à gauche, alors que quand tu es 6, tu dois être beaucoup plus discipliné. Lui m’a vite dit : « Je t’imagine bien… » Je lui répondais : « Non, je peux pas jouer en 6 tout seul, impossible… » Et un jour de veille de match, il m’a demandé de me préparer pour le lendemain, qu’il allait me tester. « Non, coach, laissez-moi tranquille s’il vous plaît… » Il a insisté, et finalement, j’ai trop kiffé.

Pourquoi ?

Parce que tu touches beaucoup de ballons ! Je trouve aussi que c’est un poste qui te fait gagner de la maturité. C’est hyper responsabilisant : si tu joues bien, ton équipe joue bien, et inversement si tu fais n’importe quoi.

Il y avait un risque, quand même, de te retrouver dans une impasse en repartant, non ?

Déjà, il faut savoir que quand tu es jeune et prêté, les dirigeants ne se comportent pas avec toi comme ils peuvent se comporter avec un joueur propriété du club ou un joueur confirmé prêté. Ça, je l’ai appris en partant en prêt et à mon retour à Marseille, je n’ai pas eu envie de revivre cette situation, donc j’ai demandé à être vendu. Ça a été un peu compliqué, ça a duré plusieurs semaines, mais à la fin, Le Havre a fait une proposition intéressante et ce qu’il me fallait : de la stabilité, dans un environnement sain, où on prend soin des jeunes et où ils ont une place pour progresser.

Ça a été quoi le projet avec toi ?

Ça s’est passé en plusieurs étapes. Je suis arrivé dans une équipe qui ne faisait que gagner, qui était première de Ligue 2 et l’est restée jusqu’à la fin de la saison. Au début, je n’ai donc joué que des morceaux de match, sauf que les dirigeants savaient déjà que Victor Lekhal, le capitaine, partirait l’été suivant, donc qu’il fallait préparer la suite. Résultat, je rentrais ou débutais en tant que relayeur, mais la semaine, on se partageait le poste de sentinelle lors des séances et je commençais à travailler à la vidéo sur ce rôle. Quand il y avait une opposition à l’entraînement ou qu’on travaillait les sorties de balle, je jouais aussi en sentinelle. Ça a été une bonne expérience, car ça me permettait de m’enrichir.

Le déclic, ça a été quoi ? Le derby contre Caen ?

Oui, forcément, parce que je fais un gros match, que je marque alors que je ne marque jamais… Je sais qu’il faut que j’essaie de beaucoup plus le faire, mais ça ne m’attire pas trop. Faire bien jouer l’équipe et gagner, ça me donne beaucoup plus de plaisir qu’un but. Bon, après, oui, ce jour-là, il était beau. (Rires.)

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On te pousse à avoir plus de stats ?

Avec Luka Elsner, je devais beaucoup plus rester en prévention que maintenant, où, oui, on essaie de me pousser un petit peu plus vers l’avant et où mon rôle est un peu plus offensif. J’essaie de frapper quand je peux, mais c’est moins naturel chez moi.

Tu as quel rapport, toi, avec les stats ?

Je sais que le foot de maintenant, c’est beaucoup de stats, qu’on y accorde beaucoup d’importance, mais ce n’est pas mon foot. J’avoue que je ne regarde pas trop les données. J’arrive à avoir un regard assez honnête sur mes performances. Je sais quand j’ai été utile à l’équipe, que j’ai fait un match cohérent.

Je prends un vrai plaisir à observer comment un adversaire direct va ouvrir son pied, comment il fait ses passes, comment il s’oriente et, en réaction, adapter mon comportement défensif. J’essaie de rentrer dans sa tête, en fait.

Oussama Targhalline

À quoi ressemble la passe parfaite pour toi ?

J’essaie d’offrir un cadeau à mon coéquipier, que ma passe lui offre du temps, qu’il soit tranquille. J’aime prendre les risques pour mes coéquipiers, le stress. Parfois, je fais des petits gestes, mais ce n’est pas pour m’amuser, c’est parfois pour attirer plus d’adversaires sur moi et donc libérer un peu plus d’espace à un autre endroit. Dégager un ballon, c’est facile. Tu peux donner des crampons à n’importe quelle personne, il te le fera très bien. En revanche, attirer la pression, libérer des espaces, c’est un autre travail. C’est une question d’équilibre. J’ai beaucoup entendu que je prenais parfois trop de risques, mais j’essaie de le faire pour le bien de l’équipe.

Tu as des exemples ?

Petit, j’aimais bien regarder Kroos, Iniesta…

Et aujourd’hui ?

Bah, il n’y a plus Kroos et Iniesta… (Rires.) Mais bon, quand je regarde les matchs, je ne regarde que les 6. Je me concentre sur eux.

Il est où ton plaisir sur le terrain ?

Dans la bonne passe, mais aussi dans le ballon gratté. Vraiment, maintenant, ça me plaît. Et c’est le plus dur à acquérir pour un joueur : apprécier toutes les phases de jeu. Je prends un vrai plaisir à observer comment un adversaire direct va ouvrir son pied, comment il fait ses passes, comment il s’oriente et, en réaction, adapter mon comportement défensif. J’essaie de rentrer dans sa tête, en fait, de penser à sa place, et c’est hyper intéressant à faire. Pendant un match, ma tête ne s’arrête pas, mais c’est ce qui me plaît, et j’ai appris à travailler sur ma concentration.

Comment ?

Je travaille avec un préparateur mental depuis que j’ai eu ma grosse blessure l’année dernière et on essaie d’apprendre à protéger ma bulle, à ne pas se disperser avec l’arbitre, un adversaire, le cri d’un supporter, du coach… On fait des exercices dans ce sens, pour ne jamais oublier que la seule chose qui est importante, c’est le ballon et le faire avancer.

Ils t’ont appris quoi, ces derniers mois, entre ta rupture du tendon du droit fémoral et des discussions pour un potentiel départ du HAC ?

Pas mal de choses. J’ai travaillé pour ne plus appréhender la frappe, car c’est sur une frappe à l’échauffement que je me suis blessé l’an dernier, par exemple. Aujourd’hui, c’est réglé, et ma seule volonté, c’est de faire une saison entière au Havre, en Ligue 1. Je ne veux pas brûler les étapes.

 

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