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Ousmane le malchanceux
Entré en jeu à la 57e minute face à la Hongrie (1-1), Ousmane Dembélé a quitté ses coéquipiers trente minutes plus tard, victime d’une blessure au genou. Des images qui ne présageaient rien de bon, confirmées ce lundi par le forfait de l’attaquant de 24 ans pour la suite de l'Euro. Un énième pépin et une nouvelle injustice pour un joueur qui devra encore faire preuve de force mentale.
À trois minutes de la fin de ce Hongrie-France, le tableau d’affichage de Bartosz Frankowski indique la sortie du numéro 11 français, Ousmane Dembélé. Ce dernier regagne le banc des remplaçants sans réellement comprendre ce qu’il se passe : « Je ne sais pas ce que j’ai », pouvait-on lire sur ses lèvres tout en laissant deviner que sa jambe lui avait joué un mauvais tour. Une tuile dont se serait passé le contingent de l’équipe de France et qui vient surtout plomber la saison quasi complète du Barcelonais.
Un running gag pas drôle
Il faut remonter au 21 avril pour trouver trace d’une blessure d’Ousmane Dembélé. Deux mois sans le moindre problème physique et un joueur qui semblait enfin prêt à faire de cet Euro sa chose. Car oui, depuis l’été 2017 et son arrivée au FC Barcelone, Dembélé n’a pas disputé la moindre campagne dans son intégralité. La palme d’or étant attribuée à la saison dernière, où il n’a tapé dans le ballon que neuf fois. Genou, cheville, quadriceps, ischio-jambiers, tout y passe. Une spirale infiniment noire, qui finira par nourrir tous les fantasmes liés à une hygiène de vie douteuse. La malbouffe, les mauvaises préparations, les retards à l’entraînement ou autant d’éléments à charge qui transforment un jeune footballeur talentueux en « mec pas sérieux » . Sous le maillot au coq, l’international connaît également un parcours sinueux fait de très hauts (2018) et de très bas (25 sélections manquées). Le bien nommé « Dembouz » (24 ans, 24 capes) aura ainsi loupé la moitié de son aventure en bleu, la faute à un fichu corps de cristal.
Pourtant, s’il y a une année durant laquelle Ousmane a su se montrer à la hauteur des espoirs placés en lui, c’est bien 2021. Au sein d’un Barça en grandes difficultés à tous les niveaux, l’international français a gagné un statut d’indiscutable. Ce maillon essentiel, qui ne se sera absenté qu’à six reprises, a notamment su se montrer décisif (44 matchs, 11 buts), permettant, entre autres, aux Catalans de glaner la Coupe du Roi et de croire, jusqu’au bout, en un miraculeux titre de champion. Une saison aboutie, sa meilleure depuis l’édition 2018-2019, qui aurait donc pu ou dû le mettre sur orbite à l’Euro. En préparation cet été, Dembélé semblait d’ailleurs en jambes. Deux entrées en jeu remarquées et remarquables face au pays de Galles, où il marque, et à la Bulgarie, qui semblaient enfin lancer son idylle estivale avec les Bleus. Mais ça, c’était avant le 19 juin.
Le poids de l’absence
Lorsque, peu avant l’heure de jeu, Dembélé est venu fouler la pelouse de la Puskás Aréna, un enthousiasme grandissant s’est emparé des 5000 supporters français présents sur place. En effet, sous la chaleur écrasante de Budapest, les défenseurs de la Hongrie, qui perdaient peu à peu leur lucidité, profitaient alors du fait que l’attaque française n’était ni créative ni entreprenante. Arrivèrent alors Ousmane, sa vitesse et ses feintes de frappe. Déroutant sur ses premières prises de balle, malgré beaucoup de passes ratées (54% de réussite seulement), il fracasse même le poteau de Péter Gulácsi d’un missile du droit. Le dynamiteur du bloc magyar semblait donc tout trouvé pour Didier Deschamps, du moins jusqu’à cette 87e minute. Le coup reçu sur le tendon du genou droit, a priori anodin, va finalement le priver de la suite de l’Euro. Une nouvelle frustration sportive après un Mondial russe également tronqué.
Au-delà de la douleur physique, c’est avant tout une cartouche indispensable qui quitte l’artillerie bleue. Dans le principe mis en place par le sélectionneur, Dembélé s’installait effectivement comme l’élément hybride par excellence. Véritable rampe de lancement en profondeur et capable d’amener le danger en quelques touches, l’ancien Rennais est tout aussi redoutable en phase de possession, calqué de l’école barcelonaise. Sa facilité de percussion en un contre deux, sa polyvalence et son ambidextrie se tenaient à l’affût dans cette compétition. Désormais, seul Kingsley Coman semble à même de compenser l’absence du champion du monde et d’amener une plus-value à cette équipe en quête d’assurance. Dans des registres et des positions totalement différentes, Marcus Thuram ou Thomas Lemar pourraient à leur tour avoir une carte à jouer dans un tournoi désormais empli d’incertitudes. À Didier Deschamps de se creuser les méninges donc et de tenter de faire oublier une absence qui va, à coup sûr, encore faire parler.
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