- International
- Amical
- France-Italie (3-1)
Ousmane Dembélé, l’extrême Mbappé
Ousmane Dembélé a montré vendredi soir contre l'Italie qu'il n'était pas autant une valeur sûre que Kylian Mbappé, mais qu'il était peut-être encore plus capable d'exploits. Un vrai paradoxe.
L’image était synonyme de grands espoirs en l’avenir. Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé, sourire aux lèvres, bras dessus, bras dessous, qui fêtent le but de la victoire qu’ils ont construit à deux face à l’Angleterre en juin 2017 (3-2), quelques jours après les attentats de Londres. L’insouciance d’une jeunesse si talentueuse.
Presque un an plus tard, à la veille d’une Coupe du monde qu’on espère être la leur, les deux gamins s’entendent à merveille et ont envie de réussir ensemble. En attestent les nombreuses vidéos d’opposition sur terrain réduit à l’entraînement, où Mbappé et Dembélé se cherchent et se trouvent à une vitesse folle. Pourtant, le Parisien et le Barcelonais ne jouissent pas encore tout à fait de la même considération.
Plus imprécis…
Plus exposé, plus à l’aise face à son soudain succès, Kylian Mbappé est entré encore plus vite dans une autre dimension et semble déjà s’être installé dans le poste de télévision des supporters français plus durablement. Il ne fait aucun doute qu’il fait partie du onze titulaire de cette équipe de France. Mieux, il fait déjà partie de ceux qui doivent la tirer vers le haut.
À côté de lui, Dembélé doit encore faire ses preuves. Même s’il est un poil plus vieux que Mbappé – cinq mois de différence –, il semble avoir tout de même le rôle du petit frère. Celui qui observe quelqu’un qui lui ressemble, mais qui est un petit peu en avance. Là où Kylian Mbappé impressionne par sa maturité, par sa capacité à avoir peu de déchets compte tenu de ses prises de risque et à faire les bons choix, Dembélé pèche encore. Il manque encore des choses faciles dans le dernier geste que Mbappé ne rate déjà presque plus.
… Mais encore plus imprévisible
Mais ce vendredi soir contre l’Italie, c’est pourtant lui qui a fait preuve d’un grand sang-froid, en profitant du dribble de trop de son compère, pour caler le ballon dans le petit filet opposé par-dessus Salvatore Sirigu. Plus discret que Mbappé, Dembélé perd plus de ballons. Pas parce qu’il veut en faire trop, comme ça arrive parfois au Parisien, mais parce qu’il est pour l’instant moins précis dans les plus petits espaces.
Sauf que s’il a les mêmes défauts que l’ancien Monégasque en un peu plus marqués, Dembouz a également les mêmes qualités en encore plus frappantes sur certaines actions. Notamment en contre-attaque, où ses coups de reins semblent encore plus dévastateurs, et ses sprints encore plus insaisissables. Il suffit d’observer l’action où il part de son propre camp, s’embarque dans une course folle, pour finalement taper la barre. Si Kylian Mbappé a grandi si vite qu’il aura un rôle primordial à jouer dans cette Coupe du monde, c’est peut-être à Ousmane Dembélé que reviendra la responsabilité de sortir des actions incroyables de manière ponctuelle. C’est comme ça que naissent les complémentarités.
Par Kevin Charnay