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Oui au retour des dribbleurs otaries !

Par Éric Maggiori
Oui au retour des dribbleurs otaries !

Entre Rodrygo, Arthur Gomes, David Neres et Kvaratskhelia, ces derniers jours de football ont remis les dribbleurs fous, capables d'exploits techniques individuels, au centre de la scène. Et franchement, ça fait sacrément du bien de voir ce genre de buts ailleurs que sur FIFA. Même si ce n'est pas toujours sympa pour « les pères de famille ».

FIFA 23 ne sort que dans deux semaines, et pourtant, il est déjà possible de voir certains extraits du jeu à la télévision. Comment ? En se mettant les highlights du dernier match du Real Madrid face à Majorque (4-1) ou ceux de Sporting-Tottenham (2-0), disputé mardi soir. Quel rapport avec le futur opus à succès d’EA Sports ? C’est simple : lors de ces deux matchs, des buts que l’on ne voit d’habitude que sur FIFA ont été marqués. À savoir, un joueur qui prend la balle, qui dribble toute la défense adverse à l’aide de crochets (le fameux «  carré-croix  » pour les nostalgiques de PES), roulettes et petits ponts, puis qui finit l’action ou qui, grand seigneur, offre le but sur un plateau à un coéquipier. Ce genre de but qui, dans le monde virtuel de FIFA, peut faire rage quit n’importe quel joueur, surtout s’il est marqué sur un coup d’envoi, mais qui, dans le monde réel, fait se lever les foules. Et qu’on se le dise : cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu tant de joueurs tenter (et surtout réussir) de tels exploits individuels. Et ça fait vraiment plaisir.

Petit pont d’Avignon, on y danse on y danse

Le festival des dribbleurs a commencé dimanche après-midi, à Santiago-Bernabéu. À la 71e minute, alors que le score est de 1-1 entre le Real et Majorque, Rodrygo part plein axe, élimine en vitesse tout le milieu adverse et sert Vinicius, qui conclut d’un joli piqué extérieur. C’est soyeux, mais ce n’est que l’antipasto avant le plat de résistance servi à la 88e minute. Rodrygo, encore, part pratiquement du milieu de terrain côté droit, pénètre dans la surface et dépose trois défenseurs avec un enchaînement de feintes et de crochets ultra-rapides, avant de marquer d’une frappe croisée. Tout simplement délicieux, une « croqueta » comme dirait le commentateur espagnol.

Deux jours plus tard, nous sommes désormais à Lisbonne, où le Sporting accueille Tottenham en Ligue des champions. Les Portugais viennent d’ouvrir le score à la 90e minute, il ne leur reste que quelques secondes à tenir pour valider leur succès. Mais plutôt que de jouer la montre, ils sortent proprement la balle et tentent une dernière action. Le ballon arrive dans les pieds d’Arthur Gomes, entré en jeu une minute plus tôt. C’est son premier ballon du match (et même son premier ballon avec le Sporting, puisque le Brésilien n’avait pas encore disputé la moindre minute sous ses nouvelles couleurs), et il va le transformer en or. À la manière d’un Mbappé face au Real Madrid l’an dernier, il se faufile dans la surface entre deux défenseurs après un passement de jambes, se paye le luxe d’éliminer Emerson Royal d’un petit pont et trompe Lloris en tirant… entre ses jambes. Le genre d’action qui a popularisé les phrases préférées de Twitter : « Faut pas briser des pères de famille comme ça. »

Rodrygo et Arthur Gomes ne sont évidemment pas les deux seuls à avoir abusé du crochet court et du petit pont. Lors du match Juventus-Benfica, disputé ce mercredi soir, David Neres a souvent rendu chèvres les défenseurs turinois, à l’image de son double contact côté droit face à Cuadrado et Danilo, ce dernier étant obligé de le ceinturer et de se prendre un jaune. On peut évidemment ajouter à cette liste d’otaries Antony et Vinicius, ou encore le plus brésilien des Géorgiens, Khvicha Kvaratskhelia. Depuis le début de la saison, le Napolitain a déjà humilié Trent Alexander-Arnold d’un grand pont, a mis toute la défense de la Lazio dans sa poche et, le week-end dernier, a fait se lever le stadio Maradona (tout un symbole) lorsqu’il a éliminé deux adversaires (des pères de famille, certainement) de deux petits ponts consécutifs. Olé !

Joga Bonito

Alors, serait-ce véritablement le retour en puissance des otaries ? Des joueurs qui dribblent à tout-va, qui percutent, qui font la différence individuellement ? On serait bien tenté de penser que oui, et ça fait sacrément du bien. Bien sûr, que l’on s’entende : les dribbleurs n’ont jamais véritablement disparu. Il y en a toujours eu, à toute époque. Mais depuis l’apogée de Ronaldo et de Ronaldinho (les plus grands dribbleurs de l’histoire ?), puis plus tard, dans une mesure légèrement moindre, de Robinho et de Neymar, on avait eu tendance à en voir moins. Ils se faisaient plus discrets. Peut-être parce que Guardiola a popularisé la passe à outrance, parce qu’il fallait absolument tromper le bloc adverse par des passes laser et des déplacements rapides (et pourtant, dans son Barça, il y avait quand même Messi, pas le plus mauvais des dribbleurs…). Ce guardiolisme s’étant étendu chez de nombreux entraîneurs européens, les petits princes des roulettes et des doubles contacts ont fait profil bas.

Mais dans le sillage de Vinicius, Mbappé, Rodrygo, Antony, Neres, Saint-Maximin et Kvaratskhelia, le joueur qui fait la différence tout seul fait un retour tonitruant sur le devant de la scène. Et pour que la boucle soit bouclée, même Xavi, que beaucoup désignent comme le « fils spirituel de Guardiola », a souhaité construire son Barça avec deux ailiers qui dribblent et qui éliminent l’homme en un contre un, en l’occurrence Dembélé et Raphinha. Alors, allez-y messieurs : dribblez, faites des roulettes, des passements de jambe, faites les otaries, et marquez des buts que l’on avait pris l’habitude de ne voir que sur FIFA, le football (et les réseaux sociaux !) ne demande que ça. Tiens, à ce propos, en parlant d’otarie, quelqu’un a des nouvelles de Kerlon, l’auteur du célébrissime drible da foquinha ?

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