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Ouf, l’Udinese s’effondre !
Après avoir été l'une des sensations footballistiques de ce début d'année 2011, l'Udinese marque le pas. L'Italie souffle, pour plus d'une raison. Mais est-ce justifié ?
Après s’être inclinée contre Lecce la semaine dernière, l’Udinese a perdu dans son stade du Frioul contre la Roma. De quoi enterrer définitivement une série de 14 matchs sans défaite et l’idée de voir le club de l’Est italien se mêler à la lutte pour le podium. Avec la Lazio, la Roma et la Juventus, l’équipe de Francesco Guidolin va batailler jusqu’à la fin de saison pour le dernier strapontin disponible pour la Ligue des Champions. A écouter ou lire les médias transalpins, il n’y en a donc que pour la Roma et la Juve, qui se doivent de remonter sur une équipe de l’Udinese fatiguée. Les Frioulans ont de quoi se sentir frustrés par un tel traitement. Pour Mourad Zeghidi, le spécialiste foot italien de Canal +, il fallait s’y attendre : « Plus encore qu’en France ou en Angleterre, en Italie, on aime les gros. Derrière les clubs du Milan, de Rome, la Juve et Naples, ça n’intéresse pas grand monde. L’an dernier, pour que l’on parle vraiment de la Samp’, quatrième, il fallait que Cassano fasse des siennes » . Située non loin de l’Autriche et la Slovénie, l’Udinese est un club sans histoire, dans tous les sens du terme. Pour ne rien arranger, le club a la plus petite base populaire du pays (seulement 11 000 abonnés) et un stade vétuste qui a de quoi en rebuter plus d’un : comme le Vélodrome, les tribunes sont ouvertes aux quatre vents. Sauf que dans le coin, il fait froid et il pleut.
Pourtant, les raisons de lancer une mode « Udinese » dans tout le pays ne manquent pas : la démonstration face à l’Inter en janvier, une appellation de « Barcelone transalpin » pour un style de jeu léché, un coach maintenu alors que son équipe était dernière en octobre, un buteur charismatique comme Di Natale et une attraction en devenir qui affole toute l’Europe, Alexis Sanchez. Mais les tifosi qui les boudent ont leurs raisons. « C’est une équipe très cosmopolite. Peut-être trop, trouve Valentin Pauluzzi, du site Calciomio.fr, qui a la parade quand on lui fait remarquer qu’aucun joueur italien ne joue les premiers rôles à l’Inter ou à Naples non plus. A l’Udinese, c’est un système qui est mis en place par les dirigeants. C’est annoncé clairement : on forme des étrangers car ça coute moins cher. Le club a près de 100 joueurs sous contrat, des partenariats en Afrique, en Espagne, en Amérique du sud… Et dès qu’il y a une possibilité de faire de l’argent, les dirigeants n’hésitent pas. Ce n’est pas le meilleur moyen de les rendre populaires » .
Puis en Italie, on commence de plus en plus à penser à la Coupe d’Europe. L’indice européen n’est pas au mieux, et voir l’Udinese ne faire qu’un tour de figuration en tour préliminaire, comme la Sampdoria l’été dernier, n’enchante guère les amoureux de la Série A. « Quand on prend un club comme Naples. On sait qu’il y a un président, une structure économique, un projet derrière pour faire grandir le club. A Udine, on se demande déjà qui va rester l’an prochain » enfonce Valentin Pauluzzi. Il n’empêche, pour Mourad Zeghidi, cette équipe a au moins le mérite de croire en elle : « J’ai parlé avec Inler et Benatia. J’ai senti un réel désir de finir avec cette qualification. Ca les fait rêver. 5e, ça sera une déception pour eux, ils ne s’en cachent pas. Cette équipe a mis 4 buts à San Siro, 7 à Palerme. Et ils ont un bilan comptable sain, ce qui n’est le cas que de 4 clubs dans le championnat » . Et si Inler rejoignait Naples par exemple, nul doute que les dirigeants seraient capables de sortir une autre surprise du chapeau selon le maître ès Serie A de la chaine cryptée : « Qui croyait en Benatia à part eux en début de saison ? » . Attention quand même à ne pas finir comme la Samp, la Fiorentina, ou le Genoa, qui ne se sont jamais vraiment fait à cette quatrième place. C’est peut-être donc pour son bien que l’Italie boude l’Udinese…
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