- Angleterre
- FA Cup
- Finale
- Arsenal/Hull City (3-2)
Ouf, enfin un trophée pour Arsenal !
Putain, neuf ans ! Neuf ans d'attente, puis 120 minutes de torture. Arsenal remporte la Cup – la onzième de son histoire - après prolongation face à Hull City (3-2 ap). Un match intense, une ambiance de folie et une rencontre pendant laquelle les deux équipes sont passées par toutes les émotions.
« Hey les gars, vous espérez remporter un trophée cette saison ? » « Ça fait quoi de rien gagner depuis neuf ans ? » « Tu y crois encore en Wenger, toi, sérieux ? » Voici le genre de questions auxquelles les supporters d’Arsenal n’auront désormais plus à répondre, pendant un temps au moins. Leur équipe vient de mettre fin à neuf années de disette et de moqueries, en arrachant la Cup face à Hull City. Comme si neuf ans n’avaient pas fait assez, les Gunners ont dû attendre la prolongation pour une victoire plus que poussive. Tout cela contre un adversaire que l’on donnait vaincu d’avance et qui a fait le spectacle.
Le sale quart d’heure d’Arsenal
Neuf ans, c’est long, et Arsenal a déjà assez attendu comme ça. Du coup, le club du North London – prévoyant – s’est permis de prendre les devants en préparant le bus qui servirait à une éventuelle parade en cas de victoire. Arsenal, donné largement favori, s’y voit déjà. Mais il se fait vite refroidir dans un Wembley chauffé à blanc. Sur un corner, l’un des trois défenseurs centraux de Hull, James Chester, détourne dans les filets une volée de Tom Huddlestone (0-1, 4e). Boum ! Arsenal est groggy. Pas le temps de se reprendre. Dans la foulée, c’est au tour du capitaine Curtis Davies de pousser le cuir au fond après une parade de Fabiański (0-2, 8e). Re-boum ! Wenger et ses joueurs sont KO debout. Leur premier quart d’heure est catastrophique. Ils se font croquer par des Tigers présents sur chaque ballon, sur chaque duel. Les hommes de Steve Bruce manquent même d’un rien le troisième but sur corner. En fait, tout est une affaire de coups de pied arrêtés. Car le salut des Canonniers vient d’un coup franc de Santi Cazorla. L’Espagnol brosse parfaitement son ballon aux 25 mètres (1-2, 17e) et Arsenal se remet à respirer. La suite c’est un ballon qui part d’un côté, puis de l’autre. Des attaques difficilement placées des Londoniens aux contres éclair des joueurs de Hull. L’ambiance est suffocante et Wembley reprend sa respiration lorsque l’arbitre renvoie les deux équipes aux vestiaires.
Trois pénaltys non sifflés pour Arsenal
Arsenal ressemble à sa pâle copie de ces derniers mois. Celle qui a la possession de balle, certes, mais qui n’en fait pas grand-chose. Özil, Ramsey et Arteta enchaînent les passes latérales ou ratées quand Giroud est pris sur chaque ballon. Les Gunners se heurtent à un mur orange et noir qui, à défaut d’être dangereux, renvoie tout loin, le plus loin possible de son but. Et pour rendre la tâche encore plus compliquée, l’arbitre oublie de siffler trois pénaltys. Tout est une affaire de coups de pied arrêtés, vraiment. Définitivement même, lorsqu’à vingt minutes du terme, Laurent Koscielny égalise sur corner. Le Français reprend d’une demi-volée la tête de Bacary Sagna (2-2, 71e) et permet à Arsenal de revenir de nulle part. Plus tôt, Arsène Wenger avait opté pour un 4-4-2 avec l’entrée de Yaya Sanogo. L’ancien Auxerrois, à l’origine du corner égalisateur, donne ensuite une balle de match à Kieran Gibbs qui réussit à frapper au-dessus. La fin du temps réglementaire est insoutenable, ça se ronge les ongles des deux côtés des tribunes, les yeux rivés sur le chrono. Comme si 95 minutes ne suffisaient pas, on en aura 30 autres.
Ramsey la délivrance
La prolongation n’est qu’un remake de la seconde période : un attaque-défense. La défense pour les joueurs de Hull City, carbonisés et pris de crampes après tous les efforts du match, mais qui ne rechignent surtout pas à aller tacler dans les pieds adverses. Giroud trouve la barre, Ramsey le filet extérieur avant… l’intérieur. À dix minutes de la fin, le Gallois transforme une talonnade de Giroud en but libérateur (3-2, 109e). Un exter’ du pied bien touché, puis une longue course pour célébrer. 3 283 jours et 120 minutes plus tard, Arsenal remporte enfin un trophée.
Par Thomas Porlon