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Où va réellement Valenciennes ?
Placé en redressement judiciaire depuis le 25 juin 2014, le VA FC a vécu une saison 2014/2015 compliquée. Entre des finances pas encore stabilisées et une décision en attente de la DNCG, le club nordiste avance aujourd'hui encore les yeux fermés. Mais commence peu à peu à entrevoir l'éclaircie, à en croire l'entraîneur David Le Frapper.
Maintenu de justesse en L2 la saison passée, le VA FC n’est pourtant pas sûr de pouvoir figurer au sein de la deuxième division française en 2015/2016. Si le club est dans l’attente de la décision de la DNCG – prévue en début de semaine prochaine – les membres du staff se veulent plutôt sereins. D’abord, parce que l’équipe a présenté un budget de 10,5 millions d’euros et une réduction de la masse salariale autour de 2,5 millions d’euros. Et puis parce que le club prévoit un retour à l’équilibre en seconde partie de saison prochaine.
Dans un entretien accordé à L’Équipe mercredi, le président, Eddy Zdziech, se voulait même plutôt rassurant : « L’entrevue avec la DNCG s’est très bien passée. Elle a été réceptive. On leur a expliqué le mécanisme qui permettait d’assurer la pérennité du club. Ils n’avaient pas tous les éléments de la conciliation qui est une procédure confidentielle. Elle a été signée jeudi dernier par tous les participants. On l’a présenté devant le tribunal lundi dernier. (…) Il ne fait aucun doute qu’elle va être homologuée. C’est quelque chose de sérieux avec des tableaux de trésorerie bien préparés. (…) Un modèle économique et un modèle sportif basé sur la formation qui a sauvé le club. Le but est d’arriver à l’équilibre à la fin de l’exercice 2015-16 avant vente de joueurs. Le procureur de la République nous a dit que le temps de la folie des grandeurs au VAFC était enfin terminé. »
« Il faut que l’on vive bien ensemble »
Arrivé sur le banc en février dernier, David Le Frapper, interviewé par téléphone vendredi matin, semble tout aussi confiant. « Tant que l’on ne nous a pas dit que nous serons en National la saison prochaine, il n’y a aucune raison de le penser. Nous sommes des professionnels, on a fait le travail sportivement la saison dernière et on prépare normalement le championnat de L2 pour les mois qui viennent. » Le 24 juin dernier, les joueurs de Valenciennes ont ainsi repris le chemin de l’entraînement. Au programme : une journée foot mercredi, une journée consacrée au domaine médical jeudi et une reprise avec le ballon vendredi après-midi. « Ce que je veux cette saison, c’est l’esprit d’équipe, poursuit David Le Frapper. Il faut que l’on vive bien ensemble, que l’on axe notre jeu et notre mentalité sur le collectif. Il faut continuer à progresser, à prendre du plaisir à jouer ensemble. »
Se faire plaisir, tel semble être en effet le mot d’ordre du côté de Valenciennes pour la saison prochaine. Focalisé sur son groupe et sur la qualité de ses jeunes joueurs, l’entraîneur refuse d’ailleurs de parler de classement – « on finira à la place que l’on mérite » – et encore moins de montée en L1, même à plus ou moins long terme : « Pour le moment, parler de L1 serait manquer de respect envers nos supporters. Avant d’évoquer cela, il faut d’abord que l’on soit sûr d’être maintenu en L2. Il faut ensuite réussir à pérenniser le club, à en restructurer chaque département. Bref, consolider une maison très fragilisée depuis deux ans et remettre en avant les valeurs du club, qui sont l’humilité, le respect et la communion avec son public. »
« Dans l’idéal, j’aimerais un défenseur central »
Pour cela, Valenciennes peut s’appuyer sur l’expérience des anciens (Anthony Le Tallec, notamment) et sur un centre de formation relativement bien fourni en jeunes talents. Parmi eux, il y a bien sûr Nicolas Kocik, mais il y a surtout Dayot Upamecano, sélectionné en équipe de France espoirs et convoité par de nombreux clubs. Lorsqu’on lui demande si un départ de son jeune défenseur est envisageable, David Le Frapper n’entretient d’ailleurs aucun mystère : « Davot est un joueur au potentiel exceptionnel. Il a déjà largement le niveau pour jouer avec les seniors. Étant donné notre situation, c’est clair que l’on ne pourrait pas refuser une belle offre le concernant. Mais on ne fera pas n’importe quoi. Tout simplement parce qu’il a encore besoin de grandir. »
Le garder serait bénéfique pour tout le monde, en effet. En premier lieu pour Valenciennes qui risque fortement d’être interdit de recrutements onéreux. Pas un problème pour David Le Frapper, qui confie avoir confiance en ses 21 joueurs et en ses jeunes espoirs (Hamzaoui, Tameze, Azbague, N’Tim), mais qui espère malgré tout pouvoir étoffer l’effectif : « Dans l’idéal, j’aimerais un défenseur central. Si on peut se débrouiller pour en trouver un, ce serait déjà super. Pour le reste, un attaquant et un joueur de couloir supplémentaires pourraient également faire beaucoup de bien, mais on compose au jour le jour pour le moment. » Conséquence : c’est avec un effectif presque inchangé que Valenciennes entamera ses cinq matchs amicaux en juillet et c’est avec ce même effectif que le club risque d’évoluer à partir du 31 juillet contre Niort. En L2, donc. Car, comme le dit David Le Frapper, « le président a fait le boulot, je ne vois pas ce qui nous empêcherait d’être là où nous méritons d’être la saison prochaine » .
Par Maxime delcourt