- Fiction – Ligue 1 – Olympique de Marseille
Où va bien pouvoir jouer l’OM cette saison ?
Par Swann Borsellino
Ce n'était pas un communiqué mais une bombe. Faute d'un accord trouvé avec la mairie de Marseille, l'OM a annoncé ce jeudi sur son site officiel qu'il ne disputerait pas son premier match à domicile de la saison au stade Vélodrome. S'ils devraient « recevoir » Montpellier à la Mosson le week-end du 15 août, les Olympiens pourraient vite avoir recours à un logement de fortune. Mais lequel ?
Au Massilia StadiumL’équipe de France 3 régions n’en croit pas ses yeux. Arrivés en premier sur les lieux de la découverte, ils tiennent entre les mains le scoop de l’année. Là, planqué dans la banlieue marseillaise, existe un bâtiment dont personne n’a jamais soupçonné l’existence. Cachée entre des pins et frappée de caractères japonais, une enceinte de 55 000 places, comme immaculée. Mandatée par la chaîne, une traductrice franco-japonaise débarque. Le doute ne dure pas plus d’une seconde. « Il y a marqué Massilia Stadium / Konami. Certainement le nom d’un ancien architecte » . Toujours bien informé, Marcelo Biels, jogging-basket-lunettes à cordon, débarque sur les lieux peu de temps après et ramène sa science et sa justesse : « Nous jouerons ici. Cela me fait penser au Lutecia Park d’Île-de-France ou au Red Cauldron de Merseyside Red. Mais vous n’avez certainement pas assez de culture foot pour comprendre cela. » Toujours en conflit avec la mairie, l’Olympique de Marseille a désormais un stade mais n’a plus de nom. Destitué de son blase original, l’OM est invité à se trouver un nouveau sobriquet. Sans idée à l’orée de la saison, les dirigeants optent pour un très sobre « Bouches-du-Rhône » . Du genre à ne jamais perdre ses objectifs de vue, Marcelo Bielsa évite le tumulte et se concentre sur le marché des transferts. Pour la première fois depuis bien longtemps, le club de la cité phocéenne ne se trompe pas en recrutant un Brésilien et un Espagnol pour une bouchée de pain. Inconnus avant leur arrivée, Castolo et Bolata écrasent la Ligue 1. C’est autre chose que Cavani et Zlatan.
À l’aéroport de MarignaneUn succès contre le Bayer Leverkusen, un succès contre Benfica. Satisfait de la préparation de ses hommes et notamment de leurs progrès techniques, Marcelo Bielsa est prêt à tout pour que le « Vélodromegate » ne saborde pas son boulot. Du genre à prendre le taureau par les cornes, l’Argentin tire Vincent Labrune par les bretelles : « Señor Labrune, j’ai une idée et vous allez dire oui. Sinon je me barre et vous allez ramasser Frédéric Antonetti » . Il n’en fallait pas moins pour que le président de l’OM se fende d’un communiqué le lendemain. « Nous nous sommes consultés avec Monsieur Gaudin et nous avons trouvé un accord : l’avion étant un peu dangereux en ce moment, l’Olympique de Marseille évoluera à domicile à l’aéroport Marseille Provence, à Marignane. » Oui, comme dans la pub Nike. Fini le Jump de Van Halen, place au Mas que nada Jorge Ben Jor. Désormais, il n’y a plus de but, les équipes doivent marquer entre deux portiques de sécurité. L’enroulée d’André-Pierre Gignac après un crochet côté droit devant le Relay et face à la boutique de souvenirs devient vite un classique. Malin, Bielsa fait sortir Denilson, joueur le plus habile pour dribbler sur tapis roulant, de sa retraite. L’OM met systématiquement ses adversaires en difficulté. Dans le dur techniquement, Alaixys Romao maîtrise parfaitement le tacle glissé sur le tapis à bagages. Parfait pour ramener des valises du Parc des Princes.
À Felix-BollaertLe CNOSF et la TAS n’y ont rien changé : le RC Lens passera 2014/2015 en Ligue 2. Un coup dur pour les supporters, qui devront encore se taper des matchs le vendredi soir, quand ce n’est pas le lundi. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Vincent Labrune, trop conscient de la cote de l’Olympique de Marseille dans le Nord de la France, décroche son téléphone. « Allo, Gervais ? C’est Vincent Labrune. Dis-moi, tu nous louerais pas ton stade le dimanche ? Tu sais, ici aussi, on sait qu’actionnaire rime avec faussaire. Comment ça, c’est pas pareil ? On s’est fait entuber par un médecin en mousse qui n’avait pas une thune, Gervais. Un mec soutenu par Jean-Pierre Foucault mais qui n’avait jamais vu un million, merde. On pourrait se soutenir, non ? » Humain, Martel accepte finalement la proposition de Vincent Labrune. « Tu me laisses les recettes du match, tu me files Jordan Ayew et tu te démerdes pour envoyer Jérémy Morel à Sheffield chez ce salaud d’Azéri. Et titulaire, hein » . Toujours aussi chaud et épatant, le public lensois entonne un « Au Sud, y avait les corons » à en donner la chair de poule à un Asiatique. Mieux qu’à la maison, l’OM réalise la saison parfaite. 19 victoires à domcile. Une deuxième place derrière le PSG. Conquis, Mamadov rachète l’OM à la fin de la saison. La boucle est bouclée.
À BelsunceHenri François-Xavier de Belsunce-Castelmoron. Un nom à disparaître après une tuerie du côté de Nantes, mais surtout, un évêque phocéen passé à la postérité pour son dévouement lors de la peste de Marseille. De cet homme, la cité du sud de la France a hérité d’un quartier où Marcelo Bielsa, toujours aussi méticuleux, verrait bien son équipe jouer. « Coincés entre la gare et le Vieux-Port, on n’est pas les plus à plaindre » , sabre-t-il, un plan de Marseille entre les mains. « C’est le fleuron des quartiers phocéens » , confirme Vincent Labrune, séduit à l’idée de ne pas voir l’équipe quitter la ville. Désireux de rester proche de ses habitants et de ses abonnés, considérablement agacé par l’affaire, le président de l’OM décide de solliciter un rappeur populaire pour rassembler autour du nouveau projet. L’OM évoluera au Stade Bouga où on peut lire « Tout part et vient d’ici. Tu contestes ? Prépare ton testament » à la sortie des vestiaires. Un truc qui en impose. Présent en conférence de presse avant la réception de Montpellier, Bielsa s’attarde sur le sportif, conscient des difficultés de l’OM à la maison ces dernières saisons. « À domicile comme à l’extérieur, il faudra sévir sur les cafards comme le Baygon. » Touchés par le départ de Mathieu Valbuena vers les Queens Park Rangers, les Winners dégainent une banderole : « Impossible d’oublier ceux qui sont tombés. Bons ou mauvais. On en garde un souvenir impérissable. » Loin de Marseille, dans sa villa marocaine, José Anigo philosophe : « Si un jour je deviens vieux, ce dont je doute avec la vie que je mène, j’écrirai un bouquin sur ce club. »
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