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Où en est le Brésil à un an de son Mondial ?

Par Eric Maggiori
Où en est le Brésil à un an de son Mondial ?

Déjà qualifié d’office pour le Mondial qu’il organisera dans un peu plus d’un an, le Brésil est obligé de se préparer avec des matchs amicaux. Scolari a repris le flambeau de Menezes, mais le moustachu n’a pas encore trouvé de réponses à toutes les questions.

La Coupe du monde approche. À grands pas. La Seleção le sait. Dans 15 mois, tous les yeux seront braqués sur le Brésil, qui deviendra le centre du monde le temps d’un mois de compétition. Cette compétition, la sélection brésilienne veut évidemment en être le principal protagoniste. Depuis le Mondial en Afrique du Sud, qu’elle avait quitté par la petite porte en quarts de finale, l’équipe verdeoro se cherche, avec comme objectif ultime 2014. Privée de matchs de qualifications, la Seleção a disputé 35 matchs. 31 amicaux et quatre rencontres de Copa América. Bilan : 21 victoires, 7 défaites et 7 nuls. Bilan plutôt positif, serait-on tenté de dire. Mais à y regarder de plus près, ces résultats n’ont rien de rassurant. Car les défaites sont toutes intervenues contre des « grosses équipes » , de la France (1-0) à l’Argentine (4-3), en passant par l’Angleterre (2-1) ou l’Allemagne (3-2). Quand il s’agit de battre la Chine ou l’Irak, tout va bien, mais lorsque l’adversaire est plus coriace, la Seleção déchante.

D’ailleurs, les Brésiliens n’ont plus gagné le moindre match depuis le 16 octobre dernier, un cinglant 4-0 face au Japon. Depuis, les quintuples champions du monde ont fait match nul contre la Colombie et l’Italie, et se sont inclinés face à l’Argentine et l’Angleterre. De quoi s’attirer les foudres de Pelé et Ronaldo. « Je suis très préoccupé par la sélection brésilienne : nous avons eu trois ans avec Mano Menezes et nous n’avons tiré aucun profit de ces trois ans, a affirmé O Rey. Nous jouons sur des noms, sur des stars. Neymar, à chaque fois qu’il joue en Seleção, il devient un joueur ordinaire. » Et le Fenomeno de lui faire écho : « Le foot brésilien est au creux de la vague et vit l’un des pires moments de son histoire. » Pan, dans ta gueule. Ce soir, nouveau test périlleux, face à la Russie de Capello.

Défense à quatre ou à trois ?

Le fait d’avoir changé de sélectionneur à un an et demi du Mondial est un signal fort. La Fédération brésilienne n’avait plus confiance en Mano Menezes et sentait bien que le coach ne savait plus vraiment dans quelle direction il se dirigeait. C’est donc ce bon vieux Scolari, champion du monde en 2002 sur le banc de la Seleção, qui a repris du service, après ses expériences au Portugal, Chelsea et Palmeiras. Objectif : donner une véritable ligne directrice à cette équipe, et enfin trouver les joueurs qui composeront le onze. On se souvient qu’après l’échec de 2010, le Brésil avait émis comme stratégie de sélectionner des joueurs très jeunes, afin de bâtir sur eux la formation de 2014. Ces fameux jeunes, c’était Neymar, Ganso, Oscar ou encore Lucas. Oui, sauf que trois ans plus tard, les quatre larrons sont loin d’être les leaders indiscutés et indiscutables de l’équipe. Neymar en sera, c’est une certitude, Ganso s’est quelque peu perdu après son transfert à São Paulo, tandis que Oscar et Lucas tentent chacun de s’imposer dans des clubs européens. Mais aucun ne semble être le génie qui peut vous faire gagner une compétition à lui seul.

Or, chaque grand Brésil a eu son ou ses joueurs-clefs. Pelé, Garrincha, Romario, Bebéto, Ronaldo, Rivado, Ronaldinho. Pour ne citer que les plus illustres. À l’évidence, et avec tout le respect pour les joueurs de l’actuelle Seleção, aucun n’arrive à la cheville de ces immenses champions. Et ça, Scolari le sait, lui qui a conquis le titre mondial de 2002 avec son trio Ronaldo-Ronnie-Rivaldo. Attention, on ne dit pas que ce Brésil-là est tout pourri. Loin de là. Hulk, Neymar, Dani Alves, Hernanes et Thiago Silva sont tous des éléments de classe mondiale. Sauf que pour le moment, ni Menezes ni Scolari n’ont trouvé la bonne formule pour les faire évoluer tous ensemble et pour que le cocktail soit explosif. Il n’y a qu’à voir la dernière prestation face à l’Italie : alors qu’elle menait 2-0 à la pause, la Seleção s’est fait facilement remonter à 2-2, sans réussir à réagir. Impensable d’afficher de telles lacunes dans 15 mois.

Embouteillage au milieu

Avant toute chose, Scolari doit régler le problème de sa défense. Le Brésil a encaissé six buts lors de ses trois derniers matchs amicaux, deux par match. C’est trop. Pour le moment, le sélectionneur semble convaincu par sa défense à 4, avec Dani Alves à droite, Thiago Silva (ou Dante) et David Luiz au centre, et Filipe Luis (ou Marcelo) à gauche. Mais au Brésil, beaucoup pensent que Scolari pourrait se laisser tenter par une défense à trois, comme en 2002, lorsqu’il était allé au bout avec un trio Lúcio-Edmilson-Roque Junior. Se dresserait alors l’hypothèse d’un tiercé composé de Thiago Silva, David Luiz et d’un troisième gus, à choisir entre Dante et, pourquoi pas, le jeune et talentueux Marquinhos. Ainsi, Dani Alves et Marcelo pourraient évoluer sur les ailes, à la façon de Cafu et Roberto Carlos en 2002. Le milieu de terrain est peut-être le secteur qui donne le plus de garanties à Scolari. L’ancien sélectionneur du Portugal semble bien décidé à positionner Hernanes en 6 (alors qu’il joue milieu offensif à la Lazio), avec deux joueurs devant lui pour compléter le milieu de terrain à 5 (si 3-5-2 il y a). Le choix est alors large : Oscar, Ramires, Fernando (pépite de 21 ans évoluant à Grêmio), Luiz Gustavo, Kaká, Casemiro, Ganso, Lucas ou Jean. L’embarras du choix. Reste à trouver les bonnes pièces du puzzle.

Enfin, Scolari va également devoir démêler le nœud de l’attaque. Tout dépendra déjà du système de jeu. Un 4-3-3, comme celui aligné face à l’Italie, lui permettra de faire jouer deux vraies pointes et un joueur un peu plus en retrait. En l’occurrence, jeudi soir, c’est l’ancien Lyonnais Fred qui a joué le rôle du faux numéro 10, et Neymar et Hulk qui ont joué devant. Pas mal, même si Neymar semble bien plus efficace lorsqu’il part de plus loin (il n’y a qu’à regarder sa percée et son caviar sur le but d’Oscar). En cas de 3-5-2, il faudra bien choisir les deux avants-centres. Il pourrait s’agir de Neymar et Fred, car Hulk est très loin de faire l’unanimité au Brésil. Gare également au retour de Leandro Damião, pas encore sélectionné par Scolari, mais en grande forme depuis le début du mois de février (8 buts en 10 matchs de championnat), ou à la montée en puissance de Diego Costa, en feu avec l’Atlético Madrid. Et qui sait, au retour de Pato ? Bref, ce soir, à Stamford Bridge, les Brésiliens vont devoir afficher un autre visage. Car à 15 mois de leur Mondial, les doutes sont encore trop importants et les certitudes trop peu nombreuses. Comment dit-on « compte à rebours » en brésilien ?

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Par Eric Maggiori

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