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Où en est la Mannschaft ?

Par Sophie Serbini
Où en est la Mannschaft ?

Quasiment qualifiée pour l'Euro 2016, la Mannschaft a encore deux matchs à jouer dans ces éliminatoires. Deux matchs pour prendre un point, mais surtout pour se rassurer. Le niveau de jeu des Allemands étant, depuis leur victoire en Coupe du monde, plus que moyen.

19 points au compteur, une seule défaite, 22 buts inscrits et un ticket qui sera sans nul doute obtenu un match avant la fin des éliminatoires pour l’Euro 2016 : voici le bilan de la bande à Löw lors de cette phase de qualification. Ce bilan, pas mal de nations (dont l’ennemi oranje, qui est plutôt en galère) s’en féliciteraient. Mais l’Allemagne ne fait pas partie de celles-ci. Depuis le début de sa campagne européenne, un léger malaise entoure la sélection nationale et la victoire obtenue contre l’Écosse en septembre dernier, qui leur assure au moins une place en barrages, n’a rien changé. « Notre objectif était de gagner les deux matchs (contre la Pologne et l’Écosse), c’est ce que nous avons fait, même si les deux matchs ont été compliqués » , avait déclaré Joachim Löw en septembre dernier. On a connu mieux comme message de félicitations. En fait, depuis le Mondial, la Mannschaft semble à côté de ses pompes. Les résultats sont là, mais la manière dérange. Alors que d’ordinaire, les Allemands prennent un malin plaisir à torturer leurs adversaires en qualifs, il n’en fut rien cette fois-ci. Si on excepte les larges victoires contre Gibraltar, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pire, il y a même quelques raisons de s’inquiéter. La défaite en Pologne en septembre 2014, la première de leur histoire face à la Reprezentacja Polski, a laissé des traces. Les matchs gagnés de peu contre l’Écosse et le match nul contre l’Irlande sont venus s’ajouter à la liste des presque faux pas. À titre de comparaison, l’Allemagne avait fini ses éliminatoires pour l’Euro 2012 avec 30 points et 34 pions plantés. On est bien loin de ce total pour l’édition actuelle. La faute évidemment à des équipes qui sont sur-motivées lorsqu’il s’agit de se frotter aux champions du monde, mais pas que. Les principaux intéressés ont aussi leurs torts dans ce qui aura été une des plus mauvaises phases de qualification depuis l’arrivée de « Jogi » .

Le spleen des cadors

Depuis 2006, Joachim Löw a testé de nombreux joueurs : 101 au total. Parmi eux, 76 ont connu leur première sélection. L’équipe actuelle, elle, a pour base celle de la Coupe du monde 2010. Cinq ans après, les cadres sont toujours les mêmes : Mesut Özil, Bastian Schweinsteiger, Sami Khedira, Jérôme Boateng, Mats Hummels, Manuel Neuer, Toni Kroos et Thomas Müller forment la bande des intouchables. Quels que soient leur forme physique ou leur temps de jeu en club, ils sont la colonne vertébrale du système Löw. Sans eux, le sélectionneur allemand semble pas mal perdu. Or, ces derniers temps, certains de ses chouchous sont plutôt dans une mauvaise passe. Mesut Özil, certes auteur le week-end dernier d’un match de patron face à Manchester United, peine à retrouver une certaine constance. Meilleur buteur et meilleur passeur allemand lors des qualifications au Mondial 2014, le meneur de jeu n’a malheureusement plus le même impact sur ce qui était considéré il y a peu de temps encore comme « son » équipe. Ballotté entre l’axe (qu’il a occupé pendant de nombreuses saisons) et le côté, il semble, si ce n’est en souffrance, souvent en dedans. Mats Hummels, lui, n’a pas encore retrouvé son niveau stratosphérique de la Coupe du monde. Quant à Manuel Neuer, il commet de plus en plus d’impairs lorsqu’il enfile le maillot 4 étoiles. Si on ajoute André Schürrle et Marco Reus aux types déjà cités, soit deux mecs en grande difficulté depuis des mois, Löw se retrouve avec une assez longue liste de gars pas au mieux de leur forme. C’est assez simple, hormis Jêrome Boateng et Thomas Müller, aucun des Weltmeister n’est dans la forme de sa vie.

La vie sans Sami

Mais là où l’inquiétude grandit, c’est lorsqu’on se penche sur l’état dans lequel se trouve le milieu de terrain allemand. Depuis cinq ans, la doublette privilégiée dans l’entrejeu a toujours été Schweinsteiger/Khedira. Les meilleurs matchs de l’Allemagne ont eu lieu avec ces deux-là côte à côte sur la pelouse. Le problème, c’est qu’il est impossible de les aligner ensemble pour le moment. Khedira enchaîne les blessures depuis plus d’un an, et Schweinsteiger, à côté de ses pompes depuis un bon moment, ne doit sa titularisation lors des derniers matchs qu’à son statut de capitaine. Le problème, c’est qu’aucune autre doublette ne semble faire l’affaire. Testée lors du dernier match, l’association Kroos/Schweini s’est révélée très moyenne. Gündoğan pourrait évidemment chiper la place de l’un d’entre eux, tant il impressionne en équipe nationale, mais son profil plus offensif que défensif risque de poser problème s’il est par exemple associé à Kroos. Si on excepte Kramer, aucun des joueurs sélectionnés ces dernières années au milieu de terrain ne peut remplir la mission effectuée d’ordinaire par Khedira. Aucun joueur n’a un profil aussi défensif et surtout aucun joueur n’a le même caractère. Et ça, Joachim Löw le sait bien. Il a beau faire semblant de chercher des solutions, tout le monde sait que dès qu’il retrouvera un niveau ne serait-ce que correct, Khedira retrouvera sa place. L’équipe d’Allemagne n’est clairement pas la même sans lui. La finale du Mondial n’est qu’un des nombreux exemples de match où la Mannschaft a souffert de l’absence de son vrai capitaine. Si Bastian Schweinsteiger peut être remplacé, Khedira ne peut pas l’être. Et c’est bien ça qui constitue le plus gros casse-tête pour Joachim Löw et son staff. Lorsqu’un journaliste lui a demandé en septembre dernier si l’équipe alignée contre l’Écosse constituerait maintenant une sorte d’équipe type, l’homme aux pulls en cachemire n’a pas hésité à répondre non. « Sami Khedira n’était pas là, or lorsqu’il est là, il joue. » Tout simplement.

Thomas Müller seul maître à bord

Finalement, seul Thomas Müller sort grandi de ces qualifs. De joueur qui se fondait dans le collectif, il est redevenu, comme lors du Mondial en Afrique du Sud, le patron. Celui qui fait tout, surtout quand ça va mal. Avec 8 buts inscrits, dont les ¾ de façon abracadabrantesque, il est largement le meilleur buteur allemand de cette campagne. « Thomas Müller sait où le ballon va aller et il se trouve toujours au bon endroit. Pour nous, cette qualité vaut tout l’or du monde » , explique Joachim Löw après le doublé de l’attaquant du Bayern contre l’Écosse. Le sélectionneur ne s’y trompe pas, « sans les deux buts de Müller, nous aurions eu beaucoup de mal à sortir victorieux de ce match » . Durant ces éliminatoires, l’Allemagne a semblé plus que jamais Müller-dépendante. Alors que la Mannschaft est normalement une équipe où personne n’est meilleur que le reste de la masse, cette situation inquiète. Au-delà de Thomas Müller, très peu de joueurs ont gagné des points. Seul Jonas Hector et dans une moindre mesure Mario Götze et İlkay Gündoğan ont semblé à leur aise. C’est peu, très peu. L’Allemagne a huit mois pour bosser et redevenir la meilleure équipe du monde. Elle en a bien sûr le potentiel. Avant la Coupe du monde, l’aventure semblait mal embarquée pour Löw et ses copains. Blessures à répétion, matchs amicaux moisis et accidents en tout genre avaient émaillé la préparation de la Mannschaft. Mais elle avait su se relever. Pour faire le doublé Coupe du monde/Euro – qu’ils n’ont encore jamais réalisé dans ce sens -, les Allemands devront faire la même chose. Ils devront mettre leurs états d’âme de côté pour redevenir une équipe. Car Thomas Müller ne sera peut-être pas toujours là pour sauver la mise.

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