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Ospina, l’homme qui s’est levé du banc
Débarqué cet été à Arsenal avec un statut de remplaçant, David Ospina aura su attendre son heure pour s'installer dans les cages des Gunners. S'il a profité des faiblesses de Szczęsny pour lui ravir le poste, l'ancien Niçois a surtout vu son travail récompensé. Et son talent.
Été 2014. Au sortir d’une Coupe du monde brésilienne où il aura enchaîné les prestations de haut niveau avec la Colombie, David Ospina a décidé de quitter Nice et le Sud de la France pour la grisaille londonienne. Direction Arsenal, son prestige, ses ambitions et ses espoirs de titre. Enfin, direction son banc, surtout. Car malgré une cote qui aura considérablement grimpée après son Mondial brésilien, Ospina arrive bien en terres anglaises avec le statut du remplaçant. Au club depuis six ans, Wojciech Szczęsny reste celui à qui revient le costume de n°1, aux yeux d’Arsène Wenger. Pour les premiers mois, du moins. Car depuis le début de l’année, la hiérarchie a été bouleversée et c’est désormais au Colombien d’enfiler le costume de titulaire. Et force est de constater qu’il lui va à merveille.
Une arrivée sur le banc
Fort d’un Mondial réussi avec les Cafeteros, où il aura atteint les quarts de finale, David Ospina a logiquement attiré les convoitises cet été. Finalement, après six années de bons et loyaux services sur la Côte d’Azur, le portier a décidé de s’engager en faveur d’Arsenal. Un changement de dimension, en somme. À son arrivée à Londres, pourtant, aucune faveur ne lui est faite. La place qui l’attend est sur le banc de touche, et il devra bosser pour en sortir. Ça tombe bien, le garçon est plutôt du genre travailleur. Sérieux et posé, le beau-frère de James Rodríguez n’est pas de ceux qui réclament haut et fort du temps de jeu. Sa façon à lui de se faire remarquer, c’est à l’entraînement, où il ne rechigne jamais à donner le meilleur de lui-même. Pour le reste, Ospina se contente de ce qu’on lui donne.
Ainsi, sa première apparition, c’est en Coupe de la Ligue face à Southampton (défaite 2-1) qu’il la connaît, le classique match du gardien remplaçant. Mais le Colombien se tait, comme toujours, et continue de bosser dans l’ombre. Et quand il faut remplacer un Szczęsny expulsé en Ligue des champions face à Galatasaray, en novembre denier, l’ancien Niçois remplit son job à merveille. Ospina le sait, son heure viendra, il lui suffit juste de persévérer. À raison d’ailleurs, car dans le même temps, le statut de Szczęsny se fait de plus en plus bancal. Loin d’être rassurant, le Polonais enchaîne les performances moyennes jusqu’à toucher le fond un jour de janvier, face à Southampton (1er janvier, défaite 2-0) où il se retrouve fautif sur les deux buts encaissés par son équipe. Pis, le mec est chopé juste après la rencontre en train de se griller une clope dans les vestiaires. La fameuse histoire de la goutte d’eau et du vase.
La passation de pouvoir
Trois jours plus tard, Wenger titularise Ospina pour le match de Cup face à Hull City. Rien de décisif en soi, le coach français ayant l’habitude de laisser les coupes nationales au n°2. Sauf que la semaine suivante, en championnat, c’est encore Ospina qui se retrouve aligné d’entrée face à Stoke City. Cette fois, c’est évident : le Colombien a la possibilité de s’installer pour de bon dans les cages des Gunners. Et le garçon ne déçoit pas. Bien au contraire, même. Solide sur sa ligne, serein dans les airs malgré sa taille moyenne pour un gardien (1m83), l’ancien Niçois donne entière satisfaction à son entraîneur. Son mois de janvier est un franc succès. Événement révélateur, la titularisation de Szczęsny en Cup, face à Brighton, fin janvier. Une compétition de n°2. Le Polonais le sait, il devra désormais se contenter de la Coupe pour sortir les gants.
En championnat, David Ospina enchaîne les rencontres et les performances. Et bizarrement, son changement de statut coïncide parfaitement avec le renouveau d’Arsenal sur la scène nationale. Depuis qu’il a définitivement enfilé le costume de titulaire, les Gunners se remettent à gagner. Neuf matchs, huit victoires, pour une seule défaite. Une série à laquelle est loin d’être étranger un Ospina qui n’a encaissé que cinq buts et réussi à sortir cinq clean sheets. Depuis, les Londoniens ont totalement relancé leur saison en Premier League où ils sont revenus à un petit point de Manchester City en haut du classement. À ce rythme-là, il est évident que le Colombien n’est pas prêt de se rasseoir sur le banc. Une place à laquelle va devoir s’habituer Szczęsny, en revanche.
Par Gaspard Manet