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Osmose, la vache devenue star du football haut-doubien : « On ne va pas en faire tout un fromage »
Invitée à botter le coup d’envoi fictif du match de championnat de printemps entre les féminines du bien nommé FC Lac Remoray Vaux et le hors-propos FC Lièvremont-Arcon le week-end dernier, la vache Osmose, médaillée d’or au dernier concours général agricole, n’a pas aidé les locales à remonter au classement (défaite 1-3). Cette plantureuse montbéliarde a quand même pris le temps de tailler une bavette une fois redescendue sur le plancher des vaches, sans prendre de pincettes, mais avec ses gros sabots. Entretien broute de décoffrage.
Vos protégées ont hélas subi un lourd revers face à Lièvremont. Pensez-vous que la qualité de la pelouse y soit pour quelque chose ?Meuh, ne me prenez pas pour une cloche ! J’ai eu l’occasion de la tester et je peux vous dire qu’elle était tout à fait correcte, si vous voyez ce que je veux dire. (Clin d’œil.) En revanche, je dois avouer qu’il s’est mis à pleuvoir comme vache qui pisse, sans oublier ce vent à décorner les bœufs. Ce n’est jamais facile de jouer dans ces conditions, et là, c’est allé de mal en pis.
Au-delà de la rencontre, on retiendra surtout votre apparition pour donner le coup d’envoi des hostilités. Ça vous a surpris d’être honorée de la sorte ?Meuh… Disons que je ruminais pas mal de ne pas avoir été mise à l’honneur après mon prix, donc je pense que c’est la moindre des choses. Je ne demandais pas non plus une limousine, hein. Ce genre de trucs – comment le dire poliment ? –, je m’en bats un peu les steaks… Mais quand même : être élue meilleure mamelle jeune de l’année, ça ne compte pas pour du beurre ! Parfois, j’ai vraiment l’impression qu’il n’y en a que pour cette vieille peau de Vache qui rit.
C’est vrai qu’elle a carrément été sponsor de l’équipe de France celle-là. Vous n’avez pas peur que la célébrité vous monte à la tête désormais ?Je vais effectivement essayer de ne pas en faire tout un fromage. Meuh je tiens quand même à préciser qu’en son temps, ma grand-mère a eu l’occasion de donner le coup d’envoi d’un match de Coupe des villes de foire agricole et que, dans un autre registre, ma mère s’est plusieurs fois illustrée dans l’arène d’Intervilles. Donc je me doutais bien que mon tour viendrait un jour.
Qu’avez vous ressenti en entrant sur le pré au son de la petite musique de la Ligue des champions !Oh la vache, ça m’a foutu les poils ! Et pourtant, j’ai le cuir épais !
Bon maintenant, parlons cash : vous avez été rémunérée pour cette apparition ?Meuh, vous me tannez avec vos questions ! Vous savez bien que tout travail mérite Salers.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le football ?Meuh… Les vêleurs que ça véhicule. On n’est pas des bœufs, on n’tue pas les mouches avec nos queues, alors on ne peut pas être insensible à ça. Comme je le meugle toujours : « On n’a pas les mêmes taches, mais on a la même passion. » Et c’est pour ça que, paradoxalement, les clubs Red Bull me laissent relativement insensible.
Qui sont vos coups de cœur alors ?J’ai toujours admiré Romain Grange. Je ne sais pas pourquoi. Sa qualité balle au pied peut-être ? Faut dire que ses coups francs aussi, c’est du p’tit lait. Et évidemment, l’immense Frank Lebœuf a bercé mon enfance. Il était couillu ce joueur, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Sinon, quand ce n’est pas sur les trains qui passent, je garde toujours un œil sur les résultats du Torino, mais surtout, Holstein Kiel que j’ai découvert sur Football Meuhnager. Bon, cette saison, c’est mort pour monter en Bundesliga, ils ont globalement joué comme des bouses. Mais au moins, ils n’ont pas perdu contre leurs ris d’veau du Hamburger SV. L’honneur est sauf.
Propos recueillis par le service faune et flore de Sofoot.com