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Orléans, le petit frère de Paname

Par Mathieu Faure
4 minutes
Orléans, le petit frère de Paname

Alors que le club de Ligue 2 reçoit le PSG en Coupe de la Ligue, il a longtemps été question d’une alliance de raison entre Orléans et le PSG de QSI. Le premier devenant la pépinière du second, à l’image d’un club-filiale. D’ailleurs, en janvier dernier, l’arrivée de Yohan Demoncy, formé au PSG, dans le Loiret devait être la première pierre d’un projet plus grand

Dans Football Manager, tout est plus simple quand on est adossé à un centre de formation ultra performant, mais que l’on poursuit des objectifs très élevés. On prête ses meilleures pépites à ses clubs-filiales. Chelsea et Manchester City sont des modèles du genre avec des partenariats, plus ou moins officiels, avec Girone ou le Vitesse Arnhem. En France, Monaco est devenu actionnaire principal du Cercle Bruges en 2017, en Belgique, afin d’y envoyer ses jeunes pousses gratter du temps de jeu et franchir, ou non, le cap. Après tout, la première division belge a plus de gueule que l’obscur championnat de France des réserves pour progresser et vivre une première expérience à l’étranger.

Cette saison, par exemple, huit jeunes monégasques évoluent du côté de la Jupiler League. Et le PSG dans tout ça ? Régulièrement pillé par les grosses écuries européennes de ses jeunes joueurs du fait de l’absence d’exposition en équipe première (Claudio Gomes, Dan-Axel Zagadou, etc.), le PSG cherchait un point de chute pour ses jeunes les plus prometteurs. Paname a zieuté en Belgique (Eupen), en Espagne (Málaga), au Portugal, mais aussi en France. En janvier dernier, il s’est même murmuré que Paris et Orléans allaient conclure leur affaire.

Déclaration d’intention

Oui, Orléans, en Ligue 2, ancien club de Loris Arnaud. D’ailleurs, au moment d’envoyer le milieu Yohan Demoncy, jeune milieu prometteur du PSG, dans le Loiret en prêt, Luis Fernandez, alors directeur de la formation parisienne, avait ouvert la voie à un rapprochement officiel sur les ondes de RMC : « Orléans souhaite être un club-filiale du PSG, et nous aussi, on le souhaite. » C’est ce qu’on appelle une déclaration d’intention très marquée. Malgré tout, c’est Antero Henrique, le directeur sportif du club, qui a le final cutdans ce dossier. Aujourd’hui, rien n’est officiel entre les deux clubs, et Luis Fernandez a été rangé au placard, mais l’idée n’a pas été forcément abandonnée.

Loris Arnaud

Pour Luis, le modèle à suivre était celui du Real Madrid. « Tous les jeunes qui ont été bons au Real la saison dernière, ils étaient prêtés avant, et Zidane avait une option dessus. Pourquoi le PSG ne pourrait pas faire ça ? On en parle avec Antero Henrique. Il vient d’arriver, je viens d’arriver, il nous faut du temps pour mettre des choses en place » , poursuivait Fernandez sur RMC. Du côté d’Orléans, forcément, on était séduit par l’idée de servir de laboratoire au PSG. Interrogé par La République du Centre au mois d’avril, le président Philippe Boutron confirmait le rapprochement avec la capitale. « Il n’y a rien d’écrit, mais ça fonctionne déjà. On a de très bonnes relations avec le Paris SG, notamment avec Luis Fernandez. Les deux clubs sont gagnants. Le Paris SG peut tester et suivre ses jeunes joueurs en Ligue 2 dans un club proche géographiquement. Et l’USO peut améliorer son effectif avec le prêt de joueurs de qualité. »

Trouver un joli nid douillet

Même les joueurs y trouvaient un intérêt, à commencer par Yohan Demoncy, le cobaye. Dans les colonnes du Parisien, le milieu de terrain définitivement transféré à Orléans cet été, mais suspendu pour la réception du PSG, détaillait sa vision du mariage de raison en avril dernier : « Moi, je voulais bouger un peu de la région parisienne. Orléans, c’est donc le compromis idéal, car ce n’est pas très loin. Pour grandir, je devais passer par un prêt et je suis très content d’être à Orléans. Ce dossier n’est pas de mon ressort, mais je pense que pour les jeunes du PSG, c’est important d’avoir un club-filiale où ils pourraient être prêtés… »

En dépit d’un recrutement en or massif depuis 2011, le PSG QSI a également beaucoup œuvré pour la formation. De nombreux « titis » se sont ainsi hissés durablement dans le XI de départ (Areola, Rabiot, Kimpembe) alors que le club n’a jamais eu des objectifs sportifs aussi élevés. Preuve que les deux sont conciliables. Mais à l’heure où l’UEFA entend limiter le nombre de prêts par club pour la saison, le PSG ne serait pas contre se trouver un joli nid douillet pour faire éclore ses meilleures pépites. Pour ce faire, Paris va d’abord devoir gérer un autre dossier brûlant. Qui décide ? Annoncé sur le départ, Antero Henrique est toujours en poste alors que le profil d’Arsène Wenger est souvent cité pour le remplacer. Et Luis Fernandez, lui, a disparu de la circulation. Même quand le PSG a une bonne idée, il trouve le moyen de se savonner la planche.

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