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Origi, la promesse rouge
Longtemps freiné par ses problèmes physiques et par la concurrence, Divock Origi a enchaîné titularisations et prestations convaincantes tout au long du mois de décembre, s’affirmant comme un élément essentiel de l’attaque des Reds. De quoi espérer le voir enfin exprimer l’étendue du potentiel qu’on lui prêtait lors de son arrivée outre-Manche ?
En trente jours, il peut se passer bien des choses. Prenez Divock Origi par exemple. Il y a à peine un mois, son début d’exercice 2016-2017 se résumait à quelques matchs de League Cup et à d’éphémères apparitions en Premier League, où il se contentait d’un obscur rôle de joueur de complément. Mais ça, c’était avant. Avant que Philippe Coutinho ne se blesse le 26 novembre contre Sunderland. De quoi permettre à Origi d’intégrer temporairement le onze type et de marquer un joli paquet de buts. Avec, dans l’ombre, l’influence déterminante de Jürgen Klopp, qui n’a jamais cessé de croire en sa pépite belge.
Opportuniste et décisif
Cent quatre. C’est le nombre de minutes de jeu qu’avait disputées Divock Origi en Premier League cette saison à la mi-novembre. Un temps de jeu famélique qui semble alors le condamner à figurer en bas de la hiérarchie des attaquants de Jürgen Klopp. Huit matchs et cinq buts marqués plus tard, le Belge semble pourtant désormais capable de faire bouger les lignes. D’abord parce qu’il a su profiter des opportunités laissées par la méforme de Daniel Sturridge et la blessure prolongée de Philippe Coutinho pour se mettre en valeur à la pointe de l’attaque des Reds. En marquant successivement des buts décisifs contre Sunderland, West Ham ou Middlesbrough, l’ancien Lillois s’est imposé comme l’un des hommes clés du très bon mois de décembre de Liverpool. Mais son retour éclair sur le devant de la scène n’en reste pas moins surprenant, le joueur peinant jusqu’ici à s’affirmer pleinement du côté de la Mersey, notamment en raison de soucis physiques récurrents.
Arrivé à Liverpool à seulement vingt ans à l’été 2015 via un transfert copieux de treize millions d’euros, le Belge se voit rapidement étiqueté d’une réputation de jeune prodige. Un statut qu’il ne pourra pas assumer, en raison d’apparitions bien trop sporadiques sur le pré. L’arrivée de Jürgen Klopp à la tête des Reds début octobre 2015 lui offre pourtant initialement un temps de jeu conséquent, mais son exercice 2015-2016 est ensuite perturbé par une série quasi ininterrompue de blessures. Il cumule ainsi plus de trois mois d’indisponibilité entre janvier et mai 2016. Les rares fois où il peut s’exprimer, Origi parvient pourtant à se mettre en évidence. Comme face à Dortmund lors des quarts de finale retour de Ligue Europa, où il inscrit le premier but des siens, qui s’imposeront face aux Allemands au terme d’un match complètement fou (4-3). Reste qu’entre fin avril et le 26 novembre 2016, c’est le trou noir pour le Belge, qui ne plante pas le moindre but en championnat. Une disette longue de sept mois où il prend son mal en patience, suivant sans faire de vagues les conseils de son entraîneur, qui lui assure que « son heure viendra » .
La confiance de Klopp
Si Origi s’est montré aussi décisif tout le long du mois de décembre après être resté muet plusieurs mois devant le but, c’est aussi parce que Jürgen Klopp n’a jamais cessé de croire en la capacité de son joueur à s’affirmer au plus haut niveau. Sans en faire un titulaire en puissance, l’Allemand assumait dès ses débuts à Liverpool vouloir faire d’Origi plus qu’un remplaçant lambda, lui permettant de débuter plusieurs matchs de Premier League et de Ligue Europa la saison dernière. Une marque de confiance pas foncièrement étonnante, lorsque l’on sait que Klopp avait déjà l’œil sur Origi bien avant de débarquer sur les rives de la Mersey : « Quand j’étais manager à Dortmund, j’ai voulu le faire signer, mais il était trop cher. Maintenant, je suis ici et on peut travailler ensemble » , révélait l’Allemand en conférence de presse en octobre 2015.
Dans le même temps, l’ex-gourou de Dortmund tente d’inculquer la patience à son avant-centre belge, une caractéristique qui n’entre alors pas dans le registre de l’ultra précoce Origi : « C’est un très gros talent et tout le monde le connaît déjà depuis trois, quatre ans… Mais ça a été un peu plus difficile pour lui à ses débuts ici… Il dribblait trop et voulait montrer ses capacités en un contre un… Mais je lui ai parlé et lui ai dit de calmer le jeu » , expliquait-il ainsi en mars dernier. Avant de veiller à rassurer son joueur le 27 août à l’issue d’un match nul contre Tottenham, alors que celui-ci connaît une entame de saison compliquée : « Il est dans une forme complètement différente de celle de son début de saison. Je le lui ai dit avant le match et on l’a vu pendant la rencontre. Il est sur la bonne voie. »
Suffisant pour calmer les ardeurs d’Origi, qui espère gagner du temps de jeu : « Klopp croit en moi et me dit que je dois être patient. Il m’a demandé de rester calme, ce qui n’est pas toujours facile pour un footballeur. Mais je sais que l’année dernière, j’ai marqué dix buts en ayant assez peu de temps de jeu. Tout peut aller très vite dans le football » , avançait ainsi le joueur au journal flamand Het Laatste Nieuws début octobre. « Je lui ai aussi dit qu’il n’avait pas à changer le monde en un jour » , plaisantait Klopp en mars dernier. À défaut, Divock Origi a ressuscité en un petit mois les promesses qui l’accompagnaient lors de son arrivée à Liverpool. Et c’est déjà pas mal.
Par Adrien Candau