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OrelSan : «Je suis en première division»

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OrelSan : «Je suis en première division»

Le meilleur rappeur de France n'est pas originaire de banlieue parisienne ou des quartiers nord de Marseille, mais de Caen. Deux ans après un premier disque tout en punchlines et des polémiques vaines à n'en plus finir autour d'un morceau supposé misogyne, OrelSan est de retour avec un nouvel album, dans les bacs le 26 septembre. Et il n'a rien perdu de son flow ni de sa science de la rime. Un album qui fait du bien au hip-hop. Interview punchline, donc.

Tu t’y connais question foot ?

J’aime bien. Bon, je t’avouerais que je n’ai pas trop suivi la dernière saison, du coup, je ne pourrais pas te dire grand-chose sur ce qu’il se passe actuellement. Mais toute ma famille adore ça, donc je suis toujours le foot de plus ou moins loin, en dilettante. Et une fois de temps en temps, je me rattrape en allant au stade.

Dès la première écoute du nouvel album, on remarque la production est plus riche que dans ton premier disque. Te voilà en première division… Tu vas jouer le maintien ou la Coupe d’Europe ?

Comme toujours, je me fixe les objectifs les plus hauts possibles. Je pense que même les mecs qui jouent en 3e division de National (sic), ils ne peuvent pas s’empêcher de penser à faire un truc en Coupe de France. Mais bon, comme je suis Français, je ne suis pas sûr que la Coupe d’Europe soit un objectif vraiment accessible, parce que les artistes français s’exportent mal. Et puis, en France, on a tendance à mettre les rappeurs dans des catégories. Donc si c’est le cas, j’estime que je suis en première division, c’est sûr. Faut que j’aie un minimum d’ego, quand même…

Tu sembles laisser entendre à plusieurs reprises que tu as été à deux doigts d’abandonner avant le deuxième opus, notamment dans le morceau « Le Chant des Sirènes ». C’est du sérieux ?

C’est vrai, oui. C’est aussi le fait de passer d’un truc amateur, qui était plus un hobby qu’autre chose, à quelque chose de professionnel. Ce que je veux dire, c’est que ce que j’ai connu, ce n’était pas forcément le rêve qu’on fait quand on est gamin, en imaginant se jeter dans un lit de fans et de roses. Et comme je suis un artiste, je suis un peu con. Je réagis bêtement pour des conneries, je m’énerve pour un mauvais commentaire sur Internet, et je finissais par me prendre trop au sérieux. Je me cherchais, je me posais des questions… Et puis j’ai retrouvé la « gouache » ! J’ai encore des trucs à prouver… On va prendre les matches les uns après les autres, quoi. T’as vu, je te fais une interview de footballeur !

Dans ton premier album, tu disais que quand tu rentrais sur le terrain, c’était « dangereux pour les deux camps » ou « pour mettre une balle à ton coach » … Ce nouvel album, plus introspectif, tu l’as réalisé en solo, du coup ?

Disons que ces trucs-là correspondaient bien à mon état d’esprit avant le premier disque. J’ai fait beaucoup de basket quand j’étais jeune ; j’ai joué pendant 7 ou 8 ans. Quand je rentrais sur le terrain, je voulais tout déchirer, je me mettais une pression terrible. Et je finissais par faire un peu n’importe quoi, parce que je ne savais pas doser mes efforts ; je loupais deux ou trois tirs, je m’énervais tout seul… Il m’arrivait de me prendre la tête avec mes coéquipiers… Donc j’imagine qu’à cette période de ma vie, avant le premier album, il y avait cette ambition d’attirer sur soi sans trop savoir comment s’y prendre.

On t’a vu faire faire une apparition sur le disque de Luce, la gamine de la Nouvelle Star. Ce n’est pas tellement ton univers musical… T’es du genre à finir ta carrière au Qatar pour toucher le pactole ?

(rires) Tu parles d’El Arabi, là, hein ?

Entre autres, oui…

Attends c’est un peu le meilleur Caennais qu’on ait vu depuis longtemps, alors j’ai suivi l’histoire de son transfert. Disons qu’écrire pour d’autres personnes me permet de me recentrer, de faire un peu le vide, de me reconcentrer sur mon propre travail. Luce et moi, on s’est rencontrés par un pote en commun. On s’est tout de suite bien entendus, ça s’est fait au feeling. Je devais juste écrire un truc pour elle et on a enregistré dans la foulée. Sinon, pour le Qatar… Quand tu vois la différence de salaire, je ne sais même pas ce que ça représente, mais j’imagine que ça incite à réfléchir. Tu te dis que tu peux mettre toute ta famille à l’abri… Et puis tu peux jouer trois ou quatre ans là-bas et revenir après t’être mis à l’abri. Les idéalistes te diront « Jamais de la vie ! » , mais devant une telle proposition, on ne sait pas comment on peut réagir. Moi, quand on me propose un featuring qui peut rapporter, si le truc me prend une heure, bon… Ce n’est pas parce que je vais le faire que ça va bouleverser le système, hein. Donc je comprends que les mecs hésitent quand des clubs du Qatar arrivent avec des grosses offres…

Est-ce que tu suis un peu les performances du Stade Malherbe ?

Bah je n’ai pas trop suivi le début de saison, là. Ils ont fait quoi ?

Ils ont gagné les deux premiers matches, et perdu les trois suivants.

Ah, ça m’étonne pas… Ils ont toujours tendance à faire des bons débuts de saison, tu te dis que c’est parfait, et puis ils se cassent la gueule ensuite et ça se finit toujours par un suspense de ouf. On va voir, peut-être que cette année, ils vont casser la tendance. J’ai toujours bien aimé Yatabaré, personnellement.

Bah il vient de partir à Monaco.

C’est vrai ? Ah merde. Lui, il était stable, il était assez efficace… Sinon, c’est vrai que tout le monde me parle tout le temps de Malherbe. On me demande en ce moment si Frau, c’est une arnaque ou pas… Mais je ne sais pas du tout ce qu’il vaut.

On t’a vu porter le maillot du SMC dans l’un de tes premiers clips, et aujourd’hui, dans le titre Mauvaise Idée, tu sembles croire qu’il est peu judicieux de miser la moitié de son salaire sur une victoire de Caen… Tu as retourné ton maillot ou quoi ?

Tu sais qu’il y a des gens qui me disent « Putain, il déchire ton maillot du Barça dans le clip » … Et nan, mec, c’est pas le Barça. La phrase dans la chanson, c’est une façon de chambrer un petit peu. Parce que même si tu adores Caen, quand tu joues au Loto Sportif, bah… Moi je miserais pas tout sur Caen en tout cas. (rires) J’ai souvent des discussions avec mon frère, qui est journaliste sportif, pour Foot+… On parle souvent de ces mecs qui parient sur l’amour du maillot et qui se plantent.

C’est quoi le dernier truc qui t’a fait vibrer, dans le monde du foot ?

PES ! (rires)

Tu t’es fait connaître notamment pour ton sens de la punchline… Dans le monde du foot, il y a des mecs que tu admires pour leur répartie ?

On va rester local, j’aime bien les interviews de Franck Dumas. Notamment une fois, une que j’avais lue dans SoFoot. Il parlait de la première fois où il s’était fait sucer… C’était énorme. J’écoute beaucoup les interviews des joueurs de foot, en général, parce que j’en donne pas mal, moi aussi. Et les joueurs, ils répètent tout le temps les mêmes trucs… Je me demande pourquoi on continue de leur poser des questions, franchement. Ah, et puis il y a ce mec, aussi… Merde, c’est quoi, son nom ? Celui qui avait dit « Ce que tu fais avec un ballon, je le fais avec une orange » …

Zlatan Ibrahimovic ?

Oui, voilà, Ibrahimovic ! Lui, il est génial, il sort des trucs vraiment pas mal, il parle de lui à la troisième personne… Ca me fait marrer, ce genre d’ego trip. Il y a certains trucs qu’il sort qui fonctionneraient bien dans un morceau.

Sinon, tu as fait quoi pour la dernière Saint-Valentin ?

Rien du tout. Je ne me rappelle plus trop. Je suis sans doute resté chez moi, devant la télé. Ou alors j’ai fait un truc romantique mais je ne préfère pas te le dire.

Propos recueillis par Julien Mahieu

Retrouvez l’interview complète d’OrelSan sur le blog Malherbe’s Poetry

A écouter : Le nouvel album d’OrelSan, Le Chant des Sirènes, sort le 26 septembre prochain.

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