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Orellana, le coup de théâtre de Vigo
Ancien milieu de terrain du Celta, Fabián Orellana est aujourd’hui un joueur du FC Valence. La raison ? Une bisbille avec son ex-entraîneur, transformé en une sanction exemplaire. Retour deux mois et demi en arrière.
Dans la pléiade de joueurs qui composent la Liga espagnole, les ailiers rapides et techniques sont actuellement les plus suivis par les clubs, tant leur capacité à débloquer une rencontre est importante. Parmi eux, Fabián Orellana. L’an passé, l’international chilien formait avec son coéquipier Nolito une paire offensive redoutable pour faire vaciller n’importe quelle défense du championnat. Nolito parti pour Manchester City à l’intersaison, Orellana s’est retrouvé à devoir assumer un statut de leader offensif pour le club galicien en début de saison 2016/2017, dont le calendrier s’annonçait chargé. Qualifié en Ligue Europa, Vigo est aujourd’hui toujours en course pour remporter le prestigieux trophée. Une bonne nouvelle, même si Orellana a quitté le club lors du dernier jour du mercato hivernal. Et quand on possède son talent, pas besoin d’attendre des plombes pour voir un nouveau club venir s’attacher ses services.
La Bérézina Berizzo
Numéro 15 dans le dos lors de sa présentation officielle au sein du FC Valence, le joueur de 31 ans deale un prêt avec option d’achat obligatoire fixée à trois millions d’euros, qui pourra étendre son contrat jusqu’au 30 juin 2019. Une vraie affaire pour Valence et pour le joueur, prêt à rendre la pareille à son nouvel employeur trois semaines plus tard, en inscrivant son premier but au Mestalla lors de la prestigieuse victoire face au Real Madrid (2-1). Certes, mais qu’en est-il de l’intérêt du Celta Vigo dans cette affaire ? La réponse, c’est Eduardo Berizzo qui la détient. Deux semaines avant la fin du mercato, Orellana s’absente pendant deux jours consécutifs de l’entraînement dirigé par l’Argentin. Le doute s’installe. En conférence de presse, l’ancien assistant de Bielsa avec la sélection chilienne lâche alors une bombe devant les médias : « Il est éloigné des terrains à la suite d’un manque de respect inacceptable à un niveau personnel, mais aussi collectif. Tant que je serai là, il ne fait plus partie de l’équipe. Je lui ai fait part de ma décision et ça s’arrête là. Il ne m’a pas donné d’excuses, et ce n’était pas nécessaire. Ma décision est ferme et le club est d’accord avec moi. » Mais que s’est-il passé pour en arriver à un tel clash ?
Pour comprendre le couac entre Toto et Fabián, il faut s’intéresser à la vie du vestiaire. Le jour suivant la décision officielle de Berizzo, le quotidien local El Faro de Vigo révèle ainsi qu’à la suite de la trêve de Noël, Orellana expliquait ne pas se sentir psychologiquement prêt à recevoir le feu vert médical malgré une récupération physique suffisante quant à sa gêne musculaire avant la trêve. Peu réceptif à cette explication, Berizzo demande à son adjoint Roberto Bonano de convoquer Orellana après l’entraînement, pour une discussion en tête à tête. En bon messager, l’ancien gardien du Barça s’exécute, mais reçoit un accueil glacial de la part du joueur, qui s’exprime devant tous ses autres partenaires en train de passer à la douche : « Qu’il aille se faire voir ! Je n’y vais pas. » Des mots arrivés dans l’oreille du coach, et qui résonnaient beaucoup trop fort à son goût, au risque de mettre en péril sa légitimité en tant que décisionnaire. Non, on ne défie pas Berizzo de cette manière. Au moment où l’affaire sort dans la presse, Orellana se sent obligé d’intervenir pour sa défense. « J’ai reconnu avoir commis une erreur, expliquait le joueur au quotidien chilien Emol. Mais d’une petite friction, cela s’est transformé en quelque chose d’énorme.(…)Il explique que j’ai manqué de respect à lui-même et à l’équipe, mais ce n’est pas une attaque au sens collectif. C’est un différend entre lui et moi qu’il a fait passer sur le domaine professionnel. C’était déloyal envers moi, cela ne devait pas sortir de cette façon. » Une défense pour le moins offensive.
Orellana bientôt dans l’impasse ?
Dans ce transfert de Vigo à Valence, Orellana se retrouve tout de même perdant au change sportivement parlant. Car si les deux escouades vont s’affronter dans un match qui promet du spectacle, le club blanquinegro galère à briller en championnat depuis deux ans, là où Vigo réussit de façon plus stable. Une analyse partagée par Mateu Alemany, nouveau directeur sportif ché depuis le 27 mars dernier, et dont l’un des objectifs prioritaires devrait donner de gros boutons à Fabián Orellana. Selon le quotidien Atlántico, c’est bien… Toto Berizzo qui serait dans le viseur de Valence à partir de la saison prochaine. Aussi contacté par Villarreal d’après les mêmes sources, le technicien ne devrait rendre publique sa décision quant à son futur qu’en fin de saison. De son côté, Orellana peut déjà commencer à prier pour que son bourreau de Vigo ne mette pas les pieds à Valence, sous peine de devoir sûrement trouver un nouveau point de chute…
Par Antoine Donnarieix