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Oranje, Ô désespoir ?

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Oranje, Ô désespoir ?

Les Pays-Bas ne le savent peut-être pas (encore ?) mais l'Espagne leur a rendu un précieux service en les privant du titre mondial. Car cette Roja nourrie au «cruyffisme» va peut-être remettre les Oranje sur de bons rails : ceux qui mènent à leurs véritables racines...

Gloire à Felipe Melo ! En marquant contre son camp avant de se faire expulser, le milieu de terrain décérébré de la Juventus a permis la qualification des Pays-Bas, pourtant super mal embarqués lors de ce quart de finale. Un remerciement pour dire quoi ? Ben que si les Oranje s’étaient fait dégager par ces Brésilien encore plus froids qu’eux, ils auraient peut-être davantage orienté leurs conclusions vers un défaut de qualité ou de forme. Pas nécessairement de style. Or, il ne faut pas se tromper, c’est bel et bien le nerf de la guerre chez les Bataves.

Un constat qui prend tout son sens avec la marque de fabrique du vainqueur des Néerlandais en finale. Car aujourd’hui l’Espagne est le véritable dépositaire de ce qu’il convient d’appeler le « cruyffisme » . Cette philosophie, cette éducation même, héritée du grand Ajax des 70’s et ciselée par sa majesté Johan Cruyff en tant que joueur et surtout comme entraîneur à Barcelone où ont été biberonnés sept participants ibériques à la finale. Ou quand le football hollandais enfante son propre bourreau… Et peut-être son sauveur !

L’Espagne ? Une vieille recette hollandaise

Oui, cette Espagne-là a renvoyé les Pays-Bas à tout ce qui leur manque, ce qui est déjà considérable, mais surtout à la somme de leurs reniements. Et ça, c’est beaucoup plus grave. Car au vrai, qu’a-t-on vu ? Une Roja qui a fait de la passe son premier kit de survie et un élément de conquête. De survie ? En faisant courir la balle et l’adversaire avec, l’Espagne applique ce principe vieux comme le monde qui consiste à penser que la meilleure défense est l’attaque. Oh, pas celle qui vous fait marquer un but de plus que l’adversaire. D’ailleurs, de ce point de vue, les huit malheureux pions enquillés par les champions du monde (dont cinq par le seul David Villa) font entrer les Espagnols dans les annales du Mondial (plus faible total d’un vainqueur) d’une manière dont ils se seraient peut-être passés. Encore que quand on rafle le titre, les stats hein… Non, la passe comme dispositif défensif est surtout le fruit du bon sens : si vous avez le ballon, c’est que l’adversaire ne l’a pas.

Certains principes confondants de simplicité peuvent servir de carburant à la plus belle mécanique de notre temps. Mais évidemment, si certaines séquences de passes à dix paraissent vaines offensivement (alors qu’elles ont une finalité défensive avérée, on vient de le voir), elles agissent en trompe-l’œil : elles fatiguent l’adversaire (physiquement et mentalement) pour mieux trouver la faille. Une vieille recette à l’orange en vérité quand en 1974, Cruyff et ses potes s’amusaient à faire courir les anciens maîtres du genre, les Brésiliens. Pour avoir oublié aujourd’hui ces fondamentaux en les troquant contre des coups tatanes, brins et autres tampons, les Pays-Bas ont échoué. Fut-ce à la 116e minute de l’ultime match…

La mystique oranje

Bien sûr, on entend déjà fourbir le contre-argument : mais les fabuleux Oranje de 74, ceux de 78, la génération Van Basten ou encore la magnifique équipe de 1998, ils ont bien tous échoué eux aussi ? Vrai. Tellement vrai. Tristement vrai ? Non, pas tristement et c’est toute la différence. Les Pays-Bas sont une des rares équipes sans palmarès conséquent à fasciner autant au-delà de ses frontières et de ses descendants. Pourquoi ? Un peu à la manière des All Blacks en rugby, on aime cette idée constante du jeu qu’ils se font et qu’ils produisent, sans jamais se renier malgré les défaites qui s’accumulent. C’est cette philosophie presqu’absurde au regard des résultats contraires qui participe à la mystique oranje comme elle fait le beurre du mythe néo-zélandais.

Sur ce postulat, il faut alors mille fois se féliciter que l’Espagne ait fait barrage aux renoncements bataves. Car que serait-il advenu du mythe orange si les brutasses de Van Marwijk avaient triomphé ? Et pire encore : un sacre « laid, vulgaire, dur, hermétique, peu voyant et peu footballistique » selon les mots de Cruyff himself, n’aurait-il pas signé l’arrêt de mort définitif du jeu hollandais, tel qu’on se le représente et qu’il se pratique encore ici et là ? A tous les points de vue, les Pays-Bas ont bien fait de perdre. Cruyff a toujours dit qu’un style fort pouvait dépasser le simple résultat, s’appuyant sur le fait que les finalistes bataves de 74 étaient davantage entrés dans l’histoire que leurs vainqueurs allemands, un peu comme la mythique Hongrie 54.

C’est entendu, les Pays-Bas sont des losers. Mais des losers au panache incomparable, qui rappellent la fameuse citation que l’on prête au poète algérien Tahar Djaout « Si tu parles tu meurs. Si tu te tais tu meurs. Alors parles et meurs » et que l’ont pourrait décliner comme suit pour ces Oranges invariablement vaincus : « Si tu joues bien, tu perds. Si tu joues mal, tu perds. Alors joue bien et perd… » .

Brest, capitale des Côtes d’Amour

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