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On s’est mis bien à Pissos avec Johan Micoud

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On s’est mis bien à Pissos avec Johan Micoud

Pour sa 18e édition, le festival Cinémagin Action a allumé le feu dans les Landes sur le thème de la majorité. Sans aucun rapport, il a donc décidé d’inviter Johan Micoud, son label de rock-folk, ses potes qui paient des tournées, et d’organiser une petite journée football, débat sous un chêne et soupe à l’oignon à 3h du mat’.

Un short beige, des godasses de rando, une chemise noire cintrée et un sac vissé sur le dos. Patrice Caumon, sous la houlette de celui qu’il appelle « Boss » (Jacky dans le civil), anime avec une flanquée d’autres allumés le festival Cinémagin Action de Pissos, 18 ans cette année, qui passe allègrement de la musique au cinéma en plein air avec quelques détours par les arts de rue. Le tout au beau milieu des Landes, entre les pinèdes et le Cercle de l’Union, un bar associatif typique du coin. Touche-à-tout, Patrice se présente : « Je suis comédien, musicien, chanteur et écrivain aussi. J’écris des polars actuellement. » C’est pourtant son premier succès de librairie, vendu à 4000 exemplaires et qui lui a permis de passer chez Bouvard, qu’il sort de sa hotte : Les plats qui font péter, un bouquin de cuisine aromatisé de poésie et d’humour potache, au titre évocateur. Et de nous délivrer l’astuce ultime : « De la coquille d’œuf dans le plat. Radical. Un concert. » Fada de foot, il voulait consacrer une journée de ce festival d’une semaine au ballon rond. Johan Micoud, fer de lance du label de musique Virage Tracks, est contacté. Il débarque ce 2 août, dans l’après-midi, au volant d’un SUV Lexus de belle facture, immatriculé dans le 06. « On vient de se cogner six heures de route. On arrive d’Avignon, par là, avec mes deux collègues. » Gaby est un pote d’enfance de Vallauris, et taquine bien la balle. « J’avais fait les stages Cap Girondins avec un pote. On éclatait tout sur le terrain et les types voulaient nous payer la deuxième semaine. Mais je me claque deux jours avant la fin. Mon pote, qui a signé à Saint-Étienne après, a préféré rentrer avec moi. Un pote quoi ! » Kish, apprivoisé par Micoud pendant ses années bordelaises, est un peu moins facile avec ses pieds. Un signe ? C’est lui qui tiendra la cage d’un match entre la bande Virage Tracks et les joueurs du FC Pissos, au stade municipal dont la pelouse jaunie laisse un remplaçant prévenant: « Si tu tacles, ta jambe, c’est une pizza ! » Score final : 5-4 pour les visiteurs et une claquette pour Kish. Et pas de pizza. Débat, citron et Pisséens Non, pour ce festival de Pissos, quelques jolis mots-clés sonnent bien mieux à l’oreille : brochettes de poulet mariné et ventrèches à 2 euros, en grillades évidemment, arrosés d’une bouteille de pif à 5 euros, d’un baby ou d’une pression à 2 euros. « De toute façon, Pissos ne voulait accepter cette idée de festival que s’il y avait une bonne bouffe, et accessible, explique Patrice, qui a ouvert le score pendant le match. Ici, il n’y a personne à ton concert s’il n’y a pas de nourriture. » Micoud, ses potes et ses groupes labellisés, continuent de le suivre. Direction l’airial du village, à savoir une zone au milieu des pins landais, d’une maison de maître, d’une grande toile de ciné et d’une scène amovible. Un débat est organisé sous le seul chêne du lieu. Le thème : « A quoi sert le sport ? » A faire marcher la machine à émotions et souvenirs pour certains déjà, comme pour Ringo, artiste à chapeau du festival et supporter canari : « Moi, mon premier but, je m’en souviendrai tout le temps. Ce n’était pas avec un ballon, mais avec un citron. » L’auditoire n’est pas épais. Le quotidien Sud-Ouest a oublié de mentionner la tenue de l’échange dans le feuillet consacré au festival. En lisant le canard, on apprend quand même que deux têtes de porc ont été déposées devant une mosquée de Montauban. Cadeau. L’ancien Cannois fait un dernier crochet par le stade pour taper la discute avec les joueurs du FC Pissos, pour leur premier entraînement. Lorsque l’entraîneur des seniors lui demande s’il est plutôt endurance ou fractionné, l’ancien Bleu s’interroge : « T’entends quoi par là ? » Pas grave, les questions techniques n’étaient pas forcément les plus fréquentes, les joueurs pisséens (le gentilé de Pissos, donc), s’intéressant plutôt au détail de la carrière du champion, ou à la façon dont il en a géré la fin, lui qui a maintenant investi dans la vigne bordelaise. « Ouais, les six premiers mois de ta retraite, t’es bien, tu profites mais après je me suis vraiment demandé mais putain qu’est-ce que je vais faire, admet Johan. Il faut réussir à s’occuper alors que pendant vingt ans tout le monde s’est occupé de toi. » « Je vais manger des mégots » La nuit commence à tomber. Les tables et bancs ont pris place devant la scène où les protégés de « Jo », les groupes Robert & Mitchum et Madi and the Escort Boys, jouent leur partoche. Dans le public, on trouve un peu de tout : un ancien chanteur des Kid Pharaon, le batteur de Noir Désir, Denis Barthe, venu en voisin, des familles, des dreadeux, et une partie de l’équipe du court-métrage Ya Basta !(réalisé par Gus Kervern et primé à la Semaine de la Critique en 2010 à Cannes). Anthony, malvoyant, en était et nous confie qu’il se prépare à un autre film court. A sa connaissance, il n’a pas encore de réplique : « Tout ce que je sais, c’est que je vais manger des mégots. » Il n’assistera pas à la fin de soirée où un mapping bluffant est projeté sur la maison de maître de l’airial. Grande réussite et applaudissements nourris pour une performance qui a nécessité près d’un an de boulot. Pendant ce temps, Stéphane, co-metteur en scène de Ya Basta, éducateur spécialisé et machine à idées, rumine dans sa tête un projet de film sur le « air football » qui a germé alors qu’il conduisait la voiture familiale dans l’après-midi. Le public se déplace pour le « clou » du spectacle, la projection de Shaolin Soccer. Johan Micoud, Kish et Gaby, font l’impasse et préfèrent parler gastronomie, rugby et football, autour de la fameuse bouteille de pif à 5 euros. On apprend que « Jo » a essayé de caser Denis Renaud – « MichPavon m’avait dit que c’était un mec bien » – mais a essuyé le refus de Waldemar – « Il a un prénom à jouer dans Harry Potter lui, Voldemort tout ça » – Kita, qui souhaitait un nom plus ronflant pour ses Canaris. La plus belle nouvelle de la soirée reste tout de même le 06 de Bernard Lambourde récupéré auprès de l’international français : « Vous verrez, ‘Labourde’, il va vous éclater à So Foot. Il est à 200 à l’heure hein ! Il vend des toiles maintenant. » Une journée définitivement réussie.

Par Thomas Pitrel & Ronan Boscher

Thomas Pitrel et Ronan Boscher sont les auteurs des « Miscellanées des Bleus »

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Pourquoi Kanté doit absolument être le capitaine des Bleus
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