- Real/Barça
- OM/Montpellier
On prend les mêmes…
Après l'Angleterre, l'Espagne et la France vont connaître les joies des matchs de football en forme de manches de play-offs NBA. Que l'on soit joueur ou spectateur, difficile de savoir comment s'y retrouver.
Real – Barça, Chelsea – Manchester et même OM – Montpellier en France. Les cases du programme télé du mois d’avril sont remplies des mêmes confrontations. C’est à croire que Canal + est revenu à ses débuts, lorsque la rediffusion marchait à plein tubes. Et cela ne va pas faire que des heureux. Cela va être l’occasion pour certains de grogner contre la prolifération des matchs européens et contre le fait que ce soit toujours les mêmes puissants qui trustent le tableau final. En attendant, il va falloir se taper 4 clasicos en 18 jours. Alors comment on fait ?
« ll faut savoir que tu prépares tes matchs totalement différemment, selon qu’il s’agit de la coupe ou du championnat. Quand la saison d’une équipe se joue vraiment sur un match, que derrière t’es éliminé, généralement ce n’est pas la même. Pour une rencontre de championnat qui n’est pas décisive, tu as parfois tendance à lâcher, même inconsciemment, selon le déroulement de la partie » désamorce Marc Libbra, ancien attaquant des Hibernians en Ecosse, un pays où l’on se rencontre quatre fois par an en championnat*. Barcelone, qui a un matelas confortable sur les Madrilènes en Liga, pourrait donc être tenté de ne jouer la partie de ce soir que sur une jambe, le plus important étant à venir… Sauf que le football, c’est avant tout une affaire de mental. « Pour moi, la rencontre la plus importante contre Montpellier, c’est la première. Ce n’est pas une question de compétition, c’est juste parce que c’est la première. Derrière, on peut prendre un ascendant psychologique » abonde Loïc Rémy, en conférence de presse.
Un coup d’œil sur les récentes confrontations en Ligue des Champions entre Chelsea et Manchester United donne encore plus de poids aux propos de l’attaquant marseillais : pour le quart retour, Alex Ferguson a disposé son équipe exactement de la même manière que Chelsea. Gonflés par une prestation à l’aller où ils ont pu démontrer leur supériorité, les Red Devils ont quasiment tous mangé leur adversaire direct. A tel point que le salut des Blues pour la cinquième manche de l’année entre les deux équipes, en championnat en mai, passera par l’apport décisif de David Luiz, non qualifié en Coupe d’Europe – le défenseur brésilien avait battu Man Utd a lui tout seul début 2011 -. Et la loi des séries est très importante. « Le capital confiance, c’est quelque chose. Perso, je savais que je marquais à chaque fois que je jouais contre le Celtic. Avant un match contre eux, la presse, les supporters m’en parlaient, j’étais galvanisé » appuie Libbra.
Les Real – Barça et OM – Montpellier de ce week-end vont donc avoir leur importance pour les joueurs qui vont s’y illustrer. Par contre, pour la qualité du match, il faudra peut-être attendre les prochaines confrontations. D’abord parce qu’elles seront décisives, mais aussi parce qu’elles seront amputées de round d’observation. C’est en tout cas ce qu’avance Marc Libbra : « A force de rencontrer la même équipe, tu la connais par cœur. Il y a toujours autant d’engagement, mais il y a plus de respect. Pour ce qui est de ton adversaire direct, tu sais très bien ce qui a marché ou non la semaine d’avant. Alors tu essais d’enfoncer le clou ou tu tentes autre chose lors des duels » . De quoi rêver d’une hypothèse « quatre matchs, quatre scénarios différents ». Après tout, ne dit-on pas que rien ne ressemble moins à un match de football, qu’un autre match de football ?
* Il n’y a que 10 équipes en Ligue 1 écossaise, mais 36 journées. Tout le monde se rencontre 4 fois, une sorte de « match aller/retour-aller/retour ».
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