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On ne s’enflammerait pas un peu trop avec Jack Grealish ?
Alors que l'Angleterre s'est qualifiée pour la première finale d'un Euro de son histoire, un joueur en particulier attire tous les regards des supporters : Jack Grealish. Pourtant, il serait temps de redescendre sur terre tant le meneur de jeu d'Aston Villa a brillé avec parcimonie depuis le début du tournoi. Bah ouais : avoir une belle gueule et un style bien à soi ne justifie pas tout.
Les Anglais ont choisi : leur icône depuis le début de l’Euro 2020 se nomme Jack Grealish. Et peu importe si l’apport du meneur de jeu d’Aston Villa sur le terrain depuis le début de la compétition laisse à désirer. Il n’y a qu’à entendre la clameur qui s’est emparée de Wembley au moment où l’heureux élu a quitté le banc de touche pour venir remplacer Bukayo Saka à une grosse vingtaine de minutes du terme face au Danemark, mercredi soir. Il faut dire que le public britannique s’est même emparé de la chanson des fans d’Aston Villa en son honneur, « Super Jack », qui ne demande qu’à devenir le tube de l’été. Du moins de l’autre côté de la Manche. Dommage : le bonhomme a été le premier sacrifié par Gareth Southgate à peine 36 minutes de jeu plus tard pour bétonner. Coup dur pour le chouchou du peuple.
Jack l’invisible
On ne va pourtant pas se mentir, Jack n’a pas vraiment trouvé la bonne graine pour transporter le public de Wembley vers les sommets après son entrée en jeu. Difficile d’ailleurs de lire l’engouement du public anglais pour un joueur certes peu commun, mais qui réalise un tournoi sans folie. Peut-être parce qu’il savait que les maillots à son nom étaient en rupture de stock (en tout cas pour certaines tailles) avant même le premier match contre la Croatie. Ou plus probablement parce que du haut de ses 25 ans, Grealish n’est pas (encore ?) au niveau de Sterling, Mount et consorts. Même le petit Bukayo Saka, bien moins plébiscité par la liesse populaire, est devant lui dans l’esprit de Southgate. Résultat, l’intéressé affiche deux passes décisives en quatre sorties, dont une seule titularisation. On a connu plus impressionnant comme impact player.
Pourtant, il n’y a pas que dans les tribunes que l’on se pâme devant les prises de balle de l’Anglais. Même José Mourinho a succombé à son charme. « Jack Grealish est intouchable. Je n’aime pas faire des comparaisons, surtout avec un Ballon d’or, mais Grealish me rappelle Figo, s’enflammait le Special One le mois dernier sur talkSPORT. J’ai connu Figo à différentes périodes de ma carrière, mais je l’ai eu lors de sa dernière saison à l’Inter Milan, et même là, il était du genre : « Donne-moi le ballon, et je résoudrai les problèmes pour toi. » La façon dont Grealish récupère le ballon et attaque l’adversaire, obtient des fautes, obtient des penaltys, il est très puissant, je l’aime beaucoup. »
C’est peut-être un peu beaucoup, non ? Pas pour Raheem Sterling, lequel trouvait « formidable d’être entouré de joueurs comme lui », au soir de la victoire contre la Tchéquie. Et le triple champion d’Angleterre en connaît un rayon quand il s’agit d’être bien accompagné, que ce soit à Liverpool ou Manchester. De quoi placer la barre bien haut pour un homme qui n’a que deux saisons pleines de Premier League, un championnat qu’il avait découvert voilà sept ans, avant un petit aller-retour par la case Championship. Et dont l’adjectif accolé en face de la mention « palmarès » est sans appel : « néant ».
Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?
« Pendant tout le temps où il était là, je lui disais à quel point j’aimais ses mollets, et je lui demandais comment il faisait pour avoir des cheveux pareils. » Interrogé par la chaîne Youtube de la fédération écossaise, le défenseur de la Tartan Army Stephen O’Donnell a possiblement percé le secret de tout cet amour adressé à Jack Grealish. Un style inimitable, chaussettes baissées, protège-tibias taille enfant et look à la Peaky Blinders. Ça tombe bien : le bonhomme est de Birmingham et joue pour le club du coin, Aston Villa. Quelle belle histoire. Sauf que non, la belle gueule des Midlands n’a rien d’une réincarnation de Thomas Shelby, malgré ses déboires récurrents lors de soirées trop arrosées. « Je serais un promoteur de club. À Tenerife ou Ibiza. Je ferais entrer tout le monde dans le club », lâchait d’ailleurs récemment le fêtard, interrogé sur ce qu’il aurait fait de sa vie sans le football. On est loin du chef de gang calculateur et manipulateur qui rêvait de régner sur le Royaume.
Côté terrain également, l’Angleterre ferait mieux d’arrêter de vivre dans le passé en s’imaginant apercevoir le fantôme de Paul Gascoigne revenir porter la sélection. Phil Foden s’occupe très bien des comparaisons tout seul, d’ailleurs. Malheureusement, l’ancienne légende de Tottenham ne fait rien pour mettre fin à cette hérésie. « Jack Grealish est bon, lâchait-il début juin dans le Daily Mail. J’aimerais juste qu’il relève ses putains de chaussettes et qu’il ressemble à un footballeur ! » Question de style, encore une fois. Il serait maintenant temps de briller enfin de mille feux, dimanche en finale contre l’Italie. Histoire que les fans anglais, dans leur ensemble, puissent rejoindre ceux de Villa et chanter à pleins poumons tout l’été : « Super super Jack ! Super Jack Grealish ! »
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