- Ligue 1
- 22e journée
- Nice/Olympique de Marseille (2-1)
On ne reconnaît plus l’OM
Déséquilibrée, à bout de souffle et sans idées, l'OM a logiquement perdu face à l'OGC Nice (2-1). Et pourtant, les hommes de Claude Puel ont joué plus d'une demi-heure à 10...
R. Genevois (48′), N. Hult (72′) pour Nice , F. Thauvin (77′) pour Marseille.
Après avoir donné du temps de jeu à Bilel Omrani, un avant-centre de 21 ans qui a mis 1 but en prêt à Arles-Avignon la saison dernière, Marcelo Bielsa fait entrer un U17, Bilal Boutobba, alors que son équipe de l’OM est menée 2-0 à Nice. Pour certains, c’est sûr, ce sont des messages envoyés dans sa direction… Et ça commence à coûter cher à Marseille dans la course au titre : dimanche soir, Lyon peut avoir 4 points d’avance, le PSG peut revenir à égalité. S’il n’est pas acquis que ce soit la faute du technicien argentin, même si un pétage de plombs n’est pas à écarter, cette formation phocéenne offre une certitude : certains de ses éléments sont terriblement limités, d’autres, vendus comme des espoirs mondiaux, n’arrivent plus à grandir. Face à un OGC Nice toujours aussi motivé au moment de recevoir l’OM, ça ne pardonne pas. Les Aiglons l’emportent 2-1, et Bauthéac confirme que l’Allianz Riviera n’a pas forcément besoin d’Hatem Ben Arfa pour vibrer.
Une première mi-temps sans une seule frappe cadrée…
Pour ce court déplacement, Bielsa opte pour une défense avec Dja Djédjé dans le couloir gauche, Lemina à droite, Morel central gauche et Aloé axe droit. Que des éléments qui n’évoluent pas à leur poste d’origine. Pourtant, en première période, l’inexpérimentée arrière-garde marseillaise arrive à ne pas se faire remarquer, si ce n’est pour une sortie un peu musclée d’Aloé sur Bauthéac. L’OM et Nice se neutralisent dans un match comme la Ligue 1 sait en produire. Vous savez, ceux qui sentent très fort le 0-0. Il y a bien un peu de volonté et d’agressivité, mais ça ne va pas plus loin. Il faut dire en plus que c’est 4-2-3-1 contre 4-2-3-1, avec deux paires de milieux défensifs qui se montrent au pressing (mention spéciale pour Mendy et Hult chez les Aiglons). La tentation de sauter les lignes est donc grande, mais les deux numéros 9, Pléa et Batshuayi, bien que rapides, n’ont pas la jauge de finition remplie.
La défense marseillaise prend l’eau
Ceci dit, la partie bascule dès le retour des vestiaires. Sur un coup de pied arrêté aux 35 mètres, Eysseric prend de vitesse Imbula au second poteau pour remettre dans l’axe, où deux coéquipiers devancent Romao pour pousser le ballon dans les filets de Mandanda. C’est Romain Genevois qui attrape le pompon. Nice se dit que le plus dur est fait, mais les Olympiens ont une opportunité d’y croire avec un contre de Payet, qui s’empale sur Kévin Gomis et le fait expulser pour accumulation de jaunes. Fidèle à ses principes, Bielsa passe au 4-1-3-2 en supériorité numérique, sortant Lemina pour Omrani. Un pari séduisant, sur le papier plus que sur le terrain : Imbula, et surtout Thauvin, préfèrent la jouer solo à chaque fois. Du coup, Nice punit en contre avec sa mobylette, Éric Bauthéac, excellent ce soir. L’ancien de Dijon remonte le terrain à toute vitesse avant de se jouer de la complicité proche de zéro de la charnière Aloé-Romao pour lancer Pléa seul dans la surface. Le jeune attaquant sert Hult qui est seul lui aussi au second poteau pour marquer sous le regard dépité de Mandanda. L’OM réagit dans la foulée. Sur une transversale d’Imbula, Thauvin déboule dans la surface et prend le goal de vitesse avec un amorti de la poitrine. C’est beau et ça réveille le parcage visiteur. Il reste un bon quart d’heure à jouer. Mais l’OGCN fait tourner intelligemment, n’ayant pas de mal à maîtriser les pauvres Omrani et Boutobba…
Par Romain Canuti