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On était avec les fans argentins à Doha pour Argentine-Croatie

Par Hugo Lallier, à Doha
On était avec les fans argentins à Doha pour Argentine-Croatie

L’équipe d’Argentine, qui retrouve la finale de la Coupe du monde huit ans après le Mondial brésilien, est porté par son public depuis le début de la compétition. Balade aux abords du stade de Lusail avec les supporters de l'Albiceleste.

À cet instant, Lucas Tabaim est loin de se douter qu’il a fait 7000 kilomètres en moins de 48h pour assister à un récital. Parti de Norvège dimanche, il chante en cette fin d’après-midi dans le métro de Doha, tout Argentin qu’il est. Le convoi emmène une flopée de supporters de l’Albiceleste de Msheireb, sorte de Châtelet-les Halles qatari, au stade de Lusail, lieu de villégiature des Croates et des Argentins pour la première demi-finale du Mondial.

Dans la rame de métro, les Argentins sautent à se cogner la figure contre le plafond. Les mères de famille qatariennes accrochées aux barres métalliques s’angoissent à l’idée que le tube déraille. La cabine tremble autant que la défense des Bleus face aux Anglais sur le pré du stade Al-Bayt, samedi soir. Lucas joue avec sa grosse voix le nez collé à la porte coulissante. La sornette « Muchachos » à la gloire du pays de Don Diego qui inonde la capitale depuis trois semaines a repris de plus belle dans le transport en commun : « Je suis né en Argentine, terre de Diego et Lionel, des enfants Malvinas que je n’oublierai jamais… » Les écharpes et les drapeaux volent au-dessus des têtes. La fureur argentine contraste avec la tranquillité qui étreint les rues de Doha depuis la fin des huitièmes de finale.

Crise d’urticaire

En sortant du métro, Lucas Tabaim manque de se ramasser sur le sol strié de l’escalator. Ce qui le pousse à se dévoiler un peu plus : la tête brulée de 27 ans aime les milieux de terrain de poche, le Club Atlético Independiente et le championnat de France de Ligue 2. Difficile de trouver un Argentin capable de tranquillement citer l’existence du match de barrage Saint-Étienne-Auxerre qui a envoyé le club du Forez dans le traquenard de la Ligue 2. Il se dirige pourtant bien vers le stade de Lusail. Ce gaillard aux épaules charpentées et au regard taquin matait tranquillement le quart de finale contre les Pays-Bas quand la démangeaison s’est transformée en crise d’urticaire. Ça faisait longtemps qu’il songeait à rejoindre la péninsule aussi grande que la Corse pour suivre la dernière danse de Léo Messi. Lorsque la Pulga a transformé son penalty vendredi soir, le Golgoth s’est mis à pleurer comme une madeleine. Il s’est rué sur le premier comparateur de vols et a déboursé plus de 1000 euros de billets d’avion. Plus 400 palourdes pour le ticket de match.

Barbecues

Il a embarqué son meilleur ami, Iñaki Alejo Pineyro, 27 berges comme lui, dans l’affaire. Un maillot de Maradona sur le dos, cet Argentin dont la grand-mère est basque l’a suivi peu importe le crédit qu’ils portent tous les deux sur le dos. Ils trouveront un moyen de le rembourser le mois prochain. Qu’importe aussi que le seul aller-retour qu’ils aient trouvé les trimballe dans toute l’Europe. Ils sont passés par la Pologne et la Turquie pour joindre le Qatar. Le retour fera étape à Stockholm et Helsinki. « On est prêts à tout pour le dernier Mondial de Messi. On a la passion du foot, qu’importe les sacrifices », conjure Leandro Blanco, croisé aux abords du stade une heure avant la rencontre. Pour ce bouclé à la ressemblance frappante avec Marc Cucurella, le latéral gauche de Chelsea, la vague bleu et blanc s’explique avant tout par le calendrier de cette Coupe du monde. « C’est parfait, car c’est l’été en Argentine. Au pays, on fait des barbecues, on peut boire des bières pendant la compétition. Ça a créé un engouement particulier », philosophe-t-il un drapeau entre les pouces. Dans son dos, des supporters courent pour ne pas louper l’échauffement de leur sélection.

Ahmed : « Ici, on supporte les deux légendes : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi »

Ahmad faisait partie du cortège aux couleurs de l’Albiceleste qui a animé le parvis avant la rencontre. La bande au mégaphone montée dans les gradins, ce Jordanien se grille une cigarette tranquillement en observant l’architecture lumineuse de l’arène. Les rangs des fans argentins ont largement été étoffés par des sympathisants comme lui. Indiens, Égyptiens et surtout Saoudiens… Ils sont nombreux à se greffer à l’écurie argentine à mesure que le tournoi avance.

« Ici, on supporte les deux légendes : Cristiano Ronaldo et Lionel Messi. Tout le Moyen-Orient souhaitait qu’ils aillent le plus loin possible. Le Portugal éliminé, tout le monde soutient Messi pour qu’il gagne enfin une Coupe du monde », détaille Ahmed, à peine perturbé par le supporter qui crie depuis de longues minutes « Argentina » en dessinant des cœurs avec ses doigts à la manière du remplaçant du soir, Ángel Di María.

Brésilienne

À l’issue du match, la liesse dépasse largement celle du coup d’envoi. Les chants qui résonnaient au cœur du Lusail Stadium ont muté vers l’extérieur de l’enceinte. Des cercles se forment pour entonner de nouveau « Muchachos » . Il y a tout de même de quoi se dire que ce son de l’hiver à la gloire de l’idole est un disque rayé.

À quelques mètres de là, Christian, la soixantaine, ne baragouine pas un mot d’anglais, ce qui ne l’empêche pas de rapidement s’imposer comme la coqueluche du parvis. Les spectateurs se prenant en photo avec sa bobine ou réclamant de prendre une photo munie de son drapeau argentin stylisé. En contrebas, un petit gars avec un maillot de Boca joue à la brésilienne avec deux gamins portant des maillots de Neymar. Le père des frangins s’approche du victorieux. « Tu es sûr que tu es vraiment argentin, à jouer avec les Brésiliens, toi ? », se marre-t-il. Dans la confidence, Rissan, jordanien, avouera : « Moi, je suis pour le Real, je hais Messi. Je voulais que Modrić passe. » Il y a peut-être encore un couplet à écrire à ce fichu « Muchachos » .

Dans cet article :
Cristiano Ronaldo offre la victoire au Portugal, Luka Modrić porte la Croatie
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Par Hugo Lallier, à Doha

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