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On était aux vœux du syndicat des arbitres professionnels

Par Eric Carpentier, à la Fédération française du bâtiment
On était aux vœux du syndicat des arbitres professionnels

Ce mercredi, à Paris, le SAFE, Syndicat des arbitres du football d'élite, présentait pour la première fois ses vœux au monde du football. Une cérémonie organisée sans faste, mais avec convictions.

« J’ai oublié quelque chose… ah, oui ! Chers amis ! » Au moment d’accueillir ses invités, Olivier Lamarre, ancien arbitre et président du SAFE – pour Syndicat des arbitres du football d’élite – semble avoir du mal à se souvenir que, eux aussi, les hommes en noir ont des amis qui leur veulent du bien. C’est qu’ils sont nombreux, autour de la table, à avoir eu un jour maille à partir avec les arbitres. La liste est vertigineuse : « M. le président de l’UNECATEF, M. le secrétaire général de l’UCPF, M. le président de l’UAF, M. le président de l’UNAF, M. le président de l’AMCFP, M. le délégué général de l’UNFP… » Sous ces acronymes se cachent des clubs, des dirigeants, des joueurs, des arbitres, des médecins, ou simplement des « acteurs du football » . Tous sont venus écouter ce que les arbitres ont à raconter. Et ils en ont, des choses à dire.

Construire et faire savoir

S’il reçoit dans le très distingué 16e arrondissement parisien, à quelques pas de l’Arc de Triomphe, Olivier Lamarre préfère retenir la symbolique du lieu, la Fédération française du bâtiment, représentatif selon lui de la « volonté de construire » de son syndicat. À en juger par les quatre thermos de café, trois bouteilles de jus d’orange et deux bouteilles d’eau pauvrement disposés à l’entrée, le SAFE est en effet là pour travailler plus que pour parader. Point de petits fours ni de jolies hôtesses, mais un Hervé Mathoux bien bronzé pour un mois de janvier et venu « discuter avec les arbitres » . C’est que les diffuseurs ont leur mot à dire dans l’évolution du statut et, surtout, des techniques d’arbitrage.

Dans la salle de conférence, bien rangés derrière gobelets en plastique et bouteilles d’Évian, une trentaine de représentants de tout bord, donc. L’un d’eux est Philippe Cosse, costard taillé et verbe facile. Responsable communication chez Generali, il vient à la rencontre des arbitres qu’il souhaite associer à la charte de son trophée du sport responsable. Une histoire entre assurance des fédérations, labellisation de clubs et Zinédine Zidane président d’honneur, à laquelle la compagnie souhaite intéresser les arbitres pour « faire connaître leur savoir-faire » . Effectivement, au regard du PowerPoint très 90’s dégainé par le SAFE, il y a encore un peu de boulot en matière de communication.

« Des arbitres pros dans un monde pro »

Reste le plus important, le message. Olivier Lamarre rappelle que si le SAFE a été fondé en 2006, s’il réunit plus de 150 adhérents dont 96 arbitres en activité, c’est la première fois qu’il présente ses vœux au public. Car, à dix ans, le syndicat se sent prêt à crier haut et fort sa revendication principale : « Des arbitres pros dans un monde pro » ! Un message répété comme un mantra qui interpelle : les arbitres seraient-ils des amateurs ? « Dans leur statut » , précise l’ancien arbitre, qui commence par expliquer à quel point les sifflets sont des sportifs et experts accomplis dans leur domaine. 192 entraînements par an, 40 à 45 matchs par saison, près de 13 kilomètres parcourus par rencontre, 300 décisions ou non-décisions par match, entre 90 et 95% de bons choix : « Nous sommes des arbitres de haut niveau. » Sans oublier des qualités de communicants, de managers, d’ambassadeurs ou de personnages médiatiques indispensables pour des hommes qui souhaitent passer inaperçu au cœur du jeu.

Voilà pour l’état des lieux. Les propositions sont celles de tout syndicat professionnel : un statut reconnu, plus de formation, d’encadrement, de suivi dans la reconversion. Et plus de revenus, évidemment. Le président prend l’exemple d’un arbitre assistant de Ligue 2, souvent obligé de travailler à temps partiel pour pouvoir arbitrer un match le vendredi soir. Il rappelle que ces travailleurs sont payés 1 500 euros net par mois : « Aujourd’hui, on a des smicards dans le football professionnel français ! » En décembre dernier, le SAFE a plaidé pour un doublement des rémunérations, afin que les meilleurs arbitres soient payés au niveau des joueurs de Ligue 1 les moins bien rémunérés. Le syndicat souhaite également que les arbitres puissent accéder au salariat, via la Fédération française, ce qui est aujourd’hui interdit par la loi. Les juges ne veulent plus de leur statut d’indépendants.

« Une belle et Euro année ! »

Dans le lot des réformes, quelques propositions techniques, comme l’introduction des cartons blancs (exclusion temporaire), des arbitres de surface en championnat, de la vidéo, ou la diffusion des propos tenus pendant les matchs. Hervé Mathoux interroge sur la liberté de mise en œuvre de ces réformes vis-à-vis de l’IFAB (International Football Association Board, l’organe de la FIFA garant des lois du jeu, ndlr), le maître des lieux consent à « des complications, probablement. » Un confrère de Canal Plus assurera plus tard le syndicat du soutien du diffuseur sur la question, notamment, de la diffusion des propos et de la pédagogie à mettre en œuvre autour des décisions arbitrales. Un soutien apprécié par le président, qui se dit d’accord pour venir sur le plateau du CFC, « même si je me ferai démolir par votre consultant vedette » dont le nom n’est jamais cité. Joël Müller préfère, lui, revenir sur les arbitres de surface et demande fermement son avis de technicien à Olivier Lamarre en comparaison, par exemple, de l’introduction de deux arbitres de champ. L’ancien arbitre botte en touche, « comme le piètre joueur de football que j’étais ! »

Alors que l’hôte d’un jour clôt le rendez-vous en promettant de travailler avec tous les partenaires présents et en proposant de se retrouver dans un an « pour se dire que ce que l’on a rêvé ensemble est accompli » , apparaît sur le rétro-projecteur la plus belle punchline de l’après-midi : « Tous nos vœux pour 2016, une belle et Euro année ! » En majuscule dans le texte et répétée à l’oral, la formule plaît visiblement à ses concepteurs. C’est bien là l’essentiel. Bonne année, messieurs les arbitres.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Eric Carpentier, à la Fédération française du bâtiment

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