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On était au tirage au sort de la Coupe de la Ligue

Par Christophe Gleizes et Côme Tessier, à France TV
On était au tirage au sort de la Coupe de la Ligue

Le tirage au sort des seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue, qui auront lieu les 29 et 30 octobre prochain, s'est tenu mercredi, dans une salle de réception France TV. La petite sauterie n'a pas agité le monde du ballon rond, mais on a appris plein de choses intéressantes et les petits fours avaient un niveau de Ligue des champions. On est toujours bien reçu à France Télévisions.

Vingt ans déjà qu’elle est là, la Coupe de la Ligue, avec ses commentateurs du service public et ses matchs « où on fait tourner » . Un bien triste anniversaire que France Télévisions n’a pas daigné honorer de strass et de paillettes, comme pour se la jouer authentique. Une table en bois, un saladier et un trophée, le tout sur fond noir, avec l’inénarrable Laurent Luyat aux manettes. Du très classique en somme, même si la journée se voulait particulièrement enjouée, marquant l’entrée dans une nouvelle ère. C’est Daniel Bilalian, le directeur des sports de France Télévisions, qui l’explique après coup autour de quelques canapés au jambon : « La valeur de la Coupe de la Ligue n’a jamais été remise en cause, mais il fallait que certains comportements calculateurs cessent. La nouvelle configuration du championnat, avec deux grosses équipes – Paris et Monaco pour ne pas les citer – qui vont prendre d’emblée des places européennes, va vraiment servir à la compétition. Pour être européens, beaucoup de clubs vont désormais la jouer sérieusement. »

« Si c’était une coupe de merde, je n’aurai pas signé »

Le tirage au sort tant attendu a lieu dans une ambiance feutrée mais détendue. Désignés comme les « mains innocentes » de la journée, le fraîchement recruté Jérôme Alonzo et le journaliste Fabien Lévêque rejoignent sur scène le présentateur de Rolland Garros, un jour auteur de cette chanson injustement méconnue. Une attente sereine mais silencieuse parcourt les travées obscurcies, tandis que l’ancien gardien parisien plonge la main dans le saladier, comme à Motus. « Valenciennes » , s’écrie-t-il tout enjoué, tandis que Laurent Luyat lui demande de retourner le papier. « Ils joueront… contre Troyes. C’est un bon tirage pour les Valenciennois, non, Jérôme ? » Réponse de l’intéressé, visiblement surpris, mais tout sourire : « Oui… Et c’est un mauvais tirage pour les Troyens. » Malgré un projecteur défaillant, les débats philosophiques se poursuivent dans une ambiance bon enfant, à mesure que sont dévoilées les affiches des seizièmes de finale de la compétition.

« Pour ce premier tour, on s’en tire bien, je trouve, avec plusieurs belles affiches, dont un alléchant Reims/Monaco et deux derbys, Nantes/Lorient et Ajaccio/Bastia, même si ce dernier se jouera à huis clos » , explique, visiblement satisfait, l’ancienne doublure de Lionel Letizi, avant de poursuivre : « Ça va, les boules étaient pas trop lourdes ! Et puis c’est toujours un moment agréable, même s’il y a forcément une moitié qui me bénit et l’autre moitié qui m’insulte. » Quand on lui demande ce qu’il pense de la Coupe de la Ligue, qu’il s’apprête à commenter, Jérôme Alonzo se pose en militant convaincu : « J’adore la Coupe de France, qui a plus d’histoire et de charme, mais la Coupe de la Ligue, c’est vraiment une compétition que je défends de bonne foi, ce n’est pas une coupe bis. Elle offre aux équipes moyennes un vecteur financier important alors qu’elle permet de faire tourner les effectifs des grands clubs. Elle présente beaucoup d’avantages et surtout c’est un trophée, c’est très important pour les joueurs. Franchement, elle a le mérite d’exister, en France, on n’est jamais contents. » Nostalgique, il se rappelle alors quelques souvenirs : « Concrètement, en tant que joueur, je l’ai toujours jouée à fond, j’ai connu des émotions extraordinaires dans cette compétition. C’est aussi pour ça que j’ai rejoint France Télévisions, si c’était une coupe de merde, je n’aurai pas signé. »

« Bien sûr que nous sommes motivés, c’est le seul trophée en France que nous n’avons pas encore gagné » , explique Marc Andreotti, le responsable de la sécurité à l’AJ Auxerre et représentant du club, qui nous confiait avant le tirage espérer jouer à domicile : « Eh bien, le club aimerait surtout avoir la chance de recevoir, c’est le plus important. Jusqu’à maintenant, on est allés s’imposer à Brest et Caen, mais on aimerait bien évoluer devant notre public. » Le vœu ne sera pas exaucé, avec un déplacement périlleux au Grand Stade de Lille. Pas de quoi affoler a posteriori le Bourguignon – « C’est difficile, mais pas irréalisable » – qui passe volontiers la parole à son président Guy Cotret, arrivé pile à l’heure pour la cérémonie et le buffet. « Si vous voulez l’avis d’un président de Ligue 2, la Coupe de la Ligue, c’est l’occasion de se mesurer à des clubs supérieurs, de s’étalonner face à la concurrence et d’offrir des matchs à enjeux. Et puis il y a bien sûr la contrepartie financière qui est très importante. »

Souvent jugée trop élitiste, et surtout moins prestigieuse, la Coupe de la Ligue a en effet des vertus indéniables en ces temps de foot-business. Le vainqueur empoche près de 1,7 million d’euros, tandis que la Coupe de France, au parcours plus sinueux, n’est dotée que de 700 000 euros. Elle a aussi le mérite d’être « un raccourci pour l’Europe » , les clubs français pouvant se qualifier en six matchs pour l’Europa League, pour ne finalement pas la jouer, mais quand même. Récemment, elle a même proposé du spectacle et de belles affiches, avec près de cinq millions de spectateurs qui ont suivi la finale entre Rennes et Saint-Étienne. Avant de confondre Nungesser et le stade du Hainaut, et avoir pensé que Nancy était encore en Ligue 1, Laurent Luyat a présenté un petit film bien monté sur les exploits réalisés dans la compétition. On y apprenait notamment que trois clubs partageaient le record de victoires, avec trois succès chacun : l’OM, le PSG et Bordeaux.

« Il ne faut pas considérer la Coupe de la Ligue comme un pis-aller »

Le tirage au sort expédié, les représentants officiels sont invités à passer au micro de Daniel Lauclair, qui peste contre leur rareté. Durant la présentation, un pesant silence avait répondu à la question « Lille, il y a quelqu’un ? » , lancée telle une bouteille à la mer par le maître de cérémonie. Sur la soixantaine de personnes présentes dans les gradins, quelques dirigeants de Créteil ou d’Amiens sont présents, mais l’ensemble sonne bien creux. « C’est bizarre, en effet » , confirme un Marc Andreotti interpellé, avant d’ajouter : « Cela fait onze ans que je viens et c’est vrai qu’il y a une diminution progressive des effectifs. Mais nous, à Auxerre, on vient à chaque tirage, c’est l’occasion d’échanger avec l’adversaire et de tisser des liens. C’est une preuve de bonne volonté. En même temps, on habite à 1h30 de Paris, c’est le minimum ; à la limite, je comprends que les Corses ne fassent pas le déplacement. »

Pour tout dire, même Frédéric Thiriez n’est pas venu. Excusé pour une réunion au Conseil d’État, il est remplacé par Jean-Pierre Hughes, le directeur général de la Ligue de football professionnel (LFP), dépourvu de moustache et légèrement plus austère. Ce dernier tient absolument à faire taire les critiques systématiques vis-à-vis de sa compétition fétiche : « Il y a longtemps eu des contestations des clubs, notamment pour des problèmes de calendrier, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, la Coupe de la Ligue est acceptée… Certains clubs font le choix de ne pas mettre leur équipe type, mais ça, nous n’y pouvons rien, ce sont des décisions d’entraîneurs. » Il tient surtout à rappeler que le « le football professionnel a besoin d’être diffusé en clair » . Un argument qui ne laisse pas insensible Daniel Bilalian, qui en a même fait son slogan, fermant les yeux sur la redevance télévisuelle : « Le football qui peut être vu gratuitement, c’est sur France télévisions. »

Disponible et souriant, le ponte de France Télévisions poursuit dans un langage soutenu : « Aujourd’hui, je ne veux plus entendre les entraîneurs dire qu’ils se ménagent pour leurs prochains matchs. Il ne faut pas considérer la Coupe de la Ligue comme un pis-aller. » Il est 14h, il ne reste que les plus assidus pour picorer autour du buffet, mais pas de bagarre, on est entre personnes bien élevées. « Les gens sont toujours gentils quand ils ont faim » , explique en souriant le traiteur qui régale. Glanées au hasard, les conversations offrent leur lots de particularités : concentrés, certains discutent vin rouge et œnologie quand d’autres s’animent sur l’Espagne et Ibiza. À croire que le tirage ne mérite même pas un bout de discussion, une petite crevette à la main…

Dans cet article :
Brest, capitale des Côtes d’Amour
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