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- Tournoi U9 de Dombasle-sur-Meurthe
On était au Rassemblement international U9 de Dombasle
Le 14 mai dernier, plus de 1000 gamins et gamines et 200 accompagnateurs se sont retrouvés au rassemblement international U9 de Dombasle-sur-Meurthe, Meurthe-et-Moselle. Cette petite ville qui a connu son âge d'or avec l'industrie chimique accueille en effet depuis 7 ans le plus grand tournoi de foot U9 du grand Est. Rien que ça.
Quand on pense à un tournoi de foot U9, on pense souvent à un rectangle vert bosselé sur lequel sont installés quatre mini-terrains bordés de plots tordus. Sur ce terrain, on imagine une armée de gamins vêtus du maillot de leur joueur préféré (ou de vieux T-shirt troués) évoluer un peu n’importe comment sous les yeux de coachs approximatifs qui hurlent des consignes discutables. Alors forcément, on est un poil déstabilisé quand on assiste au rassemblement international U9 de Dombasle-sur-Meurthe.
Dans une belle tribune art déco marquée du logo de la Solvay, les spectateurs assistent à un ballet réglé au millimètre. Une sono synchronise tous les matchs et permet aux 130 équipes – soit environ 1200 gamins, un beau potentiel de bordel – de s’opposer en même temps sur les 12 mini-terrains installés avec amour par les bénévoles du club lorrain. Chaque match se joue sur une belle surface de gazon garnie de buts gonflables high tech et délimitée pas des barrières, histoire de ne pas perdre de temps à récupérer les ballons. Et à chaque fois le même protocole : entrée sur le terrain – en ordre – et salut au public posté derrière la main courante, puis les équipes se serrent la main avant de se mettre en place. Le match commence quand le coup de sifflet émis par la sono retentit. Pierric, membre de l’organisation, explique que le plus important, « ce n’est pas qui gagne ou qui perd, mais plutôt que tout se passe bien et dans un esprit fair-play » . Il n’y a d’ailleurs aucun classement. Les matchs sont auto-arbitrés, un jeune du club dombaslois étant présent sur chaque terrain pour aider les joueurs à s’y retrouver.
Le fils de PAF
On compte quelques équipes de jeunes de clubs pro du grand Est, comme l’ASNL, le FC Metz, le Stade de Reims ou encore le FC Sochaux. La rumeur dit d’ailleurs que le fils de Pierre-Alain Frau est dans les rangs doubistes, mais à vue de nez, impossible de l’identifier. Les équipes sont mixtes, voire pour certaines exclusivement féminines. Certaines formations viennent de villes toutes proches, comme celle de Sainte-Marie, accompagnée d’un kop de supporters excités et armés de banderoles. Un dirigeant explique : « Ce tournoi a une bonne réputation. Ça se déroule toujours très bien, les bénévoles sont extraordinaires, très patients. Il n’y a jamais d’embrouilles et les gamins se font plaisir. » Des équipes belges et luxembourgeoises font elles aussi le chemin, et ce, depuis quelques années maintenant. Mais ceux qui ont fait le plus de trajet sont bien français et viennent de la région parisienne, comme les jeunes de l’UCBB, de l’Espérance Paris 19e ou du FC Sartrouville. Arrivés la veille au soir, ils ont participé…. à un mini tournoi sur le synthétique du stade Marcel-Picot à Nancy, sous les yeux de quelques joueurs pro comme Youssouf Hadji. Après une bonne nuit de sommeil chez l’habitant, tout le monde est sur le pont à 9h le lendemain pour récupérer son jeu de maillot.
« C’est pas la playstation »
Pendant la journée, chaque équipe a ses méthodes. Celles de Dago M., le coach de l’équipe de Sartrouville, sont assez originales. Accroupi à côté de ses joueurs en pleine séance de sophrologie – couchés sur le dos, yeux fermés et jambes en l’air – il parle d’un ton calme et presque inaudible. Il tente d’expliquer à ces enfants frustrés par un match perdu ce qu’il faut garder de la rencontre. Et surtout, il laisse les joueurs prendre la parole pour analyser d’eux-mêmes les causes de leur défaites. « C’est pas la Playstation ici. On n’est pas là pour jouer à la place des gamins. Une fois sur le terrain, c’est eux qui décident, et hurler depuis la touche ne change pas grand-chose. » Et en effet, lors des rencontres, Dago accompagne ses joueurs au bord du terrain, observe le protocole d’avant-match, pour ensuite aller s’asseoir à 50m du terrain, silencieux. La journée se termine paisiblement. Une fois les matchs terminés, toutes les équipes sont invitées à faire un tour d’honneur, puis à passer une par une sur le podium pour la photo, après avoir reçu quelques petits cadeaux et un goûter. Un protocole qui prend un peu de temps. Un poil trop pour certains. « On part tout de suite, confie cet accompagnateur de l’UCBB. On a plus de cinq heures de route à faire pour rentrer chez nous. » Avant de revenir l’année prochaine.
Par Gilles François, à Dombasle-sur-Meurthe