On était au Parc pour la première du PSG…

La pression du Parc des Princes. Une sensation incontrôlable censée pétrifier tous joueurs du PSG un peu trop agoraphobe. Après un pauvre match nul face à un promu, lâché dans les arrêts de jeu et en supériorité numérique, les hommes d’Antoine Kombouaré risquaient-il la crise de panique à domicile ? Point du tout. Car ce samedi, aux abords de la Porte de Saint-Cloud, la pression du Parc était encore un peu en vacances…

Le maillot ne passe pas

Quelques heures avant de donner le coup d’envoi de la rencontre, pendant que les CRS fignolent encore leur dispositif et que les premiers supporters font péter les pintes en terrasse, le trio arbitral est en goguette. Philippe Malige et son crew déambulent dans les allées de la boutique officielle. Sous l’oeil amusé de certains fans, l’homme au sifflet s’offre le maillot de Greg Coupet. Au diable le protocole. Le ton est donné, ce levé de rideau parisien sera festif. Côté nouveauté, pas grand chose à signaler. Auteuil est toujours en face de Boulogne, les visiteurs sont toujours dans leur cage, et tout le monde conspue la présidentielle. Seuls les bancs de touche ont été inversés. Quand Paul le Guen restait figé côté Auteuil, Antoine Kombouaré s’affolera désormais sur l’autre versant. Pour mieux harceler l’homme au drapeau sans doute.

Pendant l’échauffement, le speaker présente un à un tous les joueurs de l’effectif. Même absent, Jérôme Rothen fait son petit effet. On ne change pas une équipe qui gagne. Côté banderole par contre, on donne dans la diversité. Si la tribune Auteuil rend hommage à Elie Seuzaret, membre actif des Supras Auteuils 1991 décédé en aout dernier, ceux d’en face préfèrent se lâcher sur le nouveau maillot et la campagne de pub qui va avec : « La passion dans la peau… OUI ! Mais pas avec ce maillot !!! » . On a connu le Kop de Boulogne un poil plus en forme. D’emblée, le PSG montre les crocs. Sessegnon d’abord, Luyindula et Erding ensuite, font monter les décibels dans le public. Malgré quelques trous dans l’assistance, l’ambiance est plutôt belle. Lorsque soudain, c’est le drame. 21e minute, sur un ballon dévié de la tête, le Norvégien Helstad s’en va climatiser le Parc. 0-1. C’est l’heure de rouler un joint.

Erding, première

La drogue c’est mal. Du coup, Mevlut Erding décide d’attirer à nouveau l’attention sur le pré. 32e minute, bien lancé par Jérémy Clément, le Turc fait valser Cyriaque Louvion avant de croiser du gauche dans le petit filet opposé. Et Vlut ! Erding égalise et vient profiter de sa toute première ovation, largement à la hauteur de son but. Les travées s’enflamment à nouveau mais Monsieur Malige ne veut rien savoir. Le fan club de Coupet siffle la mi-temps. L’occasion de découvrir l’invention révolutionnaire de la direction pour ambiancer la pause. La « Golden Barre » dixit le speaker, qui n’est en fait qu’un bon vieux « crossbar challenge » où une dizaine de supporters cueillis en tribune s’affrontent pour un « lot prestigieux » . Tout un programme. On regrette déjà les minots de chez Orangr. La tribune Auteuil en profite pour, elle aussi, critiquer à sa manière le nouveau maillot en dégainant la tunique historique d’un bout à l’autre du Kop.

Sur le pré le jeu a déjà repris depuis une dizaine de minutes, lorsqu’une petite bagarre éclate à Auteuil. Un type un peu trop bourré qui a postillonné trop près d’un mec qui l’était beaucoup moins. Rien de bien méchant, juste histoire d’appeler le second but parisien. Sur un coup franc excentré de Stéphane Sessegnon, Frédéric Thomas dévie la sphère hors de portée de son gardien. Au duel avec le capitaine manceau, Marcos Ceara voit la lumière et lève la main. Le speaker croit au miracle et lui accorde le but. Intervention divine ou non, Paris reprend l’avantage et provoque l’explosion de se fans. Aux quatre coins du Parc, tout est prétexte à user ses cordes vocales. Sortie de Sessegnon et Erding, ovation. Rentrée de Kezman et Jallet, bronca puis ovation. Même Coupet aura droit à son plébiscite après une jolie série d’arrêt.

« Allez bouffer vos rillettes en D2, bande de sales bouseux ! »

Le troisième but de Ludo Giuly viendra définitivement sceller le résultat et l’ambiance. Les « olés » commencent à tomber des gradins, et les joueurs à arrêter de courir. Cette fois-ci, les boys d’Antoine Kombouaré ont su se mettre à l’abri, le Parc peut donc commencer à les célébrer. Jusqu’à l’ultime coup de sifflet, les Manceaux écouteront chanter les parisiens et surtout ne diront rien… Tin tin tin ! Jérôme Rothen étant porté pâle, Mevlut Erding assurre le traditionnel tour d’honneur de la victoire. Avant de s’engouffrer dans l’escalier, un membre des Lutèces Falco soigne lui aussi sa sortie : « Allez bouffer vos rillettes en D2, bande de sales bouseux ! » . Même en vacances, ici c’est quand même Paris.