On était au Monumental pour Argentine-Venezuela…

Samedi 29 mars, 18h, Estadio Monumental, dans un peu plus d’une heure, l’Argentine affronte le Venezuela. Premiers vainqueurs : les magasins de flocage. Car Diego l’a annoncé la veille. Désormais, le 10, laissé vacant par le départ Riquelme, se baladera (beaucoup plus vite) sur le dos de Leo Messi. Réactifs, les Argentins, venus en famille, n’ont pas tardé à renouveler leur garde-robe. Et en général, quand on est bien sapé et accompagné, on passe une bonne soirée. Échauffement des équipes, le stade réserve un accueil pharaonique au sélectionneur en reprenant en cœur « Maradooooo, Maradooooo » .

19h10 : coup d’envoi. 19h12, le Venezuela suffoque. Il faut dire que Diego leur a réservé sa spéciale tant attendue : le trident offensif Messi-Tevez-Agüero. Un kaméhaméha intersidéral. Alors OK, en face c’est pas Cell, c’est le Venezuela, mais ces trois-là vont littéralement marcher sur leurs adversaires du soir. Paradoxalement, alors que le Venezuela ne voit pas le jour, c’est suite à l’une de ses rares incursions dans le camp adverse que la “Vinotinto” va se faire avoir. Sur un ballon récupéré par Heinze, Messi hérite du ballon à l’abord de la surface adverse, prend appui sur Tevez, une-deux parfait, le Barcelonais exécute le gardien d’un plat du pied gauche. 1-0. Le Venezuela tombe dans le coma. Les tribunes prennent feu alors que raisonne dans le stade une ode au handball : « Qui ne saute pas est anglais… et je l’ai vu » . Putain de Malouines.

Mi-temps. On se demande bien ce qui se passe dans le vestiaire vénézuelien. Certainement un tirage au sort pour désigner les onze courageux qui vont avoir la lourde tâche de terminer la partie. Reprise du spectacle. 46ème minute, Messi dépose deux défenseurs et centre en bout de course pour Tevez. Le gardien est lobé, reprise de volée, ficelle. Le Venezuela est cliniquement mort. Maxi Rodriguez (52ème) et Agüero (73ème) terminent le travail d’assez belle manière pour une large victoire 4-0. Seul point noir : le calvaire subi par Juan Sebastian Veron, copieusement sifflé à chaque touche de balle.

Rappelons les faits. Coupe du monde 2002, l’Argentine joue l’Angleterre en match de poule, il reste environ cinq minutes à jouer et l’Albiceleste est menée 1-0 suite à un penalty de Beckham à la 44ème minute. Veron, alors joueur de Manchester United, s’apprête à tirer un corner. Les supporters argentins sont massés derrière lui et l’invitent à jouer vite. Le joueur d’Estudiantes commet alors l’irréparable en se retournant vers eux pour les inviter à se calmer. Connerie. L’Argentine termine troisième de son groupe, éliminée au premier tour, et Veron enfile, malgré lui, le costume de traître. En même temps, il faut toujours un coupable, demandez donc à Ginola.

Et Diego de conclure en commentant l’ultime action du match : une chevauchée magique de Messi, café crème et petit pont suivis d’un tir qui ne trouve pas le cadre pour quelques centimètres : « Celle-ci, c’était pour que nous quittions le stade, que l’on paye une autre fois et que l’on reprenne nos places » . Fan de.