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On était au Lions avec les Frenchies Gunners

Par Timothée Lemoine
5 minutes
On était au Lions avec les Frenchies Gunners

« À ce rythme-là, je ne vois pas comment ils vont tenir. » Ce commentaire entendu après dix minutes de jeu entre Arsenal et Monaco prend une tournure ironique au coup de sifflet final. Le « ils » qualifiant alors les Monégasques qui essuyaient des salves rouges.

La french branch des Gunners, réunie dans son repère du 13e arrondissement de Paris, The Lions*, est encore sereine à ce moment là. Les « Come on Arsenaaaal » résonnent dès le coup d’envoi et rapidement les « olé » taquins fusent même après une talonnade inspirée de Koscielny (oui oui). Vincent, président de l’association des supporters, évoque alors ses souvenirs, proches comme lointains : « J’étais à la parade après la victoire en CUP en 2014. L’émotion était exagérée, on avait l’impression qu’on était champions du monde ! Mais bon, c’était aussi à la mesure du soulagement de gagner enfin quelque chose. Mon premier match à l’Emirates, c’était un Arsenal-Tottenham où Robbie Keane rate un penalty. Que du bonheur donc ! »

En attendant, ce mercredi soir, ça applaudit sur les belles sorties de balle de Cazorla. Quand ce dernier se défait de plusieurs défenseurs à la 25e, les bons vieux « oooh Santi Cazorla » résonnent même au Lions. Aurélien, autre historique de l’association, évoquait plus tôt l’état d’esprit d’un supporter d’Arsenal face aux blessures : « C’est frustrant, parce que dès qu’on récupère tout le monde, on repart bien. Les pépins arrivent aussi souvent quand on est bien, et après on s’écroule, regardez Ramsey l’année dernière. On critique régulièrement nos « physios », mais en même temps, ils sont souvent recrutés par l’équipe d’Angleterre, donc ils doivent avoir quelque chose, non ? »

Club français ou pas, on s’en fout !

Les murs rayés rouge et blanc frémissent après un tir non cadré d’Alexis Sánchez. Vincent et Aurélien, qui représentent donc les 270 personnes de la communauté officielle Gunners en France, ont renouvelé leur confiance en Wenger avant le match. « Avec le nouveau contrat qu’il vient de signer, Arsène est encore là pour un bout de temps » explique le premier, quand le second reprend, plus pragmatique, « qui d’autre est sur le marché ? » Vincent ajoute tout de même en guise d’attachement au Français : « Le jeu est là, on aime la manière dont notre équipe évolue. Et, quoi qu’il arrive, le successeur sera comparé à l’incomparable après. Prenez Moyes avec Fergusson à Manchester United… » Sur les écrans, Sánchez rate encore une occasion, mais Arsenal est serein, ses fans aussi. Cette soirée doit bien se passer. La coupure de faisceau quelques minutes plus tôt sur une échappée d’Özil a bien tenté de faire flipper tout le monde, mais non, le signal vite revenu, ils ont compris que la chance est de leur côté ce soir, c’est sûr.

Et puis Kondogbia ! Il frappe, c’est au fond, le silence s’empare du bar. Un sonore « oh putain » jaillit alors que certains se permettent timidement d’applaudir. Puis le Lions rugit d’amertume en constatant que c’est le dos de Mertesacker qui dévie le ballon dans les filets. Vous avez dit chance ? Puis le jeu se durcit. Les encouragements aussi. Sur un tacle de Coquelin qui prend un jaune, les « oh, ça va, on joue » se font entendre. Club français ou pas, les cadeaux seront pour un autre soir : « Quand on est contre Schalke, Dortmund ou Marseille, c’est pareil pour nous. Personnellement, je ne supporte pas de club en France, donc ce soir, on s’en fout de Monaco » , nous expliquait déjà avant le coup d’envoi Vincent. Optimiste à la mi-temps, « on fait souvent des meilleures secondes mi-temps. Mais j’essaye peut-être de me rassurer. » Il l’est moins au coup de sifflet final. « C’est une catastrophe » admet-il alors sobrement.

Il manque un gueulard dans cette équipe

Plus tôt, Paul, originaire de Greenwich dans le South East London, ingénieur nucléaire de passage à Paris pour un an, maillot vintage sur les épaules, suggère de « plus jouer sur les ailes. On est trop compact au milieu. Bon, devant, Giroud est pas mal, mais quand vous avez vu des mecs comme Bergkamp, pfff c’est dur » . Encore cette histoire de comparer l’incomparable. Lui aussi croit encore en Wenger, même si avant la victoire (2-0) contre Manchester City, il y a quelques semaines, il commençait à être « fed up » du management de l’Alsacien. « Il a su nous reconquérir depuis. »

Giroud, quant à lui, donne raison à Paul en seconde mi-temps. Lorsque Walcott est applaudi à l’échauffement, le Français est hué, voire insulté au fil de ses échecs. Et puis le deuxième but de Monaco, en contre, refroidit un peu plus tout le monde. Paul confirme le diagnostic : « Il nous manque un mec qui gueule au milieu, qui bouge les autres, qui remobilise tout le monde dans les moments chauds. » Le portrait de Wilshere en somme, absent mercredi, « un mec du British corps du club qui habite à cinq minute du centre d’entraînement, qui a grandi dans l’esprit d’Arsenal » expliquait déjà plus tôt Vincent. Et qui, selon Paul, « quand il joue bien et ne se fait pas gauler en train de fumer, fait du bien à toute l’équipe » .

Et Bielsa dans tout ça ?

Et comme si ça n’était pas assez, Ferreira Carrasco y va de son but dans cette soirée folle autant qu’improbable pour les supporters des Gunners. Ospina, sur le coup, n’est pas innocent, ce que sentait déjà Aurélien avant le match : « J’attends de le voir sur la durée, sur les gros matchs » . Ce mercredi soir, il l’a vu, et il n’est pas convaincu. La frappe limpide de Chamberlain quelques secondes plus tôt lui avait seulement redonné un peu d’espoir pour le match retour, mais là… « Bon, on va quand même faire le déplacement à Monaco, ça sera sympa d’être tous ensemble en tribune, mais on n’y croit plus vraiment » , regrette Vincent… Paul, l’ingénieur anglais, vient de remettre son sweat pour cacher son maillot et, quand on se retourne, il a disparu…

Dispersion de rigueur pour beaucoup, comme « Kirps » , dont le surnom est floqué sur son maillot et qui ironise : « Je suis pour Arsenal depuis tout petit, mon père est pour Manchester United et mes sœurs pour Liverpool parce qu’elles adorent Gerrard et Owen. Vous voyez le tableau à la maison ? » D’autres discutent encore au bar, émettant des idées surprenantes, quoique : « Pourquoi pas Bielsa la saison prochaine ? Sur une année, ça peut les rebooster et faire repartir la machine » . La confiance en Wenger vient d’en prendre un coup, sur le pré du désastre londonien d’un soir. Un dernier « intrus » chambre : « Vous serez là le 9 mars pour le match de FA Cup contre nous, Man U ? Parce que moi aussi ! » En novembre dernier, dans ce stade de l’Emirates, le sort avait déjà été cruel pour les Gunners contre les Red Devils (1-2). Et Wenger, comme ce mercredi soir, n’avait plus beaucoup de partisans à la fin.

Dans cet article :
Pardon d’avoir douté, Rayan Cherki
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Par Timothée Lemoine

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