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On était au derby de Thessalonique

Par Alexandros Kottis, à Thessalonique
On était au derby de Thessalonique

Au terme d’un match ouvert et engagé, le PAOK s’est imposé sur le terrain de l’Aris grâce à un doublé de son attaquant serbe Prijović. Une victoire qui lui permet d’enchaîner un septième succès consécutif en championnat, de faire un pas vers le titre et, surtout, d’asseoir sa domination sur Thessalonique.

Quatre ans et demi que l’Aris FC et le PAOK attendaient ça. Se retrouver en première division et gagner pour se proclamer princes de la ville. Après sa descente dans les échelons inférieurs du football grec, l’Aris FC, qui fait cette saison son retour en Superleague, accueillait ce dimanche son voisin et meilleur ennemi, le PAOK, au stade Kleanthis-Vikelidis dit « Harilaou » . Sous les yeux du héros national Angelos Charisteas et porté par 23 000 personnes en feu, l’Aris FC débute en trombe et ouvre le score dès la 3e minute. L’ancien club de Camel Meriem et Talal El Karkouri envoie du jeu et pense pouvoir s’adjuger le derby lorsqu’un penalty lui est accordé à la 65e minute. C’était compter sans la parade du peroxydé Paschalakis et la queue de cheval la plus prolifique de Grèce. Auteur d’un doublé, Aleksandar Prijović calme le dieu de la guerre et permet au PAOK d’enchaîner un septième succès d’affilée en championnat, une première.

« C’était mieux avant »

« Ce match, c’est une question de fierté » , glisse Vassilis, 72 ans. Aux abords du stade deux heures avant le coup d’envoi, ce petit homme aux cheveux blancs n’aurait raté le derby pour rien au monde. « Ça va être compliqué, mais on ne sait jamais » , espère ce supporter de l’Aris. Et si les Jaune et Noir ne boxent pas dans la même catégorie que le PAOK, habitué des premières places et grand favori pour le titre, ils entendent bien contester la suprématie locale le temps d’un match. La police anti-émeute bloque un large périmètre autour du stade, et la foule se fait de plus en plus compacte à l’approche des tribunes. « On ne va pas se mentir, c’était mieux avant, regrette Vassilis. Il n’y avait pas toute cette violence ni autant de flics. Les supporters des deux équipes pouvaient se mélanger dans les tribunes sans que ça dégénère. » Aujourd’hui, il n’est même plus question que les supporters de l’équipe adverse fassent le déplacement. Trop risqué.

Guichets fermés, pluie d’insultes et tifo humiliant

« Le professionnalisme a tout bousillé, l’argent abîme tout, poursuit Vassilis. Regarde le « Russe », tu crois qu’il est venu faire quoi ici ? Il a racheté le PAOK pour gagner de l’argent, pas par passion. » Le « Russe », c’est Ivan Savvidis, homme d’affaires multimillionnaire et sulfureux président du PAOK. Adoré par le peuple noir et blanc, il suscite crainte et haine chez ses adversaires. Il est accueilli par une pluie d’insultes dans un « Harilaou » à guichets fermés, tout de jaune et noir vêtu. Sur toute la longueur des grillages qui séparent le kop de la pelouse, sont accrochés les T-shirts, écharpes et drapeaux volés aux supporters du PAOK ces derniers temps, comme un butin fièrement exposé. La Gate 3, où se regroupent les ultras de l’Aris, déploient un tifo humiliant Savvidis père et fils. Le match peut commencer. Devant son public, l’Aris démarre tambour battant. À peine le temps de rabaisser les tifos que Garcia ouvre le score en trompant Paschalakis d’une frappe croisée à l’entrée de la surface. 1-0 au bout de trois minutes, le « Harilaou » s’embrase littéralement. Le feu est mis aux couleurs du PAOK, et les trésors de guerre partent en fumée sur les grillages.

En tribune de presse, l’atmosphère n’est pas plus calme. Trois types sur quatre ne sont pas là pour bosser, mais pour hurler leur soutien à l’Aris et insulter joueurs-entraîneur-président-supporters du PAOK. Andreas se fait donc discret. Ce jeune journaliste venu couvrir la rencontre pour la radio supporte les visiteurs. « J’aime bien mon équipe, mais je ne suis pas là pour me faire tabasser » , chuchote-t-il, avant de poursuivre : « Regarde autour de toi, la violence est partout, c’est dans la culture de ce pays. Je n’ai jamais connu autre chose dans les stades et je ne vois pas comment la situation pourrait s’améliorer. »

Sur le terrain, le PAOK reprend ses esprits après un premier quart d’heure difficile et monopolise le ballon. Une double parade de Cuesta devant Prijović, puis Pelkas retarde l’inévitable. À la 37e minute, les hommes de Lucescu obtiennent un penalty que transforme l’attaquant serbe. La deuxième période est plus hachée, les multiples fautes cassent le rythme, et la tension monte à mesure que le chrono défile.

Ce diable d’Aleksandar Prijović

Malgré quelques fulgurances du Français Nicolas Diguiny pour l’Aris, c’est l’entrée d’Amr Warda qui change le cours du match. D’abord coupable d’une faute dans sa surface, que Paschalakis annule en détournant le penalty, l’international égyptien allume plusieurs brèches dans la défense des locaux. Brouillon, mais décisif lorsqu’il percute côté droit à la 83e minute et lance El Kaddouri en profondeur. Le centre en une touche de l’ailier marocain est taclé par Prijović. 1-2. La meilleure recrue de l’ère Savvidis s’offre son deuxième doublé de la saison et éteint le « Harilaou » .

« Tout a changé avec l’arrivée de ce président, souligne Andreas. Par les investissements qu’il a faits et les bons résultats qui en découlent, il a donné un nouveau prestige au club. Beaucoup le considèrent comme un dieu. » Les autres, comme un mauvais diable.

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