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On était à un match du Hansa Rostock

Par Ali Farhat et Sophie Serbini, à Rostock
On était à un match du Hansa Rostock

Ancien club phare de l'ex-RDA, le Hansa Rostock erre depuis quelques saisons déjà dans les méandres de la 3e division allemande. Le week-end dernier face à Cottbus, le club de la mer Baltique jouait un match décisif pour sa survie, le tout devant plus de 20 000 spectateurs bouillants et bruyants.

Rostock. La tonalité est dure, la réputation est tenace. Lorsqu’on évoque la plus grande ville du Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, les clichés pleuvent. Grisaille, RDA, port industriel, taux de chômage sont souvent associés à la cité millénaire. Pourtant, c’est un tout autre visage qu’offre la ville si on ose s’y aventurer. De larges baraques colorées et de grands édifices en briques rouges néo-gothiques (dont l’université, deuxième plus vieille du pays) se succèdent pour former un centre ville à l’architecture hanséatique typique. Plus au nord, en remontant le fleuve se trouve même une station balnéaire au charme suranné prisée des habitants de l’Est de l’Allemagne : Warnemünde. Son phare éclaire depuis des centaines d’années les navires arrivant du Danemark voisin. Et tout autour de la ville, de la forêt. Et c’est dans une de ces forêts, à l’ouest de la ville, caché derrière les arbres, que l’on trouve l’antre du Hansa Rostock.

« Unser Rostock »

Le Hansa, c’est l’institution de la région. Un club qui a vu passer des joueurs comme Carsten Jancker, Jari Litmanen ou encore Oliver Neuville. Un club qui a formé Toni Kroos, seul champion du monde originaire de l’Est. Un club qui a réalisé le doublé en 1991, pour les dernières éditions des compétitions d’ex-RDA. Mais tout cela semble bien loin désormais. Aujourd’hui, le navire Rostock tangue, et lutte pour ne pas chavirer en 4e division. Alors, en ces temps difficiles, tout est fait pour conserver une certaine unité. Pour le dernier match à domicile de la saison, ce sont 21 600 supporters qui ont fait le déplacement (au lieu des 9000 habituels). Signe fort : parmi les fans se trouve Marteria, rappeur très populaire en Allemagne, originaire de la ville (et passé par les équipes de jeunes du club), et dont le clip « Unser Rostock » , est diffusé en préambule de la rencontre.

Autre événement marquant : après des années à jouer dans un stade renommé « DKB-Arena » , le Hansa a réussi à récupérer le vrai nom de son enceinte, à savoir « Ostseestadion » , le stade de la mer Baltique. Ce retour aux sources est célébré en grande pompe, aussi bien par le public que par les joueurs, qui portent des maillots avec le nom de leur stade en lieu et place du sponsor habituel. Pour couronner le tout, les ultras de la « Südtribüne » , dont la ferveur est légendaire, déploient un superbe tifo en trois temps : des feuilles de papier aux couleurs du club, une banderole « Hansa Zone » et, pour finir, un bouledogue qui mord à pleines dents une écharpe sur laquelle on retrouve tous les clubs affrontés par le passé. Ce à quoi il faut ajouter de la fumée bleu, blanc et rouge qui s’échappe de la tribune. Ici, c’est Rostock.

Navire chancelant

Les premières minutes de la rencontre sont essentiellement consacrées à célébrer le club ainsi que le retour aux racines. Dans l’ensemble, le match est équilibré : mal classé, le Hansa est dans l’obligation d’attaquer. Mais les locaux sont maladroits dans les dernières passes, quand ils ne se heurtent pas à la défense de l’Energie Cottbus, qui n’a plus rien à jouer cette saison. Néanmoins, le premier frisson intervient à la 14e minute, quand Halil Savran touche le poteau pour Rostock. Le public pousse, conscient que ça va se jouer à rien. Surtout que dans les autres rencontres de 3. Liga qui se jouent en même temps, la concurrence dans la lutte contre la relégation (BvB II, Mayence II et Unterhaching) ne semble pas flancher.

Les minutes passent, une pluie fine s’invite et vient donner une dimension un peu plus tragique à la rencontre. Peu à peu, la tension monte. Exemple à la 26e minute avec Fabian Schuhen, le gardien du Hansa, qui se prend un jaune pour avoir balancé de manière véhémente le ballon en direction de l’arbitre de touche en guise de protestation. Naturellement, la génitrice du directeur de jeu est verbalement prise à partie. À la mi-temps, le Hansa est toujours 16es, étant donné que les réserves de Dortmund et Mayence ne font pas la différence face au Dynamo Dresde et au Hallescher SC. Seul Unterhaching mène face au Preußen Münster, et relance l’Abstiegskampf.

À Dresde pour le maintien

Au retour des vestiaires, l’Ostseestadion pousse ses joueurs, qui se montrent plus entreprenants, mais toujours aussi maladroits, à l’image de Savran, qui rate un face-à-face. Mais à la 70e minute, c’est le drame. Ou plutôt la punition : dépassé sur le côté gauche de la surface, Maximilian Ahlschwede colle un tampon à son vis-à-vis. Pénalty pour Cottbus, sentence transformée par Makarenko. L’ambiance devient houleuse. Les sifflets pleuvent depuis les tribunes, tandis que sur le terrain, les esprits s’échauffent. Dans les derniers instants de la rencontre, le gardien Fabian Schuhen monte aider ses camarades. Mais lui non plus n’a pas de chance : sur un ultime corner, la balle lui passe entre les jambes alors qu’il est dans les six mètres. Cottbus finit par s’imposer 1-0. De son côté, Unterhaching a tenu face à Münster, et Mayence II est allé gagner 2-1 sur la pelouse du Hallescher SC. Seul Dortmund II a perdu, 3-2 à domicile face au Dynamo Dresde. Le Dynamo qui reçoit justement Rostock le week-end prochain. Une rencontre que le Hansa doit absolument remporter pour s’éviter une mauvaise surprise. Bref, une rencontre qui s’annonce explosive. Comme à l’ancienne, du temps de l’ex-RDA.

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