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On était à Tignes pour la finale du ConviFive

Par Benjamin Jeanjean
On était à Tignes pour la finale du ConviFive

Ce vendredi à Tignes, l'association Convi'Foot organisait la finale du ConviFive, championnat national impliquant des dizaines d'équipes de foot à cinq venues des quatre coins de la France. On a vu des montagnes, du beau foot, des sponsors, des Bretons, Johnny Wilkinson et un mec qui s'appelait Kéké. Bref, on y était.

« Tignes et le football, c’est toute une histoire. » Difficile de contredire Gérard Schubert, premier adjoint de la célèbre station savoyarde. Depuis 1998 et les premières aventures montagnardes de l’équipe de France, Tignes est inévitablement liée au petit monde du ballon rond une fois les pistes désertées et les télésièges fermés. Pas d’équipe de France cette année, ni même de foot pro, d’ailleurs. Cette année, c’est le foot à cinq qui s’est invité sur les terrains synthétiques de la ville. Ce vendredi 19 juillet, l’association Convi’Foot, regroupant des dizaines de complexes sur tout le pays, organisait la finale de son challenge national de foot à cinq. Vingt complexes se sont qualifiés pour la grand-messe estivale. Ils sont venus de Montpellier, Agen, Angers, Saint-Étienne, Créteil, Salon de Provence, Grenoble, Pau, entres autres.

« Oh putain, il y a Bastareaud ! »

8h30. La plupart des équipes sont déjà sur le terrain Fabien Galthié, sur les hauteurs de Tignes-Val Claret. L’échauffement est bon enfant : on déconne, on joue à la baballe, on se raconte la soirée de la veille, pendant que la sono fait péter les watts. Seuls dans un coin, les Bordelais du complexe Futbol Futbol ne sont pas venus pour enfiler des perles : coach, rigueur, matos de pro. 9H15, les premiers matchs sont lancés, avec un peu de retard. Bah ouais, on a oublié de tracer les lignes. Système D : une petite bombe de tagueur, une table pour tracer bien droit, et en voiture Simone. Au bord du terrain, certains s’époumonent : « Allez Bordeaux, allez Kéké ! » Les clichés ont la vie dure : il y a bien un Kéké sur chaque terrain de street foot. Quelques secondes à peine suffisent pour voir que le Kéké en question a quand même un peu de ballon, il faut bien l’avouer. 9H40, léger flottement parmi les joueurs et le public. Une trentaine de beaux bébés de 100 kilos passent à quelques mètres de là. On ne sait pas encore pourquoi certains se précipitent vers eux. Tiens, apparemment le RC Toulon a décidé de préparer la prochaine saison de top 14 à Tignes. « Oh putain, il y a Bastareaud ! » « Tu crois que c’est lui ? » Oui, c’est lui. Pendant ce temps, sur le terrain n°2, on taquine gentiment l’arbitre ( « Pédagogiiiiiie, M’sieur l’arbitre ! Deux minutes pour ça, sérieux ? » ), pendant que d’autres chambrent un coéquipier ( « Plus il est bourré, plus il est bon, lui. On devrait le sortir tous les soirs ! » ).

« Les autres ne savent peut-être pas qu’on est nuls »

Les matchs s’enchaînent et forcément, il y a des écarts de niveau. Alors que Bordeaux, le grandissime favori, enchaîne les roustes, d’autres ont plus de mal. Manu est venu de Béziers pour caresser le ballon avec son équipe, tous cousins. « On doit être le petit Poucet de la compète, on est venus pour le plaisir de jouer et d’être entre nous. Notre meilleur joueur n’est pas là, en plus. Mais pourquoi pas créer la surprise ? Les autres ne savent peut-être pas qu’on est nuls ! » , explique le dernier rempart du Temple du Foot Béziers. Bon, après deux matchs, les Biterrois présentent un bilan de deux buts marqués pour dix encaissés… Juste à côté, l’ambiance monte d’un cran. Montpellier est en train d’accrocher le grand Bordeaux. Les Héraultais peuvent compter sur une belle colonie de supporters, venus en famille depuis une semaine. Malgré les encouragements, ils s’inclineront finalement 5-2. Côté supporters, on invoque l’altitude. Puis on rigole.

Zumba, drops et Dark Dog

À midi, la sono invite tout le monde à une démonstration de zumba proposée par deux professionnelles. Musique techno, bronzage parfait, lunettes de soleil et survêt’ fluo : pas de doute, on fait bien du fitness. Au même moment, Wilkinson enchaîne les drops 50 mètres plus loin. Mais son compatriote Nick, lunettes de soleil et chevelure aussi blonde que Diego Lugano préfère surveiller sa femme. Il habite ici depuis 20 ans et est marié avec l’une des deux miss zumba : « C’est bien pour mon fils de voir un peu de foot de haut niveau. Techniquement, c’est parfois impressionnant. » Alors que les premiers nuages apparaissent et font agréablement chuter le mercure à 15°C, les sponsors en remettent une couche. L’énorme tente jaune de Dark Dog abrite un nombre illimité de caisses de canettes distribuées gracieusement aux footeux. Les deux pauvres hôtesses attendent désespérément leur pause et demandent fébrilement quand tout ça se finira. Finale programmée à 20 heures, mesdemoiselles.

Armor Soccer, losers sympathiques

Côté sportif, les choses sérieuses commencent enfin vers 17 heures. Dans sa cage, « Titou » , gardien du FootFive47 d’Agen, envoie du lourd, mais son équipe se fait sortir en quarts. Un match qu’elle finira à… trois contre cinq, suite à deux cartons jaunes reçus en même temps. La tension monte sur le terrain. « Tu pourris le match, tu vaux rien ! Remet-toi un peu en question, l’arbitre ! Depuis ce matin il n’y a que des problèmes sur ton terrain ! » , enrage le capitaine des perdants. La seule micro-fausse note d’une journée plus Woodstock que terrain de DH. À l’approche des demi-finales, les cinq membres de l’Armor Soccer s’approche du terrain une bière dans chaque main, en spectateurs. « Le niveau est trop élevé pour nous. À Saint-Brieuc on se balade, ici c’est différent. On est partis jeudi à 1h du mat’, on a fait 13 heures de route pour venir ici et perdre nos cinq matchs. On n’a pas beaucoup de suivi comparé à d’autres équipes. Les règles sont un peu différentes aussi » , explique Franz. « Officiellement, on repart demain matin, mais ça, ça dépend de la soirée de ce soir ! On est bretons quand même, on a une réputation à tenir ! » , ajoute Antoine.

Le Five de Créteil, au bout du suspense

La finale arrive enfin. Les éliminés se massent autour du terrain n°1. Le Five de Créteil vient de sortir le LaOla 64 de Bayonne, les tenants du titre. Mais pas une seule canette ne sera misée sur une victoire des Franciliens, qui défient Bordeaux, vainqueur en demie du Soccer64 de Pau. Juste avant d’entrer sur le terrain, Aldo le Bordelais est serein : « On est confiants, on sort d’un très bon tournoi international à Rome qu’on a gagné, mais bon ça reste du foot, hein… » Très vite pénalisé par les fautes (trois conduisent à un pénalty pour l’adversaire, qu’il doit tirer sans élan) et un carton jaune précoce (deux minutes d’exclusion), le favori se fait clairement bousculer et est à deux doigts de sombrer. Mais la rapidité et la technique assez folle de « Kéké » les maintiennent à flot. Le bonhomme, futur Ballon d’or de la « saison régulière » , claque deux buts et une passe décisive et arrache une prolongation (3-3). Un ultime but de Créteil les crucifiera finalement, à la grande surprise de tout le monde. « Et voilàààà, 700 kilomètres et on gagne ! On ne vient pas pour rien ! Ici c’est Paris ! » , gueule Raphaël en « envahissant » le terrain, lui le supporter n°1 qui s’époumone depuis des heures derrière la rambarde et affirme « leur envoyer de la force mentale » . Une déception bien compréhensible s’affiche sur les visages des Bordelais, qui disparaîtra bien vite au Coffee Bar, autour de quelques mojitos et pintes de bière. Certains finiront en boîte, d’autres seront sages et reprendront la route tôt le lendemain, laissant au rugby le monopole de la ville.

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Par Benjamin Jeanjean

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