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- Les Chroniques du Red Star
On était à Red Star/Strasbourg
Après les innombrables changements opérés au sein du club audonien à l'intersaison (Laurent Fournier nouvel entraîneur, de nombreux recrutements) et au regard de résultats amicaux mitigés (une victoire, deux défaites, trois nuls), ce Red Star circa 2013-2014 était attendu au tournant. Résultat : un 0-0 contre le RC Strasbourg, fraîchement promu, qui ne reflète pas la physionomie du match. Encourageant.
« On n’oublie pas, on ne pardonne pas »
L’affiche fleurait bon la Coupe de France d’après-Guerre. Deux clubs au passé glorieux tombés dans les limbes des divisons inférieures mais prêts à en découdre pour retrouver leur lustre d’antan. Côté strasbourgeois, les expérimentés Stéphane Noro et Jean-Philippe Sabo, blessés, ne figuraient pas sur la feuille de match. Dans le camp audonien, Kévin Lefaix, auteur l’année dernière de 17 buts en National avec Le Poiré sur Vié, est suspendu. C’est donc la toute nouvelle recrue Young-jae Lee, venue du FC Nantes, qui sera dans les 16 mètres adverses. La majorité des autres recrues sont là : Planté dans les buts ; Ielsch, Cros et Marie en défense ; Ricca à l’animation offensive. Dans les travées, les supporters du 93 se motivent, haranguent la foule. De l’enthousiasme, beaucoup. De la colère, aussi. Sur les grilles du kop, une banderole est déployée en hommage à Clément Méric, fan du club décédé quelques mois plus tôt dans les circonstances que l’on connaît. « On n’oublie pas, on ne pardonne pas » , « No pasaran » et les « Clément ! Clément ! » font trembler Bauer. En face, les supporters alsaciens, venus en nombre, déroulent un tifo de… Predator. Pourquoi pas, après tout.
Durbant-Lee-Oudrhiri : un trident de choc… mais stérile
Le match débute sur les chapeaux de roue. Sur la première action du match, un virevoltant Young-jae Lee oblige Kehi à sortir de sa surface. On croit à une main hors des 16 mètres, mais monsieur (à la queue) Leleu, l’arbitre de la rencontre, décide de ne pas sanctionner le portier alsacien. Forcément, les « flic, arbitre ou militaire, qu’est-ce qu’on ferait pas pour un salaire ? » commencent à pleuvoir. Les deux équipes sont bien en place, un Allegro toujours aussi serein annihile toutes les actions strasbourgeoises, bien aidé il est vrai par Julien Ielsch dont l’abattage défensif sur son côté gauche est inversement proportionnel à l’apport offensif du latéral droit Romuald Marie. Mais c’est bien Strasbourg qui se procure l’occasion la plus franche du match : une frappe décroisée du gauche de Ledy bien détournée par Planté. Un petit quart d’heure de jeu vient à peine de s’écouler que Young-jae Lee, à nouveau lui, se retrouve au point de penalty mais décroise trop sa frappe qui vient mourir à quelques centimètres du poteau gauche. À la demi-heure de jeu, Oudrhiri manque d’attraper la lucarne alsacienne sur un coup franc bien arrêté par Kehi. Malgré les savoureuses biscouettes de ce même Oudrhiri et l’infatigable Durbant, le score reste nul à la mi-temps.
Giuly du 9-3 et bras dans le plâtre
Au retour des vestiaires, ce sont les strasbourgeois qui s’accaparent la gonfle. À l’heure de jeu, Fournier veut apporter de sang neuf et sort, étonnamment, Geoffray Durbant, encore très actif sur le front de l’attaque, au profit de l’ailier de poche Orsattoni. Un coaching payant tant le Giuly du 9-3 s’est montré remuant. Sur l’un de ces centres, Ludovic Fardin, le régional de l’étape, n’est pas loin de trouver le chemin des filets. La dernière demi-heure de jeu est assez brouillonne de part et d’autre et l’on sent bien le match de reprise costaud qui reste dans les pattes. Symbole de ces exactions de début de championnat : à la 90e minute, Julien « bras dans le plâtre » Perrin se retrouve seul face à Planté mas bouffe la feuille en mettant largement au-dessus sa frappe qui aurait pu s’écraser sur le HLM en créneaux situé derrière les grilles de Bauer. Attention aux vitres, les mecs. Le match se termine donc sur un 0-0, certes, mais un 0-0 qui augure d’excellentes choses pour le National 2013-2014, pour les alsaciens comme pour les audoniens, tant les deux équipes ont fait preuve de solidité et d’enthousiasme. Vannes et Uzès-Pont du Gard, vous êtes prévenus.
Par Matthieu Rostac, au stade Bauer