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On était à Red Star – Paris FC
Vendredi soir, pour le compte de la troisième journée de National, le Red Star affrontait le Paris FC. Le Nord contre le Sud. Le XIIIe arrondissement contre le 9-3. Bauer contre Charléty. La « capitale » contre la « banlieue ». Dommage, c'était pas aussi épique que ça en avait l'air.
19h30. Aux abords du stade, rue du Docteur Bauer. Le match n’a pas encore débuté. Un petit groupe de supporters du Paris FC débarque en trombe, chants à l’appui, tous bras levés. BOUM ! Un énorme pétard éclate. On se dit que, même en comité réduit, les mecs du PFC ne sont pas venus pour beurrer les sandwichs. Sauf que non. Un riverain sort à la fenêtre et dégomme verbalement le groupe de supporters qui, lui, s’excuse platement. Une symbolique toute trouvée pour un match poussif qui, à défaut de régaler un derby plein d’enjeu, a surtout offert crispation et déception. Un pétard mouillé, quoi.
Une barre… et puis plus rien
Pourtant, le match commence tambour battant dans un stade Bauer qui approchait les 2 000 personnes. L’arrière droit du Red Star, Romuald Marie, que l’on avait vu un peu à la peine lors du premier match de la saison, multiplie ici les montées. Sans pour autant trouver ses partenaires. 10e minute, coup franc pour les Audoniens. Amine Oudrhiri envoie un superbe ballon sur la tête de Tafa Dieye, qui vient mourir sur la barre d’Aupic, le gardien du PFC. Derrière, saluons l’initiative de Samuel Allegro qui, dans une folie soudaine, du haut de ses 35 ans, a tenté un ciseau à la retombée du ballon. Tout au long de la première mi-temps, Ricca et Oudrhiri ont multiplié les conduites de balle mais, par trop de latéralité et une certaine maladresse dans la dernière passe, leurs tentatives vinrent s’éteindre à l’entrée de la surface. Aussi, Young-jae Lee, que l’on avait vu si tourbillonnant lors du premier match, semblait balbutier son football. Côté Paris FC, le peu d’actions menées finissaient à chaque fois dans les bras d’un Planté qui n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent durant la soirée. Les supporters, eux, peuvent s’en mettre dans le gosier : mi-temps, direction l’Olympic pour boire des canons.
Brief de comptoir et sortie inopinée
Pour débriefer, aussi. Accoudé au zinc, double Ricard à la main, casquette du Red Star vissée sur la tête et pointe d’accent marseillais dans la voix, un fan à l’ancienne a la solution aux maux audoniens : « Ma foi, Fournier fait pas jouer les petits jeunes ! C’est n’importe quoi, tu as des mecs de 21, 22 ans et tu mets sur le terrain des joueurs de 32, 33 ans qui se traînent. Les mecs, ils sont venus se la couler douce, finir pépère. Regarde Lafon (Alexis, joueur du Red Star): quand il a débordé, là, qu’il a fait son passement de jambe, il savait plus quoi faire. Je vais te dire, il m’a fait mal au cœur. En plus, sur le banc, y a le petit Orsattoni(Jean-Michel, venu de Tarbes) ! L’année dernière, en CFA, il a planté 10 buts et fait 15 passes décisives, et cette année, il a joué quarante minutes. Laurent Fournier l’a choisi pour tirer les coups francs. C’est bien, mais d’où tu veux qu’il les tire ? Du banc de touche ? » Imparable. Cette fois-ci, Orsattoni ne rentrera pas. Même lorsque Fournier prend l’étonnante décision de sortir Oudrhiri un peu après la 70e minutes alors que sur la gauche, un bon… coup franc va être tiré. Au final, un 0-0 dans lequel les deux équipes n’ont jamais semblé inquiétées. Et l’on se dit que si vous n’avez toujours pas été voirThe Purge au cinéma, le match de vendredi a dû faire office de bon teaser pour vous motiver.
par Mathieu Rostac à Saint-Ouen