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On était à Pays de Galles – Luxembourg

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On était à Pays de Galles – Luxembourg

Pour asséner que Swansea mériterait d'être rayé des cartes de géographie, encore faut-il y avoir mis les pieds. C'est ce qu'on a fait, en compagnie de la sélection luxembourgeoise.

En 2008, la ville de Bridgend, située à mi-chemin entre Cardiff et Swansea, a été frappée par une série de suicides d’adolescents. Au total, 17 mises à mort en moins de deux mois pour un bled de moins de 40 000 âmes. Entre l’aéroport de Cardiff et l’hôtel qui l’attend à Swansea, la sélection luxembourgeoise est forcément passée par Bridgend sans s’en rendre compte. Faut dire qu’à Bridgend ou ailleurs, les preuves d’une existence humaine se comptent sur les doigts de la main. Y compris à Swansea, deuxième ville du pays.

Décider d’aller faire un tour au coeur de Swansea un mercredi après-midi, c’est accepter de regarder droit dans les yeux le sous-sol du bon goût. Ça commence par Castle Square, là où la jeunesse fâchée n’hésite ni à arborer des franges mauves ni à opter pour le piercing à un endroit aussi évident que la joue. Quelques mètres plus loin, il y a Oxford Street. Un Marks & Spencer, un H&M et un Zara où l’employé qui plie des débardeurs cyan à l’entrée des cabines d’essayage ressemble à Vikash Dhorasoo. Mais que serait Oxford Street sans son Sportsdirect.com? Dans cette immense boutique, il y a d’abord un étage de frustration, où la partie Reebok a oublié les Pump. Pour le reste, il y a des belles choses, parmi lesquelles des claquettes Fila. Un trentenaire à la dentition aléatoire en essaie une paire. Elles ne seront finalement pas à son goût.

Le rayon football existe malgré le fait que l’accent soit légitimement mis sur le rugby. Mais pas de quoi sauter au plafond pour les amoureux de leur sélection. Les ouailles de John Toshack jouent dans moins de cinq heures et à Sportsdirect.com, impossible de trouver une tenue officielle. Au vrai, s’il n’y avait pas d’équipements de la Serbie, du Spartak Moscou, de la Turquie, du Hertha Berlin et de la Pologne, on se croirait surtout dans la boutique officielle de Liverpool. Le reste de la ville ne respire pas beaucoup plus fort. La veille, Wind Street, censé être un lieu incontournable de la nuit galloise, avait déjà livré son lot de déceptions. Reflex The 80s bar, son karaoké et ses banquettes en cuir blanc étaient aussi une sacrée mauvaise intuition.

Clopes, John Hartson et paire de sandwiches

Retour à l’hôtel. Le coup d’envoi a lieu dans deux heures trente-cinq, le téléphone de la chambre sonne. Un joueur luxembourgeois : « C’est quoi le numéro de ta chambre? Dis moi qu’t’as des clopes » . On n’a pas de clope. Le match se joue à Llanelli, à une vingtaine de minutes de Swansea.

Le Parc Y Scarlets est habitué à recevoir les Scarlets, rugbymen qui ont le mérite de fédérer ce qu’il y a à fédérer. Pour ce qui est de l’engouement pour le football, il faudra repasser. Sans doute aussi que le Luxembourg n’est pas le genre d’équipe pour qui on a envie de se déplacer. Alors dans une enceinte qui peut contenir 15000 spectateurs, il n’y aura que 4603 téméraires. John Hartson fait partie de ceux-là. Dans la salle de presse, on le reconnaît facilement. Chauve, gros et facilement identifiable grâce aux tatouages qu’on devine sous sa chemise blanche transparente. L’ancien joueur du Celtic Glasgow distrbue des smiles, avoue ne connaître « absolutely nothing » du Luxembourg et mange ses sandwiches par paire. Cet embonpoint fait plaisir à voir, surtout quand on se souvient qu’il y a tout juste un an, la légende galloise apprenait qu’elle était atteinte d’une tumeur au cerveau et d’un cancer des testicules. Puis il y a ce match : 1-0, 1-1, mi-temps, 2-1, 3-1, 4-1, 5-1. Un but, une passe décisive, un pénalty provoqué pour Craig Bellamy. Le type avait mis en émoi tout un pays la veille en déclarant que si son temps de jeu n’évoluait pas du côté de Manchester City, il ne s’interdirait pas de mettre un terme à sa carrière internationale. Bellamy mérite le respect, au même titre que n’importe quel mec qui possède une page wikipedia dans 33 langues…

De son côté, le Luxembourg – dont le sélectionneur emblématique Guy Hellers a démissionné juste avant le déplacement au pays de Galles après six ans d’exercice – a vécu trois jours dans les grandes largeurs d’un petit enfer. France-Luxembourg, ce sera l’affiche des éliminatoires de l’Euro-2012, ça se jouera à Metz. Et l’odeur de Saint-Symphorien ne fout plus jamais la frousse à ceux qui ont un jour respiré l’air de Bridgend.

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