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On était à Panionios Athènes – Olympiakos Le Pirée

Par Ali Farhat, à Athènes
On était à Panionios Athènes – Olympiakos Le Pirée

Quitte à être à Athènes un jour de derby, autant aller au stade. Et tant pis s'il ne s'agit pas d'un des grands classiques de la Superleague grecque : l'ambiance est au rendez-vous au stade Nea Smyrni. Une grosse ambiance à la grecque comme on les aime.

Nikitas est tout sourire. Les Panthers, le groupe ultra de Panionios dont il est le capo, fête aujourd’hui ses 30 ans. Face à l’Olympiakos qui plus est. Dans le Sud d’Athènes, on sait qu’on pèse moins lourd à l’international que les voisins athèniens (Pana, AEK) ou que ceux du Pirée. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas donner de la voix aujourd’hui. Nikitas monte sur son estrade, enlève son T-shirt et se met à haranguer le public rouge et bleu de la « Gate 3 » une bonne demi-heure avant la rencontre, bien aidé par les feux d’artifices, les bombes agricoles et les pétards qui explosent de partout. Ce qui laisse le temps de bavarder avec deux-trois personnes dans les gradins et de se rendre vraiment compte de l’ampleur de la crise dans le pays. « Mec, je travaille dans le tourisme, je gagne bien ma vie, mais je me suis retrouvé obligé de retourner vivre chez mes parents. Au début de leur retraite, ils touchaient 3000 euros à eux deux. Maintenant, avec la crise et les coupes successives, ils ne touchent plus que 1200 euros. En plus, mon frère est au chômage, donc je n’ai pas eu d’autre choix » , raconte Nikolas. Avant de vanter le système français : « Vous avez de la chance d’avoir une couverture sociale. En Grèce, si tu dois aller à l’hôpital, tu dois payer 25 euros rien que pour entrer… »

Ambiance scandale, danse de vandales

Heureusement, ce n’est pas le prix d’une place dans le « virage » du Nea Smyrni, sinon, il y aurait beaucoup moins de monde. Le stade n’est pas très grand, le club non plus – même s’il a déjà connu le frisson en la personne d’Álvaro Recoba en 08-09 – mais ici, à Panionios, on ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Dès le début de la rencontre, le club et les joueurs de l’Olympiakos se font traiter de progéniture de péripatéticiennes. Cela ne semble pas déranger plus que cela les Erythrolefki (rouge et blanc), qui prennent en main le match, et ce malgré l’absence de leurs supporters, qui n’ont pas eu le droit de se rendre au Nea Smyrni pour des raisons de « sécurité » . Les meilleures occasions sont pour eux, mais les Kyanerythri (bleu et rouge) résistent bien, notamment grâce au soutien de leur formidable public. Michael Olaitan aura beau mettre un poteau pour les visiteurs, on en restera là pour cette première période. Les cannettes de bière « Alpha » s’enchaînent, et certains semblent avoir un peu d’avance, comme ce type qui insiste pour faire plein de trucs après la rencontre et les jours suivants. « Mec, viens avec moi après le match, j’ai une soirée de dingue, y aura de la pute, y aura des drogues, y aura de l’alcool, tout ! Sinon, viens avec moi demain sur mon bateau, regarde les photos, on baisera des putes et on prendra de la MDMA, viens on s’en bat les couilles du reste ! » Efkaristo pour l’invitation. On va commencer par finir le match, et puis ensuite on verra. Surtout que la deuxième période en tribune est beaucoup plus animée. Nikitas crie plus fort que jamais, les fans du Panionios aussi. Nouveaux pétards, nouvelles bombes agricoles, allumage de fumigènes et smoke bomb activée. Une tribune grecque dans toute sa splendeur, la folie hellène comme on l’aime.

Aucune idée de ce qui se passe sur le terrain. En même temps, est-ce si important ? L’Olympiakos domine les débats, et semble légèrement avantagé par l’arbitre. Le procédé est simple : les cartons sont dégainés pour un peu tout et n’importe quoi contre le Panionios, là où les joueurs du Pirée n’en prennent strictement pas. Le public devient fou. Des « malaka » (mot utilisé aussi fréquemment que le « putain » français, le « fuck » anglais ou le « Scheisse » allemand) fusent dans les travées du Nea Smyrni. Quelque part, les mecs ont raison, surtout quand on voit que le premier but pour l’Olympiakos est validé alors que Vladimir Weiss est hors jeu. Le Slovaque comprendra la colère des fans quelques minutes après, quand il devra esquiver les bouteilles d’eau, les canettes vides ainsi que les pétards qui volent dans sa direction. L’ambiance ne retombe pas pour autant dans la tribune, qui a laissé de côté les insultes envers le Panathinaikos et son adversaire du soir pour se concentrer sur les chants à la gloire des Panthers et du Panionios. Le second but, signé Saviola, est anecdotique. Même défaits, les supporters du Panionios restent debout. « Tu vois, le président de l’Olympiakos a des intérêts dans les médias. À partir de là, tu as tout compris au match d’aujourd’hui. » De toute façon, tout le monde s’en fout, ce qui compte aujourd’hui, ce sont les 30 ans des Panthers.

Credits : Panthers Club 1983, Panthers Creative Squad

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