- Culture Foot
- Jeux vidéo
- Infiltré
On était à l’ouverture de la Coupe du monde de FIFA 16
Pour la cinquième année consécutive, l'Electronic Sports World Cup s'invite à la Paris Games Week pour organiser les championnats du monde des jeux vidéo. Moins médiatisé que les tournois League Of Legends et Counter-Strike, la Coupe du monde de FIFA a trouvé sa place au sein de l'e-Sport. Cela tombe bien, car nous étions à l'ouverture de la compétition.
Après 90 minutes de torture, 12 minutes IRL, l’arbitre de ce Bayern Munich – Bayern Munich met un terme au calvaire du Slovène Elzan Jusufi, aka elzanjusufi1107. Pour son premier match de la phase de poules du championnat du monde de FIFA 16, le pauvre bougre a subi l’humiliation d’une manita face au champion en titre, l’Iranien Navid « AdamanT » Borhani. Humilié par son adversaire, Elzan tente de trouver une explication. « Oui, il a fait un bon match, mais il a été chanceux. On a joué sur Xbox, alors que j’évolue habituellement sur Playstation. » Comment dit-on pleureuse en slovène ? De son côté, AdamanT est insolent de confiance. « C’était trop facile. Après ce match, je pense que j’ai 100% de chances de remporter encore le titre. » On tient là l’Ibrahimović d’Iran.
Just Dance et Stade de Reims
C’est ici, dans le Pavillon 1 de la Porte de Versailles que se sont donné rendez-vous les 32 meilleurs joueurs FIFA de la planète. Les participants sont répartis en quatre poules de huit et les quatre premiers sont qualifiés pour la phase finale. Coincé tout au fond du bâtiment, le stand de la compétition est déconnecté de l’ambiance qui règne au sein de la Paris Games Week. « On est coincés à côté de la grande scène de Just Dance. Regarder des mecs jouer àFIFAest plus ennuyeux que des nanas qui dansent » , rigole Olivier Durand, membre de l’Electronic Sports World Cup. Alors que les joueurs devaient être présents pour 10 heures, quelques participants se pointent avant l’heure indiquée. Les visages sont déterminés. Impossible de parler aux joueurs pendant cette période de concentration, les managers veillant au grain. Tandis que certains attendent sagement l’ouverture des hostilités, d’autres plus pressés décident de s’échauffer en amical.
« Ils ne le font pas tous. Certains prennent la manette uniquement pour leurs matchs officiels. Ils sont immédiatement bouillants » , poursuit Olivier. Cela ne semble pas être le cas du Japonais Subaru Mickey Sagano qui se fait un Real Madrid – Stade de Reims au calme. « Il doit aimer le champagne » , balance un spectateur hilare et content de sa vanne. L’heure tant attendue étant arrivée, les premières rencontres démarrent enfin. Pendant qu’AdamanT se paye un Slovène, un Frenchy entame aussi la compétition. Anthox, dit Antonio Iside dans la vraie vie, affronte le Japonais fan de Reims. Malheureusement, les deux joueurs s’affrontent au fond du stand, zone inaccessible aux non-joueurs, et le match n’est pas diffusé sur un écran. Difficile donc de se faire une idée de la prestation du Français. À la fin du match, les deux jeunes hommes se serrent la main. Le visage d’Anthox laisse transparaître de la déception : score final, 1-1. Malgré cette entrée en matière mitigée, le jeune homme ne s’inquiète pas. « C’est la deuxième année que j’atteins ce stade de la compétition. Je suis calme et je vais tout donner. En plus, on est en France, à Paris, et ça, ça fait très plaisir » , confie-t-il.
Le Bayern et la France qui perd
Les matchs s’enchaînent à vitesse grand V, mi-temps de 6 minutes obligent, et les curieux se font de plus en plus nombreux autour du stand de la compétition. Une impression de déjà-vu s’empare des spectateurs à chaque nouvelle rencontre diffusée sur écran. « Encore le Bayern contre le Bayern ! » , s’agace un passant. Effectivement, l’équipe bavaroise semble être la coqueluche des joueurs. « Cette année, le Bayern est au-dessus. Habituellement, c’est le Real Madrid, mais dansFIFA 16, Munich est encore plus fort, plus complet, plus équilibré » , nous explique le Brésilien Rafael endyloco13 Fortes, qui préfère, quant à lui, jouer avec sa chère Seleção. Après deux heures de jeu, les joueurs des poules A et B ont tous disputé trois matchs. La journée est donc terminée pour eux, ils disputeront leurs autres matchs le lendemain. C’est le moment de tirer un premier bilan. Pour Anthox, c’est la soupe à la grimace. Avec deux matchs nuls et une défaite, il pointe à l’avant-dernière place de la poule A. Pour le reste, très peu de surprises sont à noter. Le Suédois Simon Erikzzon Eriksson et le Danois Auguste Agge Rosenmeier, principaux outsiders de la compétition selon d’autres participants, trustent, respectivement, la tête des poules A et B. Finalement, le seul à avoir déçu est AdamanT. L’Iranien s’est fait surprendre à deux reprises et a concédé deux matchs nuls. « Quand tu viens à un tournoi, il faut que tu te persuades que tu vas gagner. Mais tu dois aussi rester humble et respecter les autres » , argumente l’Allemand Erhan DrErhano Kayman, mais cela ne l’empêche pas d’avouer « qu’à la fin, c’est l’Allemagne qui gagnera » . Après Séville 82, Paris Games Week 2015 ?
Par Lhadi Messaouden