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On était à l’inauguration du musée de l’OL
Jean-Michel Aulas inaugurait lundi le musée de l’OL au Groupama Stadium. Baptisé OL Le Musée, cet espace de 1300 m² invite les visiteurs à un voyage dans les histoires des hommes et des femmes qui ont fait l’histoire de l’Olympique lyonnais depuis sa création en mai 1950.
Quatre ans après l’ouverture du musée des Verts, premier du genre en France, Jean-Michel Aulas inaugurait lundi le nouvel espace de son « OL City » , à Décines, dédié à l’histoire de l’Olympique lyonnais. « C’est un plaisir immense d’inaugurer ce musée 4.0, avance le président de l’OL, assis aux côtés de Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est un espace qui se projette sur tous les moments forts de l’OL tout en étant tourné vers l’avenir grâce à l’utilisation de technologies innovantes. » À l’origine de ce musée, Stéphane Bénas, supporter des Gones de « deux fois 21 ans » , le nombre 42 n’étant pas le bienvenu à Décines.
Depuis mars 2013, ce fan inconditionnel de l’OL alimente quotidiennement le compte Twitter @OL_Histoire d’anecdotes en tous genres sur le club lorsque à sa grande surprise, il reçoit en 2016 un message du président Aulas qui lui fait part de son idée de musée. « N’écoutez pas les gens qui disent que Twitter n’est pas un moyen moderne de communication » , déclare JMA, hilare à propos de cet épisode. Deux ans plus tard, ce projet d’envergure ouvre ses portes au public. « Ce musée, c’est le projet d’une vie » , avance Benas, désormais directeur du musée, qui a étudié plusieurs dizaines de milliers de vidéos et documents avec ses équipes.
L’émotion d’Aulas
Après avoir coupé le ruban inaugural en compagnie de Laurent Wauquiez et Laurence Fautra, maire de Décines, Jean-Michel Aulas avance d’un pas affirmé à la découverte de son nouveau domaine. Des inscriptions en français, anglais et chinois souhaitent la bienvenue à des visiteurs accueillis aux cris des « Ahou » en fond sonore. JMA découvre alors son portrait dans la salle des présidents. Ému, il marque une pause, sentant les mains de Wauquiez se poser sur ses épaules.
Dans la salle suivante, une fresque rend hommage à tous les entraîneurs passés sur le banc de touche de Gerland. Présent pour l’occasion, Bruno Génésio reçoit les félicitations des invités pour sa reconduction à la tête de l’OL la saison prochaine. Quelques mètres plus loin, les nostalgiques du vieux Gerland pourront admirer une réplique de la pendule, lieu de rendez-vous privilégié par le public. « La vraie pendule, elle a été jetée à la benne, donc on a décidé d’en refaire une pour le musée » pose Stéphane Bénas, coupé par un extrait sonore de Noël Aymard, speaker iconique de l’OL entre 1953 et 1986.
Les capitaines emblématiques de l’OL réunis
À côté de cet espace se trouve la pièce maîtresse, « la Joconde » du musée de l’OL, selon les dires du directeur. Cette attraction, réalisée par le réalisateur Jean-Christophe Hembert, fan invétéré de l’OL, met en scène les capitaines emblématiques du club. Les hologrammes de Di Nallo, Lacombe, Anderson et Juninho, entre autres, apparaissent tour à tour sur l’écran et haranguent le spectateur, insistant sur les valeurs et l’ADN du jeu lyonnais, dans une causerie prenante et émouvante.
« J’ai demandé à Jean-Christophe s’il pouvait nous aider à raconter l’histoire de l’OL de manière différente, raconte le directeur du musée. On a monté cette idée dans le plus grand secret et au fil des tournages, on était touché par la sincérité des joueurs. Il y a quelque chose de magique dans ces cinq minutes d’animation. » Jean-Christophe Hembert enchaîne : « J’espère que les nouveaux joueurs vont venir pour voir ce qu’est l’histoire et l’identité de l’OL. L’ADN de Lyon, c’est le fait de s’en sortir par le jeu, le jeu au sol, toujours. Di Nallo, aujourd’hui, il aurait des dizaines de compilation YouTube, c’était un Romário sur le terrain, tout en crochets, un vrai crack. »
Tola Vologe et les 522 joueurs ayant porté le maillot de l’OL
Présent pour la cérémonie, Fleury Di Nallo échange de son côté avec d’autres ex-Gones comme Bernard Lacombe, André Guy, Camille Ninel ou Aimé Mignot. Ce dernier se montre d’ailleurs tout heureux à l’issue de la visite. « J’ai vu le seul but que j’ai marqué dans ma carrière ! » se réjouit l’homme aux 424 matchs disputés avec l’OL avant d’en devenir l’entraîneur de 1968 à 1976. Des anciens qui avaient pour habitude de se rassembler à la brasserie de l’ours blanc, siège officieux de l’OL dans les années 1970 reconstruit de façade pour le musée. La stèle à la mémoire de Tola Vologe, résistant fusillé par les nazis en 1944, interpelle Aulas. « J’ai moi-même appris des choses » , confie JMA, la gorge serrée.
Plus loin, les visiteurs découvrent les photos de tous les effectifs de l’OL depuis 1950. Un gros travail d’archive réalisé par l’équipe du musée qui s’est encore donné plus de mal pour collecter ou reproduire les licences des 522 joueurs ayant au moins joué une minute sous le maillot lyonnais. Une fresque impressionnante, seconde pièce maîtresse du musée. « On ne voulait surtout pas faire de choix. On est personne pour déterminer qui mérite d’y être ou non, avance Bénas. Alors on a pris la décision de mettre tout le monde, en essayant de n’oublier personne. Peut-être que des gens vont découvrir que leur grand-père jouait à l’OL. On a encore de la place sur la fresque pour les années à venir. » Pape Cheikh Diop, dernier joueur présent sur la fresque attend donc son successeur.
Wauquiez, numéro érotique
Au bout de cette allée, les visiteurs pourront découvrir la salle des trophées rassemblant l’ensemble des titres glanés par l’OL. De Di Nallo en 1964 à Abily et Renard en 2018. Avant de quitter ses convives et filer répondre aux questions des journalistes sur l’avenir de Fekir, JMA offre un maillot floqué Wauquiez, numéro 69, au président de la région. Un cadeau empoisonné pour celui qui avait déclaré en 2015 avoir « le cœur stéphanois » .
Fier de poser avec son nouveau maillot, Wauquiez ose une dernière comparaison avant de tourner les talons : « En Catalogne, ils ont le Barça, en Lombardie, il y a l’Inter. À côté de chaque grand club, il faut un musée. C’est bon pour la région, ça fait venir des touristes. » On regarde à droite, à gauche, aucun étudiant de l’EM Lyon pour enregistrer ses propos.
Par Maxime Feuillet
Tous propos recueillis par MF