ACTU MERCATO
On était à la présentation de Zlatan Ibrahimović
Pour ce qui serait leur « dernière recrue du mercato », les dirigeants du Paris Saint-Germain ont sorti le grand jeu. Au menu, balade en bus, conférence de presse et air irrespirable. Zlatan est à Paris.
« Les jolies colonies de vacaaaances. Merci Nasser, merci Leo… » Tout travail mérite salaire. Bosser le 18 juillet, sous le premier soleil parisien de l’été, alors que la plupart des Français prennent la pluie sur les côtes de l’Hexagone, méritait bien un peu d’action. Désireux de marquer l’arrivée de Zlatan Ibrahimović dans la capitale d’une pierre blanche, Leonardo et Nasser al-Khelaïfi ont sorti le grand jeu pour la présentation de ce qui serait « la dernière recrue de l’été parisien » . Ambiance classe de nature dans le Sud-Ouest parisien où, collé-serrés-suants, la belle brochette de journalistes présente a eu droit à un mini road trip. Au menu, amuse-bouche, plat principal et balade digestive. Ici, c’est Paris.
L’appât Verratti
Ce mercredi de juillet était le jour des grands enfants. Ceux à casquettes, présents par grosses dizaines devant l’entrée du Parc des Princes, en espérant apercevoir un bout de cheveux de Zlatan Ibrahimović. Et ceux à ordinateurs et appareils photos, tout heureux d’avoir une carte de presse, précieux sésame en ce jour saint dans le seizième arrondissement de Paris. Fendre la foule devant l’entrée n’est pas aisé et, à peine arrivé derrière les agents de sécurité qui font office de palmiers, la déception. Marco Verratti trône sur sa chaise, aux côtés de Leonardo et des dirigeants parisiens, pas peu fiers de leur coup. « Vous verrez bientôt Zlatan. Peut-être dans les heures qui viennent. » Le gosse de 19 ans, lui, est là. Il « fait le job » . Oui, il aime le PSG. Oui, Paris est une très belle ville. Comme un symbole, c’est la Gazzetta Dello Sport qui dégaine en premier. Le début d’une conférence de presse à l’accent italien fortement prononcé, même quand celui-ci est mauvais, voire gênant. Oui, maintenant, dans les couloirs du Parc des Princes, quand on a fait italien LV3 à la fac parce que c’était facile, on le fait savoir. Et puis bon, l’interprète est là, c’est son job, hein. Les questions sont terminées, Leonardo tend un maillot à l’ex-joueur de Pescara, mais tous les appareils photos sont braqués à l’entrée de la salle. Chut, Zlatan arrive.
Le roi Zlatan
Chemise blanche, grand sourire, grand tout court. Ibra est là, et tous les gratte-papier, du plus professionnel au plus branleur, se disent dans leur tête : « Putain, c’est Zlatan, quand même ! » Un journaliste d’Al-Jazeera tente de révolutionner le monde de la mode avec une chemise à fleur en nylon (!) pendant que le reste de l’assistance matte madame Ibrahimović du coin de l’œil, en faisant mine de noter quelques trucs sur un carnet même pas ouvert. Le Suédois gribouille sur la table avec « le stylo qui lui a servi à signer son contrat » , fait des grimaces à ses deux mômes et, le sourire aux lèvres, répond aux questions. L’agent du joueur, Mino Raiola, sorte de Tony Soprano, polo Ralph Lauren sur le dos et Ray-Ban sur la tête, dégaine, veille au grain. « Qui parlait du championnat de France avant ? Tout le monde devrait être content. C’est vrai que je ne connais pas bien la Ligue 1 et ses joueurs. Eux, en revanche, ils me connaissent. » Dedans, ça ne fait aucun doute, Zlatan est à Paris.
Dehors non plus. La colonie de vacances arabo-franco-italo-suédoise prend l’autobus direction le Trocadéro, où les skateurs ont laissé place aux footeux. Au milieu d’un foule impressionnante, Ibrahimović lâche quelques jongles, sort une frappe qui flirte avec la Tour Eiffel voisine et prend un premier contact avec un public déjà acquis à sa cause. « Merci Ibra ! » , qu’ils crient. Pas sûr que les types bloqués dans les embouteillages sur les Champs-Elysées se disent la même chose.
Par Swann Borsellino