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On était à la présentation de Van der Wiel
Dernière recrue du mercato estival de QSI, Gregory van der Wiel a été présenté à la presse hier après-midi. Deux jours après le premier but en Bleu de Christophe Jallet, dont il part pour être la doublure. L'international néerlandais a pourtant de nombreux atouts dans sa manche : plus de sélections, plus de tatouages et plus de cheveux.
Lors de la dernière convocation de la presse dans l’auditorium du Parc, l’effervescence était toute autre. Une heure avant le rendez-vous donné par le service de com’ du PSG, un bataillon de journalistes attend impatiemment devant l’enceinte de la Porte de Saint-Cloud. Tout comme une bonne cinquantaine de badauds. Venus pour voir à quoi ressemble Marco Verratti (peut-être) ou pour apercevoir la queue de cheval de Zlatan (plus sûrement). Hier et contrairement à la dernière fois, le tapis rouge qui orne depuis cette saison l’entrée de la tribune présidentielle est recouvert d’une bâche de plastique. Ce qui donnerait presque l’impression de se trouver sur un chantier.
TN, dirigeants chinois et Booba
Gregory van der Wiel n’électrise pas les foules. Il faut aussi dire que la nouvelle doublure de Jallet n’est pas la plus glamour des recrues parisiennes. Et sa présentation intervient alors que le championnat est déjà bien entamé, en pleine trêve internationale qui plus est. Quelques minutes avant le début des hostilités, il n’y a pas grand monde devant le Parc des Princes. Pour tuer le temps, un petit tour à la boutique s’impose, le temps de s’apercevoir que le flocage Van der Wiel n’est pas encore dispo et qu’il y a encore des mecs qui portent des TN en 2012. Les mêmes mecs prennent ensuite la pose devant le stade, le doigt pointé vers le « Ici c’est Paris » de la devanture. Bientôt imités par des touristes indonésiens. Il y a aussi une délégation du Dalian Shide FC (club de D1 chinoise), K-way bleu électrique logoté sur le dos. Parmi eux, seul Sonny Hong baragouine quelques mots d’anglais. Sonny ne connaît pas Van der Wiel et demande à être briefé sur la façon dont on prononce « PSG » . Il bosse au service marketing du Dalian Shide, ce qui ne l’empêche pas d’avoir rendez-vous pour discuter formation avec ses homologues parisiens. Tout fier de filer sa carte de visite, le bonhomme ne fait pas attention au colosse qui sort du Parc des Princes et passe dans son dos. Casquette vissée sur le crâne, c’est Booba qui est dans la place. L’occasion de tester la patience du Duc de Boulogne : « T’es là pour la présentation de Van der Wiel ? » « Qui? » , répond-il. On lui apprend que c’est le nouvel arrière droit du PSG. « Non, j’le connais même pas » , poursuit le rappeur du 92. Devant l’entrée, les journalistes commencent à arriver. À deux mètres de là, une file d’attente où se côtoient banlieusards et petits Parisiens à mèche arrivés en Vespa. Tous venus chercher leur billet pour PSG-Dynamo Kiev.
Il est temps de pénétrer dans l’auditorium. Comparée à la présentation du 18 juillet dernier, la salle paraît vide. À l’intérieur, une cinquantaine de personnes dont Jean-Claude Blanc, le sourcil froncé, qui supervise depuis le fond. Côté étranger, la Rai a fait le déplacement, tout comme une journaliste japonaise à la robe particulièrement fleurie. Sur l’immense poster à la droite de l’estrade, Gregory van der Wiel pose de trois quarts, les bras croisés sur le torse. Des bras recouverts de tatouages. Il ressemblerait presque à une de ces stars du gangsta rap dont B2O se fait le chantre, mais sa gentille bouille lui donne plutôt des airs de chanteur de R&B. Après les tests micro effectués par un sosie de Dominique Farrugia, la recrue hollandaise débarque. Accompagné du traducteur du club, de Leonardo et de Carlo Ancelotti, lunettes suspendues autour du cou par un cordon. Comme d’habitude, l’entraîneur italien fait la moue. Chemise noire entrouverte sur un nouveau tatouage, gros diams aux oreilles, Van der Wiel paraît étonnamment tranquille. À moins qu’il ne soit intimidé. Tout le contraire de sa meuf, une jolie brune assise au premier rang qui s’agite et mitraille son homme. Les photos finiront sûrement sur Twitter, le réseau social dont Van der Wiel est un grand fan malgré sa mésaventure de 2009. Convoqué par Van Marwijk pour disputer un amical en Australie, le latéral droit avait décliné la sélection pour une blessure avant qu’une photo en compagnie de Lil Wayne n’apparaisse quelques heures plus tard sur son compte Twitter. « C’est vraiment bizarre qu’il ait été en mesure d’aller à ce concert, étant donné que le staff médical de l’Ajax ne l’a même pas autorisé à prendre l’avion » , avait alors pesté le sélectionneur batave.
Un jeune journaliste rembarré par Leonardo
Pour ce qui est du contenu de la conférence de presse, rien d’exceptionnel. Un jeune journaliste ouvre le bal en parlant de la concurrence avec un Jallet capitaine et caution française du PSG de QSI. Mauvais calcul. Il se fait méchamment rembarrer par Leonardo. Entre quelques banalités, Van der Wiel, 24 ans, apprend qu’il aime aller vers l’avant, qu’il court beaucoup, qu’il n’est pas là pour être numéro 2 et qu’il a comme modèle Dani Alves. Ancelotti ressort ensuite le couplet de la concurrence qui existe dans les grands clubs, une concurrence à tous les postes. À commencer par celui de traducteur apparemment, puisque Don Carlo demande de l’aide à Leonardo à plusieurs reprises. La suite ressemble à un défilé de questions posées par des mecs qui semblent se lancer uniquement pour avoir le plaisir d’entendre leur voix dans un micro. Best of. « Est-ce que vous pourriez recruter Moussa Sissoko ? » « Leo, cette fin de mercato est synonyme de vacances pour vous ? » « Cette semaine, l’atelier beach volley, c’était pour faire plaisir aux Brésiliens ? » Pour finir, Leonardo profite de la tribune pour réclamer 5 arbitres et 11 remplaçants sur le banc. La présentation touche à sa fin. Yann Guérin, l’attaché de presse du PSG, jette alors à Van der Wiel son maillot floqué du numéro 23, ce qui déclenche le crépitement des flashes. La salle se vide rapidement alors que la présentation touche à sa fin. Enfin, ce n’est pas fini pour tout le monde. Le journaliste téméraire s’est lancé à la poursuite de Leonardo, certainement dans l’espoir de se rabibocher.
Par Arnaud Di Stasio
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